• Allemagne

    Allemagne

  • Avril :

    Entrevue démentie : Le Morning Post dit que le bruit d'une entrevue entre les empereurs de Russie et d'Allemagne ne repose sur aucun fondement.

    Discours de l'empereur d'Allemagne : L'empereur Guillaume a répondu aux félicitations que lui avaient adressées les autorités municipales de Berlin sur son succès au maintient de la paix sa volonté de continuer sur cette voie et de voir s'affermir la situation économique.

     


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  • Mai

    Pour le roi seul. —Sous peu commenceront, à Munich, de nouvelles représentations spéciales pour le roi seul. Défense d’admettre aucun spectateur. Le grand attrait de la série sera Théodora, de Sardou, pour laquelle on a dépensé 250,000 fr.

    LA VIE DU SOLDAT  EN PRUSSE. — On nous écrit de Munich : « Si vous ouvrez un journal bavarois, vous y trouverez certainement quelque récit lamentable de mauvais traitements infligés à des soldats par messieurs les officiers et sous-officiers de notre «magnifique armée». On a placé ces faits et les suicides qui en sont la conséquence sous la rubrique de : « Soldatenschinderlien », ce qui veut dire : « Les écorcheurs de soldats ».
    » Depuis huit jours, il n’y a pas eu moins de trois jugements à propos de sévices qui ont provoqué des suicides ou des maladies graves. Ces faits se produisent dans toutes les villes : Nuremberg, Wurzbourg, Ulm, Munich et aussi ailleurs; mais, en Baviere, on n’y est pas encore habitué comme en Prusse, et la chose fait du bruit et cause une irritation profonde dans la population. Ainsi le capitaine Müller a fait torturer par ses officiers un malheureux soldat nommé Kürschner, qui est tombé inanimé et qu’on a dû emporter de la place d’exercice.
    » Sur l’ordre de ce bourreau en uniforme, on faisait courir le malheureux soldat, sac au dos, chargé de cailloux. « Il faut écorcher et surmener ces drôles ! criait l’officier à ses aides, sans cela ils se moquent de nous ».
    » Le tribunal a prononcé une timide peine de quinze jours d’arrêts. Il est vrai que, quand les tribunaux sont trop rigoureux dans leurs arrêts, l’empereur intervient et prononce la grâce. Tout récemment encore, trois officiers prussiens ont été l’objet d’une mesure de clémence de ce genre, et cependant les faits à leur charge étaient révoltants »

    Suicide d’une religieuse. — Une jeune religieuse Bavaroise, appartenant à une noble famille vient de se tuer en se précipitant sur le pavé d’une des fenêtres de son couvent, à Rome. Elle ne pouvait plus supporter la vie claustrale.

    Une famille de géants. — Les membres de la famille de Bismarck sont de haute taille. Le chancelier de l'empire allemand a fait, à la fin de 1880, à la porte de sa chambre à coucher, à Friedrichruhe, des inscriptions relatives à la taille de sa femme, de ses deux fils et de sa fille. D’après ces marques, le chancelier allemand mesure 1 m. 88 ; le comte Herbert, 1 m. 86 ; la princesse de Bismarck. 1 m. 714, et la comtesse Marie, sa fille, 1 m. 716

    Bismarck en voyage. — Berlin, 18 mai, 8 h. 50. M. de Bismarck est parti pour sa nouvelle propriété de Schoenhausen. Vers la fin du mois, il se rendra à Kissingen et ne retournera à Berlin que pour assister au mariage de son fils Guillaume avec Mlle Sibille d’Arnim.

    Emprunt pour le Congo. — Berlin, 20 mai. D’après la Gazette de la Bourse, de Hambourg, le roi des Belges profiterait de son séjour à Berlin pour négocier, au nom de l’Association africaine, un emprunt pour le Congo.

    Conférence interdite. — Le gouvernement allemand vient de défendre les conférences sur les Odes et Ballades de Victor Hugo, que M. Jean Bernard devait faire à Strasbourg, Mulhouse et à Sainte-Marie-aux-Mines. L ’arrêté d’interdiction ne donne pas de motifs.

    Santé de l’empereur d’Allemagne. — Le bruit de la mort de l’empereur d’Allemagne a couru hier à Paris. Cette nouvelle est démentie et une dépêche de Berlin assure que l’état de santé du vieux souverain s’est au contraire amélioré. La vérité est que la santé de l’empereur, qui souffre d’un catarrhe, inspire à son entourage de très sérieuses inquiétudes. On sait que l’empereur est âgé de 88 ans.

    Usurier assassiné. — On se souvient encore de l'affaire Oppenheim, ce juif, marchand de bétail et usurier qui fut trouvé assassiné dans la Glatt. Le procès vient de se terminer devant les assises de Winterthour.
    Hauzer, l’assassin, a été condamné à quinze ans de prison. Sa femme a été acquittée.
    Les dépositions des témoins ont été favorables à l’accusé, Oppenheim poussait ses malheureuses victimes au désespoir, en leur extorquant d’énormes intérêts.

    Escadre allemande. — Berlin, 29 mai. — L'escadre destinée à se rendre sur les côtes de Zanzibar est armée de 44 canons et montés par 1,200 hommes d’équipage.

    LA SANTÉ DE GUILLAUME. — Berlin, 29 mai. — Les nouvelles les plus contradictoires par rapport à la santé de l’empereur Guillaume circulent dans Berlin. Le Reichsanzeiger, moniteur officiel de l'Empire, n’a pas peu contribué à confirmer les pessimistes dans leur sentiment par une note assez alarmante parue hier au soir.
    D'un autre côté, les journaux qui puisent leurs informations à la chancellerie du ministère des affaires étrangères, continuent à publier des nouvelles on ne peut plus rassurantes sur l’état de santé du souverain, annonçant que ce dernier pourra recommencer ses sorties avant peu. Néanmoins, l’inquiétude et l’attente d’une issue funeste de l’empereur sont les sentiments qui dominent dans le public.
    La preuve en est dans les nombreux rassemblements qui se succèdent du matin au soir devant le palais impérial et autour de la statue équestre de Frédéric II.
    Le prince Frédéric-Charles a subitement interrompu sa cure à Maryenbad et est arrivé hier dans l’après-midi à Berlin.
    D'autres princes de la famille royale absents de la capitale, ont été mandés ici par voie télégraphique, notamment les princes Guillaume et Henri de Prusse.
    Enfin on commente d’une manière défavorable le délai que le prince de Bismarck qui devait se rendre il y a deux ou trois jours à Friedruchsruhe apporte à son départ.

     

    Juillet

    La Grève des maçons. — Berlin, 15 juillet, soir. La grève des maçons peut être considérée comme à peu près terminée. Environ 2,250 compagnons ouvriers ont repris leur travail, et chaque jour il se présente un grand nombre de maçons poussés par la misère à se rallier aux exigences des patrons. Ces hommes reçoivent entre 4 marcs et demi et 5 marcs pour la journée de travail de dix heures, c’est à dire de 5 fr. 50 à 6 fr. 23.

     

    DISCOURS ANTI-FRANÇAIS. — Coblentz, 16 juillet. Pour la fête du 25e anniversaire de la création du 68e régiment d’infanterie, le vieux général de Barnakow, son chef honoraire, a prononcé au casino militaire en présence des généraux de Loe, de Strubberg, etc , un discours rempli d’allusions à la France et d'allusions d'ailleurs peu flatteuses. Apres le banquet, M. de Barnakow a envoyé à l’empereur Guillaume un télégramme de félicitations qui n’a point tardé à recevoir une réponse. A propos de cette fête, les bataillons du 68e ont été dirigés, à tour de rôle dans des paquebots du Rhin au Niederwald. Sur tout le parcours les populations acclamaient la troupe et lui versaient à boire. Au pied du monument de la Germania, les chefs de bataillon ont prononcé des discours chauvins applaudis avec frénésie, non seulement par les soldats, mais par la foule considérable qui assistait à la cérémonie. Comme toujours, elle a commencé et fini par le chant do la Wacht am Rhein entonné avec un enthousiasme indescriptible par des milliers de voix.

    Patriote alsacien. — On écrit de Strasbourg qu’un bourgeois de la Grand’Rue ayant arboré un drapeau tricolore français à sa fenêtre, vit son appartement envahi par une troupe d’AlIemands qui voulaient lui faire un mauvais parti. Ce Français, nommé Scheffer, les a tenus à grand’peine en respect, leur montrant un revolver chargé. Conduit chez le lieutenant de police, il a été relâché presque aussitôt sous la condition d'enlever la drapeau de sa, fenêtre.

    Une échauffourée à Berlin. — Berlin , 19 juillet soir.
    Ce matin, à dix heures, des maçons grévistes ont attaqué une troupe de leurs camarades qui avaient repris du travail sur la place. Le sang commençait à couler quand une escouade d’agents de police est arrivée sur les lieux. En voyant la police les combattants ont oublié leur querelle pour tomber de concert sur les représentants de l’autorité qui n’ont du conserver la vie sauve qu’en s’enfuyant à la faveur des plantations qui couvrent la place Belle-Alliance.

    Les grévistes en Allemagne. — La police a interdit, en vertu de la loi contre Ies socialistes, l'organisation d’un cortège à l’occasion de l’enterrement du maçon Fassel, qui a succombé aux blessures qu’il a reçues lors de la rixe entre les grévistes et les maçons qui continuaient à travailler.

    Les expéditions au pôle Nord. — On annonça de Berlin que quatre expéditions sont en train de s’organiser pour l' hiver prochain ; elles se dirigeront vers le pôle arctique. Toutes les quatre commenceront leurs investigations et recherches par les îles russes situées au côté nord de la mer de glace.

    LE PÉRE PIGOT. — Strasbourg, 26 juillet. Hier, on a enterré le père Picot, une des personnalités les plus aimées à Strasbourg. Picot qui avait plus de quatre-vingts ans, — il est né en 1805, à Strasbourg, — est le type du véritable patriote.
    A soixante-cinq ans, au moment de la déclaration de guerre, il s’engagea comme franc-tireur, et pendant le siège et le bombardement de la ville de Strasbourg, il fit preuve d’un si grand courage que la médaille militaire lui fut décernée. 
    Tissot, dans son Voyage au Pays des Millards, a consacré plusieurs pages à ce héros dont le nom est devenu légendaire dans l’Alsace-Lorraine.
    Avant de mourir, Picot a manifesté le désir d’être enterré avec son costume de franc-tireur, ce qui a été fait. L ’enterrement a été simple et émouvant. De nombreux amis y assistaient et étaient venus donner un dernier témoignage d’estime à ce patriote qui, pendant toute sa vie, n’eut qu’un cri sur la bouche, celui de : Vive la France !

    LES TROUBLES DE FRANCFORT. — Francfort, 26 juillet. Voici quelques détails sur les troubles qui ont eu lieu à Francfort, à l’occasion des funérailles de Hugo Hiller.
    Là encore, la police s’est montrée agressive et brutale à l’excès. Le commissaire de police Meyer a fait ses trois sommations coup sur coup, sans méme reprendre haleine, et il a crié aussitôt à ses agents : « Frappez dans le tas !» A ce moment, cinquante ou soixante gendarmes, qui formaient le cercle autour du cortège funèbre, ont commencé à charger à coups de sabre.
    Devant la porte du cimetière se tenaient des gendarmes, qui frappaient les fuyards. Une jeune fille, parente de Hugo Hiller, etant tombée près de la fosse de ce dernier, fut impitoyablement maltraitée par un agent qui avait couru après elle.
    Un jeune homme, dans sa fuite, disparut dans une fosse fraîchement creusée, ce qui ne l'empêcha pas de recevoir plusieurs coups de sabres. Un vieillard fut poussé dans une fosse, sa fille reçut plusieurs soufflets et son gendre des coups de pommeau d'épée.
    A la sortie du cimetière, des gendarmes à cheval galopaient vers ceux qui étaient parvenus à s’échapper et frappaient également d’estoc et de taille.
    Le conseiller de police Travers, qui remplace à Francfort le conseiller Rumpff, tué par l’anarchiste Lieske, vient de recevoir un biilet ainsi conçu : ​
    « ​​Nous nous sommes débarrassé de Rumpff; c’est maintenant ton tour, celui de tous ceux qui ont massacré le peuple au cimetière.»

    ANNEE 1886. — II y a dans l’église d'Oberemmel, (arrondissement de Trèves, provinces rhénannes), une pierre portant l’inscription suivante : "Wird einst uns Ostern Marcus bringen, Antionius uns Lob dér Pßingsten singen Johannes das, frohnleichnams Rauchßass schwingen so wird die Welt von Wekgeschrei erklingen."
    Ce qui signifie : Lorsque Saint-Marc nous amènera Pâques, que saint Ambroise nous chantera la gloire de la Pentecôte, que Saint Jean se présentera à la Fête Dieu, Ie monde résonnera de cris de douleur.
    Or, en 1886, Pâques tombe sur la Saint-Marc, 25 avril. La Pentecôte tombe sur la Saint -Antoine de Padoue, 13 juin, et la Fête-Dieu tombe  sur la Saint-Jean, 24 juin.
    Nous verrons si la triste prédiction se réalise.

    LE GOUVERNEUR D ALSACE-LORRAlNE. — Berlin, 30 juillet. 
    On croit que le prince Hohenlohe qui doit être arrivé à Paris restera en France jusqu’au retour de Mont-sous-Vaudrey du président de la République auquel il présentera alors ses lettres de rappel ; rien n'est encore fixé relativement au choix d’un nouvel ambassadeur. Il ne sera pris de décision à cet égard qu’après le départ de Gastein, de l'empereur Guillaume, qui doit se rendre de cette ville d’eau à Berlin directement.


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