• Mézières

    Mézières

    Les Macériens :

    1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906
    5319 6119 6674 6700 7453 7884 9393
    1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    10403 9318 10002 10214 10816 8007 11073
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005
    11799 - - - - - -

    (Après avoir absorbé Le Theux le 1er janvier 1965, elle fusionne avec les communes de Charleville, Étion, Mohon et Montcy-Saint-Pierre, le 1er octobre 1966, pour former la commune de Charleville-Mézières, qui devint la nouvelle préfecture des Ardennes.)

    Patrimoine civil

    • L'actuelle préfecture des Ardennes (ancien palais des Tournelles, érigé par la famille Gonzague) occupe les bâtiments de l'École royale du génie de Mézières qui forma presque tous les ingénieurs militaires sous l'Ancien Régime.
    • Hôtel de Ville - Mézières est violemment bombardée le 10 et 11 novembre 1918. La ville est rasée à 50 %. Après la Grande guerre, la municipalité décide de dégager un îlot pour aménager une place sur laquelle serait construit le nouvel hôtel de ville. La place de l'hôtel de ville (quartier de Mézières) de style néo-gothique (1933) composé de deux corps de bâtiment se faisant face et séparés par une large place, l'un constituant l'hôtel de ville proprement dit et l'autre constituant des habitations pour l'harmonie de l'ensemble. La construction du nouvel hôtel de ville est décidée le 28 décembre 1923. Le projet retenu le 25 février 1925 est celui des architectes Marie-Eugène Chifflot (1872-1956), second Grand prix de Rome d'architecture en 1902, et R. Colle qui avaient auparavant réalisé le nouvel Immeuble communal. Le projet adopte un style néo-gothique avec beffroi, tourelles et pinacles. Le 9 octobre 1927, André Tardieu, ministre des Travaux publics, est à Mézières pour inaugurer le monument aux morts, le pont de la Victoire et poser la première pierre de l'hôtel de ville. La construction est achevée en 1930. Le 16 juillet 1933, le président de la République, Albert Lebrun, est à Mézières où il inaugure l'Hôtel de ville, l'Hôpital et le groupe scolaire Manchester. Il y est reçu par le préfet Scamaroni, le maire et président des anciens combattants et le lord-maire de Manchester, cité britannique marraine de guerre de Mézières.
    • Usine La Macérienne : une ancienne usine (plan des ateliers (Eiffel), au cœur de la ville, en bas des remparts de Mézières et à proximité de la Meuse. Inscrite aux monuments historiques.

    Patrimoine religieux

    • La basilique Notre-Dame d'Espérance, à Mézières place de la Basilique Monument historique depuis 1910, est de style gothique flamboyant et Renaissance. Commencée en 1499, Charles IX, roi de France, y épousa Élisabeth d'Autriche en 1570. La basilique abrite de nombreux objets intéressants : la statue de la Vierge noire, les orgues, les vitraux de René Dürrbach et les inscriptions de toutes les époques laissées sur le mur à droite du grand porche43. Dégradée par le temps, elle fait l'objet depuis peu d'une campagne de restauration.
    • Église Saint-Jean-Bosco, à Mézières rue de Warcq (Manchester)
    • Chapelle du centre de santé et de rééducation fonctionnelle, à Mézières rue de Savigny Pré (Manchester)
    • Chapelle de l'hôpital, à Mézières avenue de Manchester.
    • La chapelle Saint-Maxime à Le Theux, rue Ambroise Croizat.
    • Ancienne collégiale Saint-Pierre de Mézières.

    Personnalités

    • Anastase Cochelet (1551-1624), religieux carme, théologien français, né à Mézières.
    • Pierre Bacchus (1923-2007), astrophysicien et informaticien, né à Mézières.
    • François Leclère (1950-2015), compositeur, né à Mézières.
    • Le chevalier Bayard (v.1475-1524) a défendu la citadelle de Mézières en 1521 face aux troupes de Charles Quint. En 2005, le maire de la ville, a inauguré une reproduction à l'identique de la statue de Bayard, prise par l'armée allemande pendant la Première Guerre mondiale, reprise à l'armistice de 1918 et fondue par les troupes du troisième Reich. Cette statue est l'œuvre du sculpteur ardennais Aristide Croisy.
    • Gaspard Monge (1746-1818), mathématicien, a enseigné la stéréotomie, la chimie et les mathématiques à l’École royale du génie de Mézières durant la fin du XVIIIe siècle. Une rue et un lycée porte son nom.
    • Jean Nicolas Pierre Hachette (1769-1834), mathématicien français né à Mézières.
    • Louis Tirman (1837-1899), président du conseil général des Ardennes de 1893 à 1898, sénateur de 1892 à 1898 et gouverneur général de l'Algérie de 1881 à 1891, est né à Mézières.

     Autres personnalités

    Parmi les autres personnalités liées à Charleville-Mézières, on peut citer :

    • Jean Bienaise (1601-1681), chirurgien, né à Mézières.
    • Jean Louis Christophe Régnier (1742-1802), général de brigade de la Révolution française.
    • Jean-Baptiste Nouvion (1753-1825), général de brigade de la Révolution française, est né à Mézières.
    • Jean-François Gérard (1772-1857), dessinateur et artiste peintre en miniatures, né à Mézières.
    • Natalis de Wailly (1805-1886), historien, archiviste et bibliothécaire, est né à Mézières.
    • Jean Augustin Sénemaud (1820-1887), archiviste et historien, est mort à Mézières.
    • Apollonie Sabatier (1822-1890), peintre, demi-mondaine et salonnière, est née à Mézières.
    • François Leclère (1950-2015), compositeur né à Mézières.

