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    C’est avec le plus vif plaisir que les républicains ardennais connurent la prise de la Bastille. L ’écho de cette joie patriotique est arrivé jusqu’à nous par de nombreuses chansons faites au lendemain de cet événement mémorable et qu’a bien voulu nous signaler l’obligeant et savant archiviste des Ardennes, M. Sénémaud.
    Nous en choisissons une que nos lecteurs, et surtout nos lectrices, seront curieuses de retrouver ici. Qui donc prétendait que les Ardennaises n’étaient pas de bonnes républicaines ?

    LE REGIMENT DES ARDENNAISES

    Allons, vite ! ma chère amie
    Il nous faut partir bien vite
    Pour soutenir noire patrie.
    Mon amant est bien ravi : 
    Il faut deux cent mille filles,
    On fera choix des plus gentilles.
    On veut de bonnes patriotes
    On ne veut pas de ces bigotes,
    Car, si elles entendaient le canon, 
    Elles courraient vite au sermon.

    On a choisi pour gros major,
    Entre toutes ces jeunes filles.
    La tendre, la belle Éléonore :
    Elle est douce est gentille ;
    Mais, pour notre capitaine,
    Nous prendrons la belle Héléne.
    Courons vite, ma chère amie,
    Nous mettre dans la compagnie.

    Nous aurons des mousquetons.
    Des gibernes, aussi des sabres.
    Beaucoup de munitions
    Pour tuer les aristocrates
    Et aussi tous les émigrés
    Qui, de ta France, se sont sauvés.
    Ils seront guillotinés.

    Nous aurons pour clarinettes
    Babet, Suzette et Jeannette ;
    Madelon jouera du basson
    Catherinette jouera de la trompette ;
    Thérèse battra la grosse caisse !
    Notre musique sera complète.
    Nous marcherons à grands pas
    En chantant : Ça ira ! ça ira !

    Au revoir, papa, maman !
    Voilà le tambour qui m’appelle :
    Puisque je suis sergent
    Il faut que je fasse l’appel.
    — Ecris-nous, ma chère enfant;
    Envoie-nous de tes nouvelles.
    Ton papa est réjoui
    Que tu défends la patrie.

    Marie, ton sac est rempli :
    Vole bien vite à la victoire !
    J’y ai mis tous tes étuis,
    Tes chemises et tes mouchoirs.
    Tiens voilà un bon jambon.
    Pour quand tu te mettras en route;
    Tu boiras dans ton flacon
    Et tu crieras : Viva la nation !

    Nous n’avons pas d’engagement.
    Nous sommes toutes braves et volontaires,
    Nous quittons tous nos amants
    Jusqu’à la fin de la guerre ;
    Et puis nous nous marierons,
    Après avoir fait des conquêtes
    Avec de bons garçons.
    Des citoyens de la nation.

    Charleville (1790).

     

