• Etats-Unis d'Amérique

    Etats-Unis d'Amérique

  • Mai

    COCHON DYNAMITARD. — Près de la Prairie du Chien, dans le Wisconsin, dit le Meschacébé, en pratiquant un débouché sur une ligne de chemin de fer. Le contracteur avait plusieurs kegs de nitro-glycérine dans un souterrain.
    L’autre jour, un de ses employés alla en chercher un peu et négligea de fermer la porte en sortant ; un moment après, quelques cochons vinrent rôder dans le voisinage, et l’un d’eux se faufila dans la cave où se trouvait la terrible substance. Un keg était ouvert, et messire Cochon ne put résister au désir d’y goûter.
    La glycérine étant très douce, il pensa que c’était du miel, et s’en remplit.
    Lorsqu’il fut repu, il sortit et se dirigea bientôt après du côté de l' écurie, où le contracteur avait une quarantaine de chevaux. Il se mit à courir parmi eux, et comme il s’arrêtait derrière l’un des moins patients, celui-ci lui envoya une maîtresse paire de coups de pieds.
    La concussion détermina une terrible explosion après laquelle on ne trouva plus vestige ni du cochon, ni des chevaux, ni de l’écurie.
    Mais à l’endroit où s’élevait la bâtisse on peut voir aujourd’hui un trou profond de 50 pieds et d’une circonférence de 200 pieds.

    Terrible accident. — Une maison de Brooklyn (New-York), occupée par des commerçants, s'est écroulée en partie par suite de la rupture d’une poutre qui étayait un des murs. Le feu s’est ensuite déclaré dans les décombres et le bâtiment tout entier a été détruit. On dit que quinze personnes ont péri. Plusieurs ouvriers sont blessés.

    Un pari dangereux. — Le capitaine Boyton a fait le pari de placer une torpille vide le long du navire Royal Carnet, qui se trouva dans le port de New-York.
    Il a réussi, mais avant qu’il ait pu s’éloigner il a été aperçu par la sentinelle, qui a tiré sur lui. Il n’a pu échapper à la mort qu’en avouant cette plaisanterie.

    « La Liberté éclairant le Monde. » — C’est mercredi prochain, à trois heures, qu’aura lieu, place des Etats-Unis, sous la présidence de M. Morton, ancien ministre des Etats-Unis à Paris, l’inauguration provisoire du modèle original de la reproduction de la statue de La Liberté éclairant le Monde, offert à la ville de Paris par las Américains.
    Le Conseil municipal de Paris doit assister en corps à cette cérémonie.

    Un correspondant envoie à l ’un de nos confrères parisien la traduction littérale d’une inscription visible à New-York dans un quartier excentrique qu’on pourrait comparer au quartier de la Révolte à Paris.
    Un logeur a fait imprimer l’avis suivantà côté de sa porte d’entrée :
    AVIS AUX ÉTRANGERS
    Chambres depuis un demi-dollar
    N. B. — En laissant les volets ouverts, on peut entendre de toutes les chambres les cris des personnes qu’on assassine la nuit.
    On n’est pas plus engageant.

    Famille mangée par les rats. — Une vieille femme connue sous le nom de Granny Galloway et ses deux petites filles âgées de huit et dix ans, avaient leur résidence à Point-Pleasant, Virginie occidentale. Les voisins ayant remarqué que depuis plusieurs jours on n’avait vu sortir de fumée de la cheminée de leur logis, en ont enfoncé la porte et ont trouvé le corps de la grand’mère et les deux enfants en grande partie rongée par les rats. La faim et le froid étaient la cause évidente de la mort des trois malheureuses.

    Mœurs américaines.Le Courrier des Etats-Unis annonce que Mme Work a poursuivi a coups de fouet, dans les rues de Charlestown (Indiana), son mari et miss Mc Coombs, qui avaient coutume de se promener ensemble.

    Incendie à New-York. — La grande fabrique de pianos Under, de New-York, vient d’être détruite par les flammes. Les pertes matérielles sont immenses. De plus, neuf pompiers ont été blessés plus ou moins grièvement. C’est un terrible sinistre.