    Mézières

  • Mai

    L’assassinat de Lyon. — On se rappelle tous les détails que dans une de nos dépêches nous avons donnés sur ce crime émouvant. Voici, ce qu’à ce propos, nous lisons dans le Lyon-Républicain de ce jour : « L ’assassin se nomme Louis-Octave-Edmond Bossuat et est né le 29 janvier 1863 et a, par conséquent, 23 ans.  Bossuat appartenait à une famille honnête d’ouvriers de la ville de Mézières (Ardennes). Enfant, il avait appris la profession de doreur ; mais son mauvais caractère l'avait bientôt fait chasser des ateliers où on l’avait plané. Brutal, querelleur, paresseux, il se disputait avec ses camarades, et, au lieu d'aller travailler, vagabondait par les rues avec quelques mauvais sujets de son âge et vivait de rapines. En vain essaya-t on de le ramener dans la bonne voie, en vain ses parents lui firent donner un commencement d'instruction ; il resta rebelle à toutes ces exhortations, donnant carrière à ses mauvais penchants. Puis trouvant un jour qu’il n’avait pas assez de liberté dans son pays, il part brusquement et disparaît. Nous le retrouvons en 1878, c’est à-dire à l’âge de quatorze ans et demi, à Paris, il fréquentait les bals de barrière et devient... l’ami des prostituées qui en sont le plus bel ornement.»
    Nous complétons maintenant les renseignements de notre confrère de Lyon par ces détails que nous tenons de source certaine :  Bossuat est fils de feu Louis-Edmond et de feu Marguerite-Ismérie Dardenne. Sa famille a quitté Mézières en 1870, et depuis cette époque l'assassin n’est revenu qu’une seule fois dans cette ville, en 1881. Il y a séjourné pendant vingt-quatre heures chez un de ses parents éloignées. Orphelin de bonne heure, Bossuat n’a pas tardé à se livrer à la débauche, ne pouvant s’astreindre à aucun travail. Actuellement il n'a pas subi moins de seize condamnations pour vol, vagabondage et rupture de ban. Le 27 décembre dernier, il avait reçu à Mâcon, lors de sa sortie de prison, un passeport pour se rendre' à Mèzières, résidence qu'il avait choisie, mais il se fit de nouveau arrêter et condamner à Troyes. C’est en sortant de la maison d’arrêt de cette ville, qu’il acheta un couteau, destiné, a-t-il dit, à tuer le premier commissaire de police qu’il rencontrerait. La dernière résidence choisie par lui était Lyon, et c’est là qu’il a accompli son crime.

    Recrutement. — Par décision ministérielle du 24 avril 1885 ; M. Wahlen, chef de bataillon d'infanterie hors cadre, commandant le bureau de recrutement de Béthune, est passé au bureau de Mézières, en remplacement de M. Argoud, rendu à la vie civile pour cause de limite d’âge.

    Fête de tir de gymnastique du 10 mai 1885 . — La fête qu'organise la Macérienne à l’occasion de l'inauguration de son champ de tir promet d’être très brillante. Trente-cinq sociétés, formant un effectif d’environ mille tireurs et gymnastes, y prendront part.
    Toutes les dispositions sont prises pour I'installation matérielle du champ de fête.
    On établira une tribune couverte pouvant contenir cinq cents personnes ; une ceinture de bancs pour trois mille places séparera l'emplacement réservé aux exercices de l’enceinte publique.
    Des cantines seront placées sur différents points.
    Nous sommes persuadés qu’un public nombreux voudra assister à cette fête patriotique, au cours de laquelle une quête sera faite au profit de nos frères blessés en combattant pour la patrie dans l’Extrême-Orient.

    Musique du 91e. — Dimanche 3, place de la Préfecture, de trois à quatre heures : Allegro militaire.Fra-Diacolo, ouverture (Auber ) . — La Traviata, duo ( Verdi ) . — Le Carnaval de Venise, pour clarinette (Massé ) . — Les Mousquetaires au Couvent, fantaisie ( Varney ) .  

    Etat-civil du 19 avril au 4 mai.Naissances. — Garçons : 4 ; filles : 4.
    Publications de mariage. — Léon-Louis-Marie Civet, 27 ans, et Marie-Henriette Labbé, 23 ans. — Adolphé-François Rousseaux, 29 ans, et Eugénie-Victoire Salmon, 25 ans. — Edmond Tobie, 27 ans, charcutier, et Zélie Marie Havenne, 18 ans. — Ernest-Félix Delaitre, employé à la Préfecture, et Marie-Marceline Binet. sans profession. — Jean-Baptiste Brocard, 23 ans, employé de chemin de fer, et Marie-Alexandrine Carmaux, 25 ans.
    Mariages. — Edouard Remy, 28 ans, employé de chemin de fer, et Marie-Léontine Paquet, 19 ans. — Alfred Duguet, 28 ans, et Elisabeth Guerving, 31 ans. — Léon-Louis-Marie Civet, et Marie-Henriette Labbé. — Adolphe-François Rousseaux, et Eugénie-Victoire Salmon.
    Décès : Catherine, veuve Henneveux, 91 ans.— Charles Logerot, 27 ans, menuisier. — Jeanne-Rosalie Lejeune, veuve Dautremont, 72 ans. — Marie-Augustine-Gabrielle Morlot, épouse Duval, 24 ans. — Catherine Rousseaux, veuve Lambert, 79 ans. — Lebon, Elisabeth-Florence, veuve Mazuel, 75 ans. — Marie-Charlotte-Hortence Hubert, veuve Détez, 76 ans. — Henriette-Jeanne Letang, 3 ans. — Maria-Joséphine Mittet, 14 mois. — Irma Martin, 58 ans. — Paul Piallaz, 1 an.

    Une bonne pâte de mari. — Hier, à 4 h. du matin, M. le commissaire de police de Mézières, sur la plainte de M. X .... étranger au département, allait surprendre au saut du lit la femme de ce dernier en flagrant délit d’adultère avec un jeune homme. Les deux amoureux furent conduits au parquet de Charleville où le mari déclara qu’il voulait simplement reprendre sa femme et ne portait pas plainte pour adultère.

    Inspections générales en 1885. — Par décision ministérielle du 4 mai 1885, M. le général de division Hubert de la Hayrie a été désigné pour procéder, cette année, à l’inspection générale de l'arme de l’infanterie dans le 12e arrondissement.
    M. le général de brigade de Boisdenemets a été désigné pour le 11e arrondissement.

    Suicide. — Nous apprenons que M. le capitaine Crétin, commandant la 4e compagnie du 3e bataillon du 91e de ligne, en détachement à Longwy, s’est suicidé chez lui d’un coup de revolver, dans la nuit du 7 au 8 courant.

    LA FETE DE GYMNASTIQUE DE MÉZIÊRES ET LE CONCOURS DE TIR A L'OCCASION DE L'OUVERTURE DU STAND. — DIMANCHE 10 MAI 1885. — Cette fête, qui promet d’être très brillante, sera commencée samedi 9, à huit heures et demie du soir par une retraite aux flambeaux donnée par la Fanfare  municipale et les clairons de la Macérienne.
    Les nombreuses sociétés qui, devant y prendre part, se réuniront dimanche. à neuf heures et demie du matin à la gare de  Charleville-Mézières pour le défilé. 
    SOCIÉTE DE TIR : Champigneul, — Charleville, — Epernay, — Sedan, — Mézières. — MEZIERESS : Section armée de la Macérienne.
    Le programme, que nous ne reproduisons pas en son entier, parce qu'il doit être vendu au profit d»e l'œuvre, est des plus attrayants.
    De sept heures à midi, aura lieu au champ de tir le concours entre les délégations de société qui, pendant ce temps, parcoureront en corps les diverses rues du chef-lieu.
    De une heure et demie à cinq heures, par toutes les Sociétés, grande fête du soir suivie de la distribution des prix et médailles commémoratives.
    Enfin, le soir, grand bal public, à huit heures, sur la place d'Armes.
    Nous sommes convaincus que cette fête qui, on ne doit pas l’oublier, a un but essentiellement patriotique et pour l’éclat de laquelle les organisateurs ont fait tout ce qu’il était possible, attirera â Mézières de nombreux visiteurs.
    Déjà Ie Stand, entouré de riants jardins très artistiquement disposés et couverts de fleurs est complètement installé : les tribunes s'élèvent, et l’on s’occupe également de construire aussi confortablement que possible un buffet qui sera des mieux approvisionnés.
    Encore une fois nous sommes persuadés que cette fête d’inauguration du Stand - au cours de laquelle une quête doit être faite au bénéfice des blessés du Tonkin, sera des plus brillantes.