    LA FÊTE DE LA REPUBLIQUE

    Que l'on ait été à la ville ou à la campagne, à Paris ou dans une modeste bourgade, il a suffi d’ouvrir les yeux pour constater que la fête du 14 Juillet était entrée dans les mœurs du pays.
    Les fenêtres spontanément pavoisées, Ies drapeaux flottant au vent, l’aspect des physionomies, tout indiquait qu’il s’agissait bien d’une fête nationale, acceptée de l’immense majorité des citoyens.
    Vous souvient-il de la fête du 15 août, sous l’empire ?
    Seuls les monuments publics étaient pavoisés et illuminés ; seul le monde officiel se mettait en mouvement.
    C ’était la fête des souverains, et jusqu’à un certain point, celle des fonctionnaires ; encore les malheureux fonctionnaires étaient-ils contraints et forcés d’endosser l’uniforme ; ce n’était pas la fête du peuple. Il regardait passer les fonctionnaires, il allait voir tirer le feu d’artifice; les chandelles romaines montant dans le ciel jusqu’aux étoiles amusaient comme tout spectacle peu coûteux ; il n’était pas de la fête.
    Au jourd ’hui, au contraire, le monde officiel pourrait s ’abstenir que, dans cette invraisemblable hypothèse, le 14 Juillet n’offrirait ni moins d’entrain ni moins d’éclat.
    Ce sont des particuliers, des quartiers, des habitants d’une rue qui se sont chargés de la décoration de leurs maisons; chaque arrondissement a organisé sa fête locale, des bals, des illuminations; c’est par des souscriptions privées recueillies de porte en porte que chaque quartier a fait sa toilette nationale, s’est paré de fleurs et d’oriflammes et s’est diverti.
    Les citoyens ne sont plus les spectateurs d'une fête donnée par d’autres ; ils s’amusent pour leur propre compte et à leurs frais.
    Qu’est cela, sinon une Fête nationale.
    La célébration de l’anniversaire du 14 Juillet est si bien entrée dans nos mœurs que vouloir l’effacer serait la plus téméraire des
    entreprises et la plus vains.
    Il en est de cette fête comme du suffrage universel et comme de la République,  ou plutôt ces trois choses n’en font qu’une.
    Il ne faudrait, pour les supprimer, qu’une Révolution aussi radicale qu'impossible.
    Est-ce que les (???) monarchiques auraient la faiblesse de croire que le pays les laisseraient faire cette révolution à la veille du centenaire de 1789 qu’il s'apprête à célébrer avec une reconnaissance enthousiaste ?
    Les gens qui boudent la Fête nationale, les partis qui ont ouvert contre la République une campagne électorale ardente ne doivent se faire aucune illusion sur l’issue de leur entreprise.
    Les réjouissances populaires du 14 Juillet n'ont pas exclus les préoccupations de la bataille qui va se livrer dans quelques semaines. Elles ont été, au contraire, une occasion, pour les républicains, de se voir et de se concerter. Les souvenirs que rappelle la date du 14 Juillet ont été, pour la France démocratique, un stimulant pour la lutte en même temps qu ’un gage certain de la victoire.
    Car ce n’est pas quatre-vingt-seize ans après avoir pris la Bastille que le peuple laissera M. le comte de Paris ou un Napoléon la relever sous un autre nom.

     

    1785-1885

    Un de nos abonnés de la campagne nous adresse cette lettre que nous recommandons à tous les paysans et à tous les petits cultivateurs : « Aujourd ’hui, me voilà tranquille, libre de travailler, d’aller, de venir, à la veille d’exercer mes droits électoraux, en possession de tous mes droits de citoyen et quelque peu fier d ’avoir voix au chapitre, si petit que je sois, je pense à ce petit carré de papier, le bulletin de vote, qui me fait maître de mes destinées et de celles de la Patrie ; je sais que nul n’a le droit de me molester et que je suis défendu par la loi que mes mandataires ont faite ; bref, je me sens dans la plénitude de mon droit social...
    » Et je me demande ce que j ’aurais été, il y a cent ans, moi qui ne suis pas noble et dont les ancêtres ont négligé d’aller aux croisades. II y a cent ans, pour un pauvre bavardage qui aurait déplu au Pouvoir ou à une gueuse comme la Pompadour, on m’aurait fourré à la Bastille sans jugement. Car le bon Louis XVI , en 1786, délivrait encore des lettres de cachet.
    » II y a cent ans, je n’aurais pas été sûr de trouver du pain chez le boulanger, car tous les grands seigneurs, à commencer par le roi, accaparaient les blés pour affamer le peuple et réaliser de gros bénéfices, tandis que le Parlement déclarait que le peuple est taillable et corvéable à merci.
    » II y a cent ans, si j ’avais été accusé d’un crime, fût-il imaginaire, j ’aurais été étendu sur un chevalet ou suspendu à l’estrapade :car il n’est pas vrai que Louis XVI avait aboli la torture. Il avait au contraire maintenu la question préalable, contre l’avis de Malesherbes.
    » Il y a cent ans, ma conscience n’eût pas été libre, et si j ’avais été protestant et que j ’eusse eu des velléités de voyage, hors de France, l'édit de juillet 1786 me l’aurait interdit sous peine de confiscation de corps et de biens.
    » Si j ’avais eu dix francs de rente, j ’aurais entendu résonner à mon oreille cette parole de Dubois qui avait dit « La monarchie fait banqueroute quand elle le veut ! » ou cette autre du doux Louis XVI, au moment où il faisait un cadeau de cinq cent mille livres à la Polignac : « C’est légal , parce que je le veux !
    » J’aurais été traité du haut en bas par les calotins qui n’entendaient pas « être avilis et réduits à la condition des autres sujets du roi », ou bien roué et pendu comme le chevalier de la Barre, un enfant de dix-sept ans qu’on tortura et qu’on tua pour avoir ri au nez d’un crucifix. 
    » Si j ’avais élé militaire, je n’aurais pu devenir officier, n’étant pas noble.
    » Partout l’arbitraire, partout la négation de la dignité humaine, en 1785.
    » Tandis qu’aujourd'hui, en 1885, partout la liberté, ou du moins partout un acheminement à la pleine et entière liberté surtout si nous choisissons des représentants vraiment républicains.
    » Tandis qu’aujourd’hui, en 1885, le peuple a été mis en possession de ses droits qu'il exerce pacifiquement mais énergiquement, un bulletin de vote à la main, assurant la prospérité et la sécurité de la France républicaine ! »