    Cyclone. — On télégraphie de Philadelphie que, vendredi dernier [15], des cyclones et des trombes ont ravagé l'Ouest-Nebraski et le Kansas. Il y a eu six victimes et une quarantaine de blessés. Les pertes matérielles sont évaluées à plus de 100,000 dollars.

    Incendie : 17 victimes. — Un incendie a détruit avant-hier [22] une imprimerie de Cincinnati. Il y a eu dix-sept victimes.

    JOURNALlSTES AMERICAINS. — Aussitôt transmise en Amérique, une nouvelle devient catastrophe, car dans la libre Union, il ne suffit pas d’être exact, il faut être stupéfiant. Une preuve entre toutes : 
    Nous avons raconté l'incendie du champ de foire de Roubaix et nos lecteurs s’en rappellent les détails. Voici comment le Courrier des Etats-Unis, de New-York, rapporte le fait, en l’accompagnant des détails les plus horribles et les plus extravagants :
    « Une ménagerie a été brûlée à Roubaix et beaucoup d’animaux sauvages ont été rôtis. On a redouté assez longtemps une évasion générale des bêtes féroces dans les rues. La population s’est vengée de sa frayeur sur la police dont la négligence avait, dit-on, causé l’incendie. Les policemen ont été saisis et forcés de manger les vilaines bêtes brûlées vives.
    » Ces malheureux policemen, qui ont mangé les rois des jungles et du désert, sont devenus hydrophobes et ont mordu leur prochain à tort et à travers.
    » Quelques-uns ont pris la forme des animaux dont ils avaient dîné et ont été métamorphosés en hyènes et en chacals.
    » On cite l’exemple navrant d’un infortuné reporter américain, celui, précisément, qui a envoyé la primeur de la nouvelle à New-York ; il a été mordu par un brigadier qui avait mangé du porc-épic, et le corps de l’écrivain transatlantique s’est presque instantanément couvert de plumes hérissées et acérées ressemblant aux piquants du porc-épic. Le propriétaire de la ménagerie brûlée, lui a proposé un engagement !!! »
    On voit par cet exemple de quelles qualités d'imagination doit être doué un journaliste américain.
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    Juillet

    AMERICAINS EN VOYAGE. — M. William Ward, de Métropolis, dans l’Illinois, partait dernièrement pour aller visiter l’Exposition de la Nouvelle-Orléans. Au moment où le train dans lequel il était commodément installé quittait la station, un jeune homme de 25 ans entre dans la compartiment, porteur d'un fusil à deux coups, et immédiatement fait feu sur un vieillard assis en face et qui n'était autre que son beau-père. Le vieillard tomba de son siège mortellement blessé à la tête, le cou et les épaules criblés de plomb. Le premier voyageur, M William Ward, placé à côté du vieillard assassiné, a reçu plusieurs projectiles dans la nuque et le cou. Le gendre assassin a été arrêté, mais avant d aller en prison, il s’est approché de M. Ward pour lui présenter ses excuses de ce petit accident et l’assurer que la faute en était au beau-père. Si ce vieillard n’avait pas malicieusernent bougé au moment où son gendre lui tirait dessus, il aurait reçu toute la charge et la peau de M. Ward serait restée intacte. II est difficile d'allier plu.s de courtoisie à plus de scélératesse.

    MORT DU GÉNÉRAL GRANT. — On télégraphie au Central News que l’ancien président des États-Unis, le général Grant, a succombé, ce matin, à l’affection cancéreuse dont il souffrait depuis plusieurs mois. Il était né le 27 avril 1822, à Point-Pléasant (Ohio). Entré à dix-sept ans, à l’École militaire de West Point, il en sortit sous-lieutenant d’infanterie.

    OBSEQUES DU GENERAL GRANT. — Les obsèques du général Grant auront lieu le 8 août dans le Central-Park, à New -York.
    La dépouille mortelle partira, le 4 août, du Mount-Mogregor où le général Grant est mort et sera dirigée sur Albany où elle sera exposée pendant un jour. De là elle sera transportée à New-York où elle sera exposée pondant trois jours .
    Les Sociétés et Associations de toute nature des Etats-Unis continuant à adopter des résolutions exprimant leurs sympathies pour le défunt.


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