    CONCOURS AGRICOLE A MEZIERES DU 10 MAI 1885. — Instruments nouveaux : Faucheuse à deux vitesses, — Moissonneuses, — Faucheuses Buckeye et autres types, depuis 300 fr. — Batteuses mobiles, Bascule à bestiaux, — Pompes à purin, — Concasseurs, etc.— Prix exceptionnels sur tous les instruments exposés ou nos par la maison ARTHUR LINGAT  de Launois. —  Vente avec ses garanties et après essais.

    VENTE DE CHEVAUX. — Le Mardi 12 mai 1885, à dix heures du matin, à St-Julien, faubourg de Mézières, près du champ de foire, il sera procédé par Me HORY, commissaire-priseur, à la vente aux enchères de : Quatre chevaux réformés, provenant de la gendarmerie, dont plusieurs sont dressés à la voiture. AU COMPTANT.

    LA FETE DE MEZIERES. — La fête que les macériens offraient dimanche à l’occasion de l’inauguration du stand de leur ville a été des plus brillantes et chacun a vu avec satisfaction que les ondées, si fréquentes depuis ces derniers temps, et qui redoublent encore aujourd’hui, ont bien voulu ne pas ètre de la partie.
    Samedi soir, la retraite aux flambeaux annonçait la fête dans les principales rues de la ville. Dimanche, dés 7 heures du matin, les délégations des diffèrentes sociétés qui avaient répondu à l'appel des organisateurs se rendaient au Stand pour y effectuer leur tir.
    Le défilé.— A neuf heures et demie, toutes les sociétés, réunies à la gare de Charleville-Mézières, gagnaient par l'avenue de Mézières, la route Nationale, la rue du Faubourg-d'Arches, la rue d’Arches, la place de l'Eglise, où furent exécutés avec precisión divers mouvements d’ensemble, la salIe du gymnase où les attendait un vin d'honneur.
    Hâtons-nous de dire que le défilé a été des mieux réussis, mais que différentes voitures, lancées au trot, l’ont quelque peu entravé.
    On s’étonne, à ce propos, que M. le maire n’ait pas empêché momentanément la circulation des équipages. Quand il est question de la procession aussi grotesque qu’inutile de la Fête-Dieu, les voitures, celle des dépêches elle-même, nous l’avons constaté l’an dernier, sont impitoyablement arrêtées. Toute la police est sur piéd. On fait méme venir pour la renforcer le garde-champêtre de St-Julien ; mais lorsqu’il s'agit d’une œuvre patriotique, les sociétés de tir et de gymnastique, composées de nos futurs soldats, de nos sociétés musicales, intéressantes aussi de leur côté, M. le maire ne fait rien pour aider au succès d'une fête à laquelle d’ailleurs il s’est montré hostile, on ne sait pourquoi, dès le début.
    Le vin d'honneur. — Dans la salle du gymnase, M. Bernardy, adjoint, a prononcé l’allocution suivants :
    « Messieurs,
    » Si la vieille cité de Bayard a rompu la ceinture de murailles qui l’entourent, afin d’obéir à la loi du progrès, ses enfants n’en conservent pas moins au fond du cœur, cet ardent patriotisme qui fait la vraie force d’un pays.
    » C’est en leur nom que je vous souhaite la bienvenue, à vous qui venez inaugurer notre champ de tir!
    » Nous sommes tous des hommes de paix; mais nous savons que !e meilleur moyen d’éviter la guerre, c’est de s’y préparer. Honneur donc à vous, qui cherchez à devenir d’habiles tireurs, sinon pour l’aggression, du moins pour la défense du sol de la patrie, s'il était menacé.
    » M. le maire, retenu par la commission du concours agricole, dont il avait accepté la présidence avant que la fête qui nous réunit fût décidée, m'a délégué l’honneur de vous recevoir.
    » Je bois donc en son nom et au mien à vos santés et à vos succès. »
    La féte du soir. — Depuis une heure et demie jusqu’à la nuit, une foule compacte se rendait par les rues de Mézières au champ de tir où se donnait la fête, et qui avait été, comme nous l’avons dit, complètement transformé.
    A l’entrée se trouvait un petit jardin fort bien aménagé, puis le Stand et enfin une immense prairie, longue de 1,300 métrés autour de laquelle se pressait une nombre considérable de curieux.
    Des portiques improvisés et des bancs fixes se trouvaient aux deux extrémités. Au centre, la tribune d’honneur, pavoisée de drapeaux tricolores.
    Nous avons remarqué M. le préfet des Ardennes, M. le général Mathelin, M. le colonel Cœuret de .Saint-Georges, M. le commandant de gendarmerie, M. Rennes, lieutenant, M. Bernardy, M. le commandant Dupleit, M. Joye-Liblanc, de Charleville, MM. Castelin, Camille Foulon, Racine, de nombreux oiffciers de l’armée active et de la territoriale et un grand nombre de dames.
    Au milieu de ce tableau, dont le fond était dominé par les arbres verts qui composent le Bois des Sœurs, figurez-vous tous ces uniformes de différentes couleurs, exécutant avec une précision remarquable le maniement d’armes et tous les mouvements d’ensemble et vous aurez une idée du coup d’œil saisissant qu’offrait ce spectacle.
    Toute l’après-midi les fanfares de trompes et les différentes musiques qui avaient prêté leur concours, alternaient pour charmer l’oreille, tandis que les autres charmaient la vue.
    Nous ne donnerons pas ici la liste des nombreuses Sociétés qui ont pris part à cette fête.
    Nos lecteurs en ont lu la liste dans l’aperçu que nous avons donné du programme. Disons seulement que la Compagnie des sapeurs pompiers de Vrigne-aux-Bois, omise par erreur sur ce programme, faisait bonne figure dans le défilé et a mêmee obtenu, comme on le verra plus loin, un prix de tir.
    Les exercices. — C’est une tâche difficile que de donner à tous les éloges qu’ils méritent, surtout lorsque l’on a affaire à des Sociétés qui ont rivalisé de zèle et d'entrain et que l'on est obligé de constater que tout a été irrépréhensible.
    Le Bataillon scolaire, a l’effectif de 160 hommes, a exécuté avec une précision remarquable,  au commandement de M. Cordonnier, dessinateur aux ateliers de Mohon :
    1° Les mouvements d’armes d'ensemble;
    2° Les exercices d’assouplissements avec armes;
    3° L’escrime à la baïonnette.
    L’ordre le plus parfait n’a cessé de régner dans les rangs. La discipline s’incruste dans ces petites cervelles et il y a tout lieu d’espérer que le Bataillon scolaire, dans les bonnes conditions où il se trouve, puisse se présenter au mois de juin prochain pour sa réception officielle.