    Le 14 Juillet. — Nous recevons, trop tard [27 juillet] pour les insérer, un grand nombre de communications au sujet de l’éclat avec lequel la féte nationale a été célébrée dans différentes communes  de notre département. Constatons encore une fois avant de terminer, que partout, pour ainsi dire, dans les Ardennes, les idées républïcaines vont toujours en progressant puisque la fête de la République a été plus brillante que les années précédentes.


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    ATTIGNY. (1879 hab.) — La Fête Nationale. — nous écrit-on, — s’est passée d’une façon toute particulière, toute piteuse, et pourtant M . le maire, réactionnaire de la plus belle eau, avait fait voter par ses conseillers, la somme de 150 fr. pour célébrer dignement cette solennité patriotique.
    Une faute grave que nous ne pouvons passer, est que les pompiers n’ont pas été convoqués.... Résultat : démission des chefs, capitaine et lieutenant, et désorganisation de la compagnie.
    A six heures du soir, les conseillers convoqués sur la place publique pour assister à l’ascension d’un mât de cocagne, étaient réunis. M. le curé présidait la cérémonie, — ce digne abbé ayant la manie de se mêler un peu trop souvent de ce qui ne le regarde pas.
    A huit heures, grand bal sur la même place. C'était peut être la seule chose intéressante de la journée, mais seuls les habitants du cimetiére ont dû en profiter, car personne n’assistait, et par suite ne dansait à ce bal.
    A minuit, extinction des feux.
    Il serait triste pour Alland’huy que la fête se fût ainsi passée, mais grâce aux cinq conseillers républicains, une fête particulière a été origanisée à la gare, chez M. Thomairs. Nous sommes allés chercher — tambours, clairons, musique en tête — les habitants de Sausseuil et de suite un bal charmant a été organisé.
    Pendant le bal, les vieux, laissant la jeunesse à leurs danses, ont porté plusieurs toasts à la République, à la France et un dernier, peut-être un peu ironique à M . le maire d’Alland’huy. Cette fête intime s’est terminée gaiement à cinq heures du matin, aux accents joyeux de la Marseillaise que tout le monde chantait pendant qu’une quête était faite au profit des blessés du Tonkin.
    Bref, vous voyez M. le rédacteur, que la fête, — notre petite fête républicaine à nous — a été fort originale et que nous avons le droit de recourir au Petit Ardennais pour faire connaître à vos lecteurs et à qui de droit, la conduite inqualifiable du maire réactionnaire d’Alland’huy. 
    Un dernier détail : l’école des filles — école communale — n’avait pas de drapeau.... Il faut ajouter que cette maison est habitée par un ex-gendarme réactionnaire, médaillé militaire, pére de l’institutrice, et qui plus est grand ami de M. le maire, dont il a craint de froisser les convictions. 

    ASFELD. (1078 hab.) — La fête nationale. — Le 14 juillet a été célébré avec un éclat inaccoutumé. La veille, la plupart des maisons étaient pavoisées au moment de la retraite aux flambeaux par la musique municipale.
    Le 14 à 9 h. du matin, distribution de pain et viande aux indigents.
    A 2 h. de l'après-midi, revue de la compagnie des sapeurs-pompiers d’Asfeld; à 2 h. 1/2, exercices et chants patriotiques, par le bataillon scolaire- à 3 haures, défilé et vin d'honneur offert par la municipalité ; à 5 h. , grand banquet des sapeurs-pompiers chez M. Bastin Brugnon.
    A 9 heures du soir, bal public .
    Brillantes illuminations, surtout chez M. Merieux, conseiller d’arrondissement.

    ATTIGNY. (1827 hab.) — LA FÊTE NATIONALE . — On nous écrit : La Fête nationale a été célébrée ici avec tout l’entrain auquel la population a coutume de se livrer en ces sortes d’occasion.
    La retraite aux flambeaux du 18 a été un heureux prélude qui a produit son influence sur les préparatifs de la fête auxquels on se livrait de bonne heure dans les principaux quartiers de la ville.
    Citons tout spécialement, dans le faubourg du Moulin, la rue de la Gare, à laquelle incombait, à cause de sa proximité du chemin de fer, la tâche de présenter la bienvenue aux étrangers qui viendraient pour célébrer le 14 juillet à Attigny. On y avait dressé une grande porte de triomphe toute enguirlandée de feuillage, de fleurs et de lampions. Le fronton principal présentait, d’un côté le portrait de Victor Hugo, et de l’autre celui de Gambetta, deux grandes images, dont la vue seule suffit à résumer toute une époque du progrès social.
    A trois heures de l’après-midi, les invités se trouvaient réunis sur la Place Charlemagne où le vin de la fraternité leur était offert. Pendant ce temps différentes Sociétés musicales se faisaient entendre sur le kiosque qui leur était destiné. Leurs morceaux. très applaudis, alternaient avec les chants des élèves de l’école communale, chants patriotiques qui ont provoqués de chaleureux bravos parmi la foule des auditeurs.
    La soirée a été aussi magnifique qu’on pouvait la souhaiter. Nos compliments à M. Dautel, Alfred, à l’égard de l’habile organisation qu'il a su trouver pour ses guirlandes d'illumination : le coup d’œil était véritablement féérique. La foule des danseurs qui se trouvaient rassemblés sous cette voûte de lumière, en faisaient le plus bel éloge par la joie qui se peignait sur tous les visages.
    Un feu d’artifice, dû à l’initiative de quelques amateurs, quoique assez restreint dans ses dimensions, n’en a pas moins produit un heureux effet en faisant diversions aux quadrilles de la soirée.
    Somme toute, excellente journée, soirée magnifique dont le souvenir restera longtemps dans la mémoire de ceux qui y ont apporté leur concours ou qui y ont assisté en simples spectateurs.
    Piteuse manifestation. — Le 14 juillet, vers trois heures du soir, un rassemblement se formait près la Gendarmerie et examinait un autre groupe formé du côté dit les Presles. Chacun disait son mot, et l’on croyait généralement à la mort d’un homme frappé d’insolation. Enfin l’on dépêcha un gamin pour savoir ce qu’il en était. On apprit bien vite que ce n’était ni plus m moins que quelques réactionnaires précédés d’une vieille fille qui se mêle d’élections, qui examinaient une terre de pommes de terre appartenant à M. Léopold Noblet, correspondant d’un journal réactionnaire, et affectant ainsi de protester contre les réjouissances qui avaient lieu dans la ville à l’occasion de la Fête nationale.
    Quelle piteuse équipée !
    Clôture des fêtes nationales. — On nous écrit : La population d’Attigny vient de terminer la série de ses fêtes républicaines par une brillante soirée que les habitants du quartier de la Gare avait organisée à son intention.
    Dés une heure de l’après-midi, de nombreux groupes de spectateurs se rendaient sur le champ des fête à l’extrémité duquel s’élevait un arc-de-triomphe décoré d’emblèmes républicains et que traversaient, à intervalles très rapprochés, des Guirlandes de fleurs et de feuillages tressées par la jeunesse du faubourg.
    Un mât de cocagne, dressé vers la partie centrale, attirait surtout l’attention. Aussi, à un signal donné fut-il assailli par les plus vaillants grimpeurs qui, néanmoins, fourniront plusieurs fois au public l’occasion de rire de leurs efforts désespérés quand ils n’avaient pu atteindre le but proposé. Puis ce fut le tour de la joûte au baquet, pendant laquelle les bravos, les quolibets et les lazzis de toutes sortes ne cessèrent pas d’alterner avec les bravos et les applaudissements frénétiques de la foule. Puis la course au sac, sujet non moins fécond de rires et de bravos, qui, avec une course libre, ont terminé cette première partie de la féte durant laquelle des détonations d’armes à feu, de pétards et de pièces d’artifices n’ont cessé de se faire entendre.
    A la chute du jour, le bal public atteignit, en moins de rien, les proportions et l'animation de ceux des plus belles soirées qui l’avaient précédée. La plus cordiale gaîté n’a cessé d’y régner et elle s’est poursuivie jusqu’à une heure du matin.
    En un mot, belle clôture d'une série de belles fêtes.

    BEAUMONT-EN-ARGONNE. (1199 hab.) — Le 14 juillet. — On nous écrit : La Fête nationale a été célébrée très dignement ici. La retraite, organisée par les sapeurs-pompiers, sous les ordres de leur capitaine, M. Coffin-Gourdin, et par la Fanfare, a attiré beaucoup de monde.
    Le 14, revue, par les autorités, du Bataillon scolaire, sous la conduite de MM. Lenoir et Stévenin, instituteurs. La Fanfare, pendant cette revue, a joué la Marseillaise. Le bal a été aussi animé que possible et le feu d’artifice des plus réussis.
    Citons, parmi les maisons les mieux illuminées : la Mairie, les écoles, les maisons de M. le maire, M. Bernier, conseiller, M le notaire, M. Renel, M. Coffin, du correspondant du Petit Ardennais et un grand nombre d’autres qui avaient rivalisé de zèle.

    BOSSEVAL. (522 hab.) — Mutilation d’un drapeau. — Le 14 juillet, à l’occasion de la Fête nationale, M. Sicard, garde-champêtre de cette commune, avait placé un drapeau à l’une des fenêtres de son habitation, à une hauteur de 3 mètres; le lendemain 15, à son réveil, M. Sicard a trouvé son drapeau à terre, déchiré et enduit de matières fécales.
    Une enquête est ouverte à ce sujet.

    BOULZICOURT. (1149 hab.) — Manifestation piteuse. — On nous écrit :
    « Les citoyens qui, dans notre commune, fêtent patriotiquement l’anniversaire de la prise de la Bastille, deviennent de plus en plus nombreux, malgré tous les moyens plus ou moins avouables que les cléricaux mettent en œuvre pour paralyser leur généreuse initiative.
    Le défilé, qui a lieu chaque année, à l'occasion du 14 Juillet, a été, mardi dernier, plus brillant encore que de coutume.
    Cela étant constaté, nous devons dire qu’un incident ridicule et bien digne des réactionnaires stupides qui l’ont fait surgir, s’est produit dans toute sa grossièreté burlesque.
    Parodiant sottement la défilé officiel, l’on a vu tout à coup surgir un second défilé organisé par le Cercle catholique de l’endroit, composé en grande partie d’ouvriers étrangers qui portaient des drapeaux et des cocardes tricolores et tenaient en main des manches à balais.
    Cette outrageante turlupinade, après avoir provoqué l’indignation générale, a eu le succès qu’elle méritait. Des citoyens courageux et énergiques se sont empressés de dépouiller les polichinelles cléricaux des insignes qu’ils prétendaient tourner en dérision et ont mis en déroute ceux qui les portaient, non sans leur faire comprendre qu’une correction sévère les attendait en cas de récidive ».

    BULSON. (270 hab.) — Généreuse initiative. — Le 14 juillet, chez M. Pingard Henry, à la suite de quelques chansons chantées par les élèves de l'école et quelques amateurs, une quête faite au profit des écoles laïques par M . Béchet, Léon, tambour de la compagnie des sapeurs-pompiers de Bulson, a produit la somme de 5 fr. Cette somme nous a été adressée et nous la faisons parvenir à qui de droit.

    CHARLEVILLE. (16185 hab.) — LA FÊTE NATIONALE. — Les dépêches qui nous arrivent de toutes parts nous permettent de constater, à notre grand plaisir, que dans tout le département la Fête du 14 Juillet a été célébrée avec plus d’éclat encore que les années précédentes.
    La retraite aux flambeaux. — A Charleville, dès la veille, la cité toute entière était pavoisée de drapeaux aux couleurs nationales et, le soir, une retraite aux flambeaux organisée par notre vaillante compagnie de sapeurs pompiers commandée par son capitaine, M. Alfred Latour, parcourait les rues entraînant sur son passage une foule énorme. Nous avons remarqué dans l’organisation une innovation des plus heureuses. Au milieu des torches et des lanternes, plusieurs sapeurs-pompiers portaient des arbustes illuminés à chaque branches par des godets de verre qui faisaient le meilleur effet du monde.
    M. Laurent trouble-fête.— Le 14, à huit heures du matin, une grande revue des troupes de la garnison avait lieu sur le Cours d’Orléans.
    A ce propos nous ne saurions passer sons silence un incident des plus regrettables et dont la responsabilité incombe uniquement à M. le maire de Charleville, qui depuis longtemps semble avoir rompu, de propos délibéré, avec les traditions les plus élémentaires de la poIitesse française.
    Selon l’usage, M. le maire avait adressé une convocation aux différentes Sociétés de la ville en les priant d’escorter le Conseil municipal jusqu’à l'emplacement qui était officiellement désigné à cