Mai

LA GUERRE AVEC LA CHINE. — Dong-Son et Than Moi occupés. Le ministre de la guerre a reçu aujourd’hui la dépêche suivante du général Brière de l’Isle : Hanoï, 30 avril, S h. s. J’ai fait occuper hier Dong-Son et Than-Moï, par le bataillon d’Afrique. D’après mes renseignements, toute l’armée chinoise aurait occupé Lang-Son et repassé la frontière. — Demande de service pour le Tonkin. Le ministre de la guerre a reçu, de la plupart des généraux commandant en chef des différents corps d'armée, l’état des officiers de réserve désirant prendre du service dans le corps expéditionnaire du Tonkin. Le général Campenon va examiner ces états et fera incessamment la désignation des officiers qui pourront partir. — Le traité de paix. M . Patenôtre, qui se trouve actuellement à Tien-Tsin, n’a pas encore reçu les instructions définitives du gouvernement français pour la conclusion d’un traité de paix d’amitié et de commerce entre la France et la Chine. Toutefois le représentant de la France a déjà eu un entretien officieux avec Li-Hung-Chang. Au cours de cet entretien, M. Patenôtre et le vice-roi du Tcheli, ont arrêté les bases des négociations qui sont sur le point d’aboutir.

LA PESTE EN CHINE. — Une nouvelle grave, que nous reproduisons sous toutes réserves, nous arrive de Chine. Il s’agit d’une maladie épidémique qui n'est autre qu'une sorte de peste très meurtrière et qui ferait de nombreuses victimes dans les rangs de l'armée chinoise du Tonkin. Il faudrait attribuer la retraite des Chinois à cette circonstance, bien plus qu’à leur loyauté, pour l’exécution des préliminaires de paix. Jusqu'à présent, le fléau, dont le caractère n'est pas exactement déterminé, n’a fait aucune victime ni parmi les indigènes, ni parmi les troupes françaises qui se sont trouvées en contact avec les soldats du Céleste-Empire.
Il y a donc lieu de croire que nos soldats échapperont à toute contagion, d' autant plus que la distance qui sépare les deux armées augmente chaque jour et que, par suite du repos dont jouissent nos troupes, et des secours de toute nature qui leur parviennent, elles se trouvent dans des conditions hygiéniques meilleures que jamais.

Les chefs des Pavillons-Noirs. — Les chefs des Pavillons-Noirs qui avaient appliqué la torture à des soldats chinois qui refusaient de continuer à combattre les Français ont été fusillés sur des ordres venus de Pékin.

LA GUERRE AVEC LA CHINE. — La marche sur Lang-Son. Le Journal officiel publiera, demain (30 mai) ou après-demain, la suite des documents se rapportant à la marche de la colonne de Négrier sur Lang-Son ainsi que ceux relatifs aux opérations de Dong-Dang et de Bang-Bo qui ont suivi. — Arrivée du général de Courcy. Halong, 28 mai. L'Amazone, ayant à bord le général de Courcy, commandant en chef du corps du Tonkin, est attendu dans la baie d'Halong le 2 ou 3 juin, au plus tard. L'Amazone, qui a quitté Toulon le 30 avril, est signalée comme ayant fourni une traversée exceptionnellement rapide. — Où sera signée la paix. Il se peut que la paix soit signée à Tien- Tain, comme l’annonce le Times, mais aucune dépêche officielle française n'est venue confirmer cette nouvelle. Le ministre des affaires étrangères n'ayant pas reçu de télégramme de M. Patenotre depuis trois jours. Ce silence, d’autre part, ne saurait être considéré comme un indice défavorable. Notre ministre ayant pleins pouvoirs et toutes les instructions nécessaires pour statuer sur les points litigieux. — Thuan-Quan est-il occupé? On n’a pas encore reçu la nouvelle de l’occupation de Thuan-Quan. Il est à craindre que, de ce côté, les mandarins chinois ne se heurtent à la lésislaiice obstinée ùes Pavillons-Noira. Dana oe cas tout étant terminé aveo ia Chine il y aurait lieu, pour le général do Courc.y, dès son airivée au Tonkin, li'en finir énergiquement aveo les bandes de Liu-Vinh-f'hiioc. Tj avanx pubilcs au Tonklu Par siilt'î de la nouvelle o.'-gatiisation ai.miûistrative qui va être adoptée au Tonkin, sous la direction du gèaér.il de Courcy, la service ¡les travaux publics dans cctte colonie sera composé de un ingénieur en chef dos ponts-et-chaussèes, un ingénieur ordinaire, im conducteur principal, trois conducteurs. Aux termes d'un décret en date d’hier, M . Gîtter. ingénieur des ponts et cbausséos, est attaché au service des travaux publics au Tonkin. M Gibert, élève architecte à l’école des beaux arts de Paris, est nommé à l’emploi de conducteur des bâtiments civils en Gochinchine.