    Nous avons principalement remarqué l'Espérance, de Charleville, dans ses mouvements d'ensemble, la Macérienne dans ses exercices de boxe, la Société gymnastique de Mohon qui parfaitement réussi des mouvements d’ensemble avec chant, le Receil, d’Epernay, l'Union nouzonnaise et la Citoyenne, de Nouzon, les élèves le l'école normale de Charleville qui ont manœuvré comme de véritables troupiers et exécuté les charges avec un ensemble parfait, la Gymnique de Sedan, la Givetoise et la Revinoise qui a été couverte d’applaudissements pour sa danse, la Gavotte. Enfin, répétons-le, toutes les sociétés méritent les mêmes éloges.
    Discours de M. Goutant. — Avant la distribution des récompenses, M. Goûtant, président de la Société de gymnastique et de tir et le principal organisateur de la fête, s’est adressé en ces termes aux personnes présentes :
    « Messieurs, vous êtes venus saluer l’aurore d’une Société nouvelle,
    » Vous êtes accourus de tous les points du département, voire même des départements voisins, pour affirmer les sentiments de bonne et franche camaraderie qui nous unissent et nous rendent forts.
    » Votre sympathie nous est infiniment précieuse.
    » Au nom de La Macérienne : Merci. Merci à vous jeunes gens des écoles qui êtes l'avenir et sur qui se porta avec tant de raison la sollicitude gouvernementale.
    » A vous gymnasiarques qui faites en jouant l’apprentissage du métier militaire et préparez à la France de robustes soldats. A vous futurs éducateurs de la jeunesse dont nous admirons la discipline et dont la présence ici est à elle seule un enseignement. A vous sapeurs-pompiers et sauveteurs, bienfaiteurs de l’humanité, dont le dévouement et l'abnégation sont les vertus ordinaires. A vous tireurs de la région, nos aînés, qui nous montrez le but à atteindre et dont nous nous efforcerons d'acquérir l’adresse, car nous sommes jaloux des lauriers de Vincennes. A vous tous encore une fois, merci.
    » L’installation que vous avez sous les yeux est l'œuvre combinée de la garnison et de la Macérienne ; si elle ne réunit pas l'élégance et le confortable qui existent ailleurs, elle est du moins pratique et a l'avantage de n’avoir nécessité qu' une dépense d’environ 5,000 francs, terrain et matériel compris ; espérons que les imperfections de détail de cette installation ne nuiront pas à la précision de la trajectoire des projectiles que nous allons lancer dans l'espace.
    » Nous devons cet heureux résultat à la bonne volonté, à l'extrême obligeance, au patriotisme de l'autorité militaire.
    » J’exprime particulièrement les sentiments de reconnaissance de la Macérienne à M. le préfet et à M. le général Mathelin, qui nous ont fait l’honneur d’accepter la présidence de cette féte, M . le colonel du 91e, à son sympathique prédécesseur, à M. la capitaine Husson, dont le concours dévoué et les obligeants conseils nous ont été précieux.
    » Nous sommes heureux et fiers des encouragements que nous avons reçus de tous côtés et tout en essayant de convertir les incrédules et en écartant Ie mauvais vouloir des timorés et des irréconciliables, nous allons, à dater de ce jour, la première étape de la Société, travailler avec une ardeur nouvelle à encourager, répandre et entretenir la pratique des exercices militaires, du tir et de la gymnastique à tous les degrés, — à augmenter dans la faible mesure de nos moyens d'action le meilleur capital de l'homme : la santè, et la plus sûre garantie d'indépendance de la France : la puissance militaire.
    Les lauréats. — A 5 heures a eu lieu la distribution des prix et des médailles commémoratives.
    Voici la liste des lauréats :
    BATAILLONS SCOLAIRES : 1er prix, Sedan ; 2e, Charleville ; 3e, Vivier-au-Court.
    SOCIETES GYMNIQUES :  1er prix, Charleville ; 2e, Nouzon (la Citoyenne) ; 3e, Ecole normale ; 4e, Torcy ; 5e, Charleville (sauveteurs) ; 6e, Sedan.
    SAPEURS-POMPIERS : 1er prix, St-Laurent ; deuxième 1er prix, Sedan ; 2e, Raucourt ; 3e, Vrigne-aux-Bois ; 4e, Vrigne-aux-Bois ; 5e, Nouzon.
    SOCIETES DE TIR : 1er prix, Charleville ; 2e, Sedan ; 3e, Champigneul ; 4e, Epernay.
    L’ARMEE ACTIVE : Tir au revolver par MM. les adjudants et sergents-majors : 1er prix, Dupuis, adjudant ; 2e, Poussière, adjudant ; 3e, Chanut, sergent-major.
    Tir au fusil gras par MM. les sous-officiers. 1er prix. Meunier, sergent-fourrier ; 2e, Ruisset, sergcnt-fourrier ; 3e, Tergaresse, sergent-fourrier ;4e, Amiot, sergent ; 5e, Paji, sergent ; 6e, Beaugé, sergent; 7e, Graveline, sergent.
    Caporaux et soldats. 1er prix, Joyez, clairon; 2, Barbery, soldat; 3, Chatelain, id.; 4, Gallot id.; 5, Delporte, id.; 6, Fournier, id ; 7, Robillot, id.; 8, Davy, id.; 9, Devain, id ; 10, Sellier.
    45e Terkitorialk, — MM. les sous officiers. 1er prix, Brimont, sergent ; 2, Huart, sergent fourrier ; 3, Léonard, sergent ; 4, Guichard, sergent-major.
    Caporaux et soldats. 1er prix, Crucy, soldat : 2, Lebègue, caporal ; 3, Dardenne, soldat ; 4, Legorge, id ; 5, Vuarnier, id.; 6, Théodore, id.; 7, Jacquet, id.; 8, Stevenin, caporal.
    BREVETS (ARMEE ACTIVE), — Drouet, soldat.— Chaudrait, soldat, — Freret, soldat, — Roby, caporal. — Détune, caporal, — David, soldat.— Christel, soldat. — Fayt, soldat. — Brocaille, caporal. — Chané, caporal. — Guillou, sapeur. — Guilly, soldat. — Monnot, caporal. — Roizot, soldat. — Noirot, sapeur. — Troullot, soldat. — Deroses, soldat.
    La Fête agrîcole. — Cette partie de la fête qui se passait sur la place St-Louis et dans les rues environnantes a été aussi très courue. Nous donnerons, dès qu'il nous sera parvenu, la liste des récompenses obtenues par les exposants.
    Banquet. — Le soir, un excellent banquet, présidé par M. Goûtant, réunissait dans le salon de l’hôtel du Palais-Royal, les membres de la Commission au nombre de quarante.
    La plus cordiale gaieté qui n’a cessé de régner toute la soirée a retenu les convives juïqu'à minuit.
    Le bal. — Le soir un grand bal était offert sur la place d’Armes par la Société de Tir à toutes les personnes qui avaient pris part à la f'ête. Il a été des plus brillants et s’est prolongé fort avant dans la nuit.
    La somme recueillie pour les places à l’entrée, jointe à une quête faite pour les blessés du Tonkin, s’elève à un millier de francs.
    Nous ne terminerons pas ce compte-rendu succinct sans adresser nos sincères félicitations à M. Goûtant, à tous les organisateurs et commissaires qui ont rempli leur tâche fatiguante avec beaucoup de tact, et enfin à toutes les Sociétés qui sont venues rehausser l'éclat de la fête de Mézières.

    Recrutement.Avis important. — 1° Les pièces nécessaires pour s’engager sont les suivantes :
    Acte de naissance.
    Certificat de bonne vie et mœurs.
    Extrait du casier judiciaire.
    Consentement du père, la signature légalisée par le maire, le tout établi sur papier libre ;
    2° Tous les matins à neuf heures au bureau de recrutement de Mézières, afin de passer la visite.

    Enterrement. — Hier [12], à quatre heures du soir, avaient lieu les obsèques du jeune Edouard Trésignir, décédé à l'âge de 21 ans.
    La Fanfare municipale avec sa bannière voilée d’un crêpe et jouant des marches funèbres, la Gymnique de Mézières, avec son drapeau également en deuil, une nombreuse délégation de l'Association des employés, sociétés dont le défunt faisait partie, précédaient le cercueil.
    On remarquait aussi la Chórale de Mézières et des délégués des différentes sociétés de Charleville.
    Quatre superbes couronnes, dont l’une avait été offerte par les Jeunes gens qui ont tiré au sort en même temps que M. Trésignir, et les autres par les sociétés signalées plus haut, étaient portées devant le corps, qui lui-même était suivi par une foule nombreuse et recueillie.

    A propos de la fête. — C’est par erreur que nous avons dit dans le compte-rendu de la fête de dimanche que la compagnie des sapeurs-pompiers de Vrigne-aux-Bois ne figurait pas sur le programme. C’est la gymnique de Vrigne-aux-Bois qu'il faut lire.
    Ces sociétés, qui, toutes deux, avaient répondu à l'appel des organisateurs, ont contribué pour une large part au succès de la journée.

    Théâtre. — Mercredi 13, par la troupe Pascal Delagarde : Le Lycée de jeunes filles, opèrette en 4 actes. — Bureaux à 7 h, 1/2. — Rideau à 8 heures.

    LA SOIRÉE THEATRALE . —  Peut-être a-t-on pu croire, tout d’abord, au titre de la pièce de M. Bisson, Le Lycée de jeunes filles, qu’il s’agissait d’une satire plus ou moins vive contre la loi Camille Sée. Pas du tout, il s’agit en trois açtes, de savoir si M. Raoul Volauvent épousera la fille de M. Cavénécadas, chef d'institution qu'il n'épouse pas d'ailleurs, après quatre mois de péripéties. Il n’y a pas là, on le voit, ombre de politique.
    Elle est très gaie cette pièce, mais cette gaîté nous a paru souvent être forcée et tirée par les cheveux ; qu’importe puisqu'on a ri ! Il faut cen effet noter des scènes bien plaisantes.
    Le second acte notamment est le meilleur de la pièce. On s’est bien amusé de ce chef d’institution qui, de sept heures à huit heures du soir, se fait une tête d'Anglais pour enseigner l'anglais, et de huit heures à neuf heures une tête d'Allemand pour faire son cours d’allemand. La classe de récapitulation dans laquelle les élèves récitent en valsant, polkant ou quadrillant les principes de la grammaire, a provoqué de longs éclats de rire, ainsi que la fable du Renard et du Corbeau débitée en anglais,puis en allemand, c’est à dire avec l’accent de ces deux pays adapté en français ; c’est, on le voit, une idée des plus extraordinaires. Citons enfin la parodie du songe d’Athalie mise à la portée pratique des filles de cocottes auxquelles on veut inspirer la crainte de la dèche.
    Cet amusant vaudeville de M. Bisson dans lequel M. Grech a semé des airs de couplets très chantants, très sémillants, a fort prestement été enlevé par la troupe Pascal Delagarde.
    Nous citerons plus particulièrement, parmi les interprètes, MM. Bertier (Cavénécadas), Pascal (Bobignac de St Gaudens), Henriot (Simplice), Legros (de Vol-au-Vent) ; — Mmes Pascal (Tambourine), Blanc (Polymnia), Monpach (Suzette), etc., et un gracieux essaim de jeunes écolières. Bref, on a bien ri et bien applaudi.

    Le Concours agricole. — Ce concours agricole a eu le sort de bien d’autres ; il a passé un peu inaperçu au milieu des fêtes de musique et de gymnastique. Il avait cependant sa valeur au point de vue agricole, et les différentes commissions ont constaté sur les années précédentes une très sensible amélioration.
    L'espèce chevaline était, comme l’an passé, fort bien représentée; on ne comptait pas moins de vingt-cinq juments pleines ou suitées.
    Ce lot était même très beau et le jury a exprimé le regret de ne disposer que d’un nombre restreint de récompenses à décerner aux propriétaires. Il eut voulu, a t-il déclaré, en avoir plus à distribuer.
    Les étalons étaient moins nombreux et moins remarquables; la commission a constaté qu’il y avait encore quelque chose à faire pour l'amélioration de ces reproducteurs.
    Voici la liste des prix pour ces deux catégories :
    Juments poulinières. — 1er prix : 140 fr. M. Froussart, à Saint-Julien. — 2e, 120 fr. M. Chaineau, à Houldizy. — 3e. 100 fr. M. Godefroy, à Praële. — 4e, 90 fr. M. Templier, à Singly. — 5e, 80 fr. M. Sarazin, à Tournes. — 6e, 70 fr. M Massiaut-Pierquin, à Tournes. — Mentions honorables : MM. Godefroy, à Praële, Gentil, Launois, à Neuville.
    Étalons. — 1er prix :120 fr.  M. Godefroy, à Praële. — 2e, 80 fr. : M. Sarazin, à Giraumont.
    L'exposition de taureaux était assez remarquable.
    Taureaux sans dents . — 1er prix, 80 fr. ; M. Bâjot, à Belval. — 2e. 70 fr. : M. Pierre Dauchy, à Semeuse. — 3e, 50 fr. : M. Simon, à Damôuzy. — Médaille de bronze : M. Choplot, aux Mazures. — Mentions honorables : MM. Cochart, à Harcy ; Massiaut, Emile, à Tournes ; Moreaux-Dégiaire, à Dom-le-Mesnil.
    Taureaux de deux dents. — 1er prix, 80 fr. : M. Merlin, à Warnécourt.— 2e, 70 fr. : M. Vaillant-Hénon, à Ville-sur-Lumes. — 3e, 50 fr. : M. Massiaut, Alexandre, à Tournes. — Mention honorable : M. Migeot, à Cliron.
    Espèce ovine. — 1er prime, 50 fr. : M. Chéneaux, de Bouvellemont. — 2e,.30 fr. : M. Fay, de Lûmes. — 3e, 20 fr. M. Huart, de Warnécourt.
    En terminant, remercions MM. les exposants de machines agricoles, qui, avec un désintéressement qui n'a échappé à personne, nous ont exhibé une très belle et très complète collection d'instruments.
    La journée, on le sait, s’est terminée par un banquet de 50 couverts. Au dessert, M. Fagot, vice-président du comice, a bu d’abord à la République qui, a-t-il dit, a tant à cœur l'intérêt de l’agriculture, et ensuite à la ville de Mézières pour sa bonne réception.

    Acte stupide. -— Dans la nuit de jeudi à vendredi [14 au 15 mai], vers minuit et demi, des individus dans un but de vengeance, ont jeté des pierres dans la fenêtre de la chambre à coucher de M. Thiéry, débitant et restaurateur au Pont-d’Arches. Un projectile lancé avec force, est venu tomber sur le lit du fils de M. Thiéry, âgé de sept.
    Une plainte a été déposée à  M. le commissaire de police de Mézières, et il faut espérer que les auteurs de cet acte stupide, seront punis.

    Porte-monnaie trouvé. — Lundi 4 mai, M. Pellerin, René, de Ville-sur-Lumes, a trouvé, dans l’intérieur de la Couronne-Champagne, un porte-monnaie contenant une somme de plus de trente francs, qu’il s’est empressé de remettre entre les mains de M. Fondeur, capitaine au 45e territorial.

     Concert aujourd'hui [17], de trois à quatre heures, place de la Préfecture, par le 91e de ligne : 
    Allegro militaire. — Le Domino noir, ouverture (Auber). — Cavatine pour Piston (Rossini). — Le Petit Duc, fantaisie (Lecocq). — Schiller Marsch (Meyerbeer).

    Hernie. — M. BACH, bandagiste-herniaire, à Varangéville (Meurthe-et-Moselle), de passage deux fois par an, avantageusement connu depuis plus de vingt-huit ans dans ce pays, pour contenir et guérir les hernies les plus anciennes et les plus volumineuses. (Nouveau système), clef pouvant donner la pression et l’inclainaison désirable. Sera, à Mézières, Hôtel du Palais Royal, le 19 mai ; à Sedan, Hôtel de l'Europe, le 20 mai.

    VENTE AUX ENCHÈRES d’un bon MOBILIER. — Le Mercredi 20 mai 1885, et jours suivants, il y a lieu, à une heure, à Mézières, en la salle des ventes, il sera procédé à la vente de :
    Ameublements de salon en acajou et en palissandre, et de salle à manger en vieux chêne, literie, bois de lit avec sommier, tables de nuit, armoires à glace, buffets, commodes et secrétaires anciens et modernes, commodes-toilettes, bureaux, tables diverses, chaises et fauteuils, canapés, deux bons pianos droits, pendules avec candélabres, appliques, glaces diverses, tableaux, rideaux, tapis, ustensiles de ménage, etc.
    AU COMPTANT
    Office de Me HORY, commissaire-priseur à Mézières

    Promotions Militaires. — Par décret du 13 mai 1885, M. Hubert (Alfred Gustave), capitaine au 91e régiment de ligne, a été promu chef de bataillon et affecté au 79e régiment.
    Par décret du même jour, M. Westermann (Xavier), chef armurier de 1re classe au 91e de ligne, est promu au grade de contrôleur d’armes à la direction de Vincennes.

    Presque centenaire. — Nous apprenons la mort d'une brave revendeuse des quatre saisons, très aimée dans Mézières où elle était appelée « Manman Ladouce. » Elle est morte à 97 ans passés, alors que tout le monde supposait, tant sa santé était bonne, qu’elle irait à la centaine et même la dépasserait.

    Etat civil du 5 au 18 mai. — Naissances : Garçon, 1 ; filles, 3.
    Promesses de mariages : Jean-Baptiste Brocard, 23 ans, employé de chemins de fer, et Marie-Alexandrine Carmaux, 25 ans, couturière. — Louis-Antoine Raynal, 47 ans, marchand de parapluie, et Marie-Denise Pringot, 19 ans. — Gabriel-Pierre Witterkerth, 22 ans, employé de chemins de fer, et Maria Gross, 21 ans, repasseuse.
    Mariage : Jean-Baptiste Brocard, 23 ans, employé de chemins de fer, et Marie-Alexandrine Carmaux, 25 ans.
    Décès : Caroline - Louise - Victoire Fortant, épouse Leconte, 57 ans. — Jean-François-Victor Ronsin, 70 ans. — Edouard-Henri Trésignies, 21 ans, employé de banque. — Marie-Françoise Dauchy, 9 ans.

    Artillerie. — Par décret, en date du 13 mai, ont été promus au grade de capitaine : M. Million, Joseph-Marie, lieutenant en 1er au 21e régiment en remplacement de M. Joncla, retraité. — Classé au 5e régiment et désigné pour occuper l'emploi d'adjoint à la direction de Besançon ; — au grade de contrôleur d'armes de 3e classe de direction : M. Westermann, Xavier, chef armurier de 1ère classe au 91e régiment d'infanterie, en remplacement de M. Bisch, promu. —   Classé à la direction de Vincennes.

    Société de tir. —  Les tireurs de la région sont invités à prendre part au grand concours de tir qui sera ouvert les dimanches et jours de fête du 24 mai au 23 août.
    Les forts tireurs ne prendront pas part au concours dit populaire à 100, 200, 300 et 400 mètres.
    Des cibles spéciales semblables à celles adoptées pour le prochain concours national de Vincennes leur seront réservées.
    Le programme sera adressé sur leur demande aux personnes qui n'en auraient pas reçu.

    Simple police. — Dans son audience du 22 mai 1885, le Tribunal de simple police du canton de Mézières a rendu les jugements suivants : 3 pour tapage nocturne ; 1 pour dommages à la propriété mobilière d'autrui ; 1 pour passage sur propriétés chargées de récoltes ; 1 pour avoir dérobé des productions utiles de la terre non encore détachées du sol ; 1 pour coupe et enlèvements de bois n’ayant pas deux décimètres de tour ; 1 pour violences légères ; 1 pour défaut d'éclairage (roulage); 1 pour injures simples ; 1 pour jet de corps durs.

    Objets trouvés et déposés au bureau de police : Une croix en argent ornée de pierres fines trouvée par M. Hamant, cafetier; une croix d’écolier, trouvée sur le pont qui sépare les deux villes, par le jeune Roynette Paul, âgé de dix ans.

    Travaux de démantèlement. — On nous communique la note suivante en nous priant de l’insérer, ce que nous faisons à titre de simple document :
    « Beaucoup de nos concitoyens se demandent pourquoi les travaux de démantèlement de la place de Mézières ne sont pas encore entrepris. Ils s’étonnent que la loi de déclassement, rendue depuis cinq mois, n’ait pas encore reçu un commencement d'exécution.
    » Les formalités administratives en sont seules la cause, notamment celles qui ont trait à la création de ressources.
    » Les fonds disponibles ont servi à faire un premier paiement sur le montant des terrains cédés par l’Etat. Pour pouvoir mettre en adjudication les travaux de démantèlement, notamment ceux du faubourg d’Arches, dont les projets sont prêts, il faut que la ville se procure des fonds, et pour cela qu’elle soit autorisée à réaliser l’emprunt de 650,000 francs qu’elle demande à contracter. Bien que le service d’intérêt et d’amortissement de cet emprunt ne nécessite pas la création de nouveaux impôts, il n’en faut pas moins qu’il soit autorisé par un décret; or, le dossier, préparé par les soins de la municipalité aussitôt après la délibération du Conseil du 21 décembre dernier, n’a pu être soumis au Conseil général, qui avait à donner son avis, qu'à 16 fr. 05 ; réunion publique à Levrezy, 3 fr.; deux listes de souscriptions confiées au citoyen Cophignon, Nestor, débitant, 5 fr.
    » La réunion du 25 mai à Monthermé a été très animée. Beaucoup ont compris l'avantage de la Chambre syndicale. Il y a eu 43 nouveaux adhérents. Le Comité a décidé de donner des secours à ceux qui n'en avaient pas eu. Le Conseil d’administration vote en assemblée générale dès la session du mois dernier. La préfecture n'a pu transmettre à Paris le dossier complet de la demande d’emprunt que dans les derniers jours d’avril. Ce dossier vient d’être retourné avec diverses observations sur lesquelles le Conseil municipal doit délibérer très prochainement;
    » Les projets sont dressés presqu’en totalité; ils comprennent notamment :
    » 1° L ’agrandissement et l’aménagement du faubourg d' Arches;
    » 2° L’ouverture d’une brèche et d’une avenue entre la place de l’Eglise et St-Julien;
    » 3° Le redressement de la sortie vers le port de Mézières et le Theux;
    » 4° La création d’une promenade sur les remparts de la ville qui bordent la Meuse en face du faubourg de Pierre, depuis la porte du Theux jusqu’à celle de St-Julien;
    » 5° La construction d’une rampe d’accès en amont du pont d’Arches pour communiquer avec les terrains situés sous le mess militaire qu’on se propose d’aménager, plus tard, en jardin public;
    » 6° La construction d’une nouvelle école primaire supérieure, à l'emplacement du bastion connu sous le nom d’As-de-Pique, à l’origine de l’avenue projetée sur St-Julien,
    » Et divers autres travaux moins importants.
    » L ’administration municipale est en mesure de procéder à l’adjudication des travaux d’aménagement du faubourg d’Arches et d’ouverture de l’avenue de St-Julien aussitôt qu’elle aura les ressources nécessaires.
    » En attendant, et pour donner du travail à un certain nombre d’ouvriers inoccupés, une brèche a été ouverte par atelier de régie, sur le tracé du redressement projeté entre Mézières et le port.
    » L ’administration regrette vivement de ne pouvoir effectuer immédiatement l’ouverture d’une nouvelle voie vers Mohon.
    » Mais ce travail, qui intéresse à la fois la ville et l’administration des ponts-et-chaussées, ne pourra être entrepris tant que le débouché du Pont-de-Pierre n’aura pas été augmenté, opération devant permettre de combler la grand fossé qui entoura la Couronne-de-Champagne, sans crainte d’inondation pour le faubourg. Les ingénieurs étudient la question et font faire, en ce moment même, des vérifications de l’état dans lequel se trouvent les piles du pont.
    » Nous pensons que, sous peu, l’administration des ponts-et-chaussées, de concert avec l’administration municipale, va faire entreprendre l'enlèvement des portes et pont-levis dans la travers bée de Mézières ».

    Surtaxe à l’octroi. — L'Officiel de ce jour porte le projet de loi suivant :
    ARTICLE 1er. — A partir du 1er janvier 1885 et jusqu’au 31 décembre 1889, est autorisée, à l'octroi de Mézières (Ardennes), la perception d’une surtaxe de 1 fr. 12 par hectolitre sur les vins en cercles et en bouteilles.
    Cette surtaxe est indépendante du droit de 88 centimes par hectolitre perçu, à titre de taxe principale, sur cette boisson.
    ART. 2. — Le produit de cette surtaxe est affecté aux dépenses mentionnées dans les délibération du Conseil municipal de Mézières, du 18 novembre 1884.
    L'administration municipale sera tenue de justifier chaque année, au préfet, de l’emploi de ladite surtaxe au payement des dépenses en vue desquelles elle est autorisée.
    Le compte général de ce produit, tant en recette qu’en dépense, devra être présenté à l’expiration du délai de perception fixé par la présente loi.

    Service des Subsistances militaires. — ACHAT DE DENRÉES. — Le Lundi 8 juin 1885, à la mairie de Mézières, il sera procédé, à une heure de l’après-midi, à l’adjudication publique, sur soumissions cachetées, d’une fourniture de neuf cents quintaux métriques de blé tendre à livrer dans le magasin militaire de la place de Mézières.
    L’instruction et le cahier des charges relatifs à cette adjudication sont déposés à la Sous-Intendance, ou le public sera admis à en prendre connaissance.
    Le Sous-intendant militaire,
    DE MECFLET.


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  • Juillet

    Mézières et les arquebusiers. — Au lendemain de la prise de la Bastille, fut dissoute la compagnie des arquebusiers de Mézières, dont voici la Chanson de Guerre :

    D’une pucelle
    Notre bras est le défenseur,
    Et dès que l’amour nous appelle
    Nous servons de même avec cœur
    Une pucelle.


    Les arquebusiers de Mézières se vantaient de devoir leur organisation à Bayard, le chevalier sans peur et sans reproche. Jamais Mézières, — à cette époque, en 1789, car depuis ! . . . . — n’avait vu l'étranger entrer en vainqueur dans ses murs. Aussi, pour rappeler cette glorieuse virginité, les arquebusiers de cette ville admettaient-ils dans leurs rangs quelques jeunes filles vierges.

    Conseil d’arrondissement. — La Conseil d’arrondissement de Mézières se réunira à l'Hôtel de la Préfecture, le 20 juillet, à 2 heures de l'après-midi, pour la première partie de sa session de 1885.

    Jambe cassée. — M. Poulot Jean, cimenteur, s’est cassé la jambe en faisant Un faux pas sur le trottoir. Ses amis l’ont transporté chez lui, où, un médecin a constaté que l’os de la cheville était brisé, et que cette fracture occasionnerait un mois de repos. 

    Simple police. — Dans son audience du 17 juillet 1885, le tribunal de simple police du canton de Mézières, a prononcé les condamnations suivantes :
    2 pour avoir laissé stationner sans nécessité su r la voie publique une voiture attelée. — 1 pour avoir fait courir un cheval attelé à une voiture dans l’intérieur de la ville de Mézières. — 1 pour avoir dérobé des productions utiles de la terre, qui avant d'être soustraites n’étaient pas encore détachées du sol. — 1 pour défaut de guide (roulage), — 1 pour violences légères. — 1 pour embarras de la voie jpublique. - 1 pour défaut d’éclairage (roulage). — 1 pour injures simples.

    Objet trouvé. — Le 14 juillet, Mlle Cotelle, Marguerite, âgée de 12 ans, demeurant à Mézières, a trouvé sur la place de l’Eglise un porte-monnaie contenant une certaine somme d’argent. Elle en a de suite fait le dépôt au bureau de police.

    La Fête militaire du 13 juin . — Dans une réunion générale qui a eu lieu vendredi dernier, l’état des recettes et des dépenses a été présenté par M. Mairel, trésorier. Les voici résumées : Les entrées, quête, dons gracieux ont produit une somme de 4,169 fr, 90 ; sur laquelle il a été prélevé : pour la ville, 200 fr.; pour gardes, droits d’auteurs, gaz, décorations, etc., etc., 1,969 fr. 45, ensemble des dépenses : 2,169 fr. 45. La recette nette est donc de 2000 fr. 45 qui vont être adressés à Toulon et à Marseille pour être distribués aux malades ou blessés du Tonkin revenant en France.

    Oiseau envolé. — Lundi, dans l’après-midi, une rixe étant survenue entre deux ouvriers à Mézières, la police avait du incarcérer, avant son interrogatoire, le nommé Bins, Camille, âgé de 29 ans, sujet belge, et demeurant au Vivier-Guyon. On sait que le violon, à Mézières, se compose d’un bâtiment carré presqu’isolé et donnant sur le fossé des fortifications de la citadelle. Lorsque la police revint pour chercher son prisonnier et le remettre en liberté, elle trouva la cage vide. Bins, avec une agilité extraordinaire, avait gagné une lucarne fort élevée, avait descelé un barreau et, se suspendant à la gouttière du toit, était parvenu, au-dessus d’un gouffre profond de 6 mètres, à se cacher dans une baraque voisine. Quand il a été certain que l’on ne s’occupait plus de lui il s’est enfui et court encore.

    Bal. — Dimanche 26 et  lundi 27 juillet, place d’Armes. — Ouverture à sept heures. 

    État civil du 6 au 20 juillet. — Naissances : Garçon, 1 ; fille». 1. Promesses de mariages : Jules-Désiré Cappel, 26 ans, forgeron, et Ursule Letrange, 17 ans,sans profession. — Joseph-Jules Couaillier, 21 ans, employé de chemin de fer, et Maire-Adèle Witterkehr, 25 ans, couturière. Mariages : Jean-Joseph Lozet, 23 ans, menuisier, et Marie Eugénie Denèse, 21 ans, couturière — Arthur Mangenot, 25 ans, boulanger, et Geneviève-Juliette Capitaine, 17 ans, sans profession — Henry-Nicolas Leidinger, 22 ans, conducteur des ponts et chaussées, et Marie Berthe Decq, 22 ans, sans profession. Divorce : Marie-Joséphine Olivier, 27 ans, contre son mari Jean Etienne Launet, 29 ans, ancien cafetier à Mézières. Décès : Marie-Alexis Jonkerque, 73 ans, veuve Villemont. — Henri-Léon Druet, 75 ans. — Charles Satabin, 8 mois. — Jean-Jules-Léon Pailot, 4 mois. — Virginie-Catherine Buffet, 63 ans.

    Démantellement. — Hier, a été ouverte, dans les remparts du Pont-de-Pierre, la première brèche qui prélude à la destruction des fortifications de cette partie de la ville de Mézières. L’opération dirigée et exécutée par le détachement de sapeurs du génie a très bien réussi. La brèche ouverte présente une largeur moyenne de 12 mètres sur 8 mètres de hauteur et 3 mètres d’épaisseur moyenne. C’est donc un bloc de maçonnerie de 300 mètres cubes qui, sous l’action d’une charge de poudre de 200 kil., est descendue dans le fossé. Le fourneau était situé à 4 métrés environ de hauteur au-dessus du fossé. Il était formé par une ouverture de 4 mètres carrés pratiquée préalablement dans l’épaisseur du mur à l’aide de la dynamite, et d'une galerie parallèle à la fortification. C’est dans cette galerie qu’a été logée la charge de poudre, dont l'inflammation a déterminé la chute du mur. Les opérations continuent. La porte de Mohon a déjà disparu, et à la place de ce boyau voûté où les voitures devaient s’engager au risque d’accidents, on a maintenant une voie ouverte où deux voitures peuvent se croiser.

    Produit d’une quête faite par des militaires au Café de la Meuse pour les blessés du Tonkin : 3 fr. 55.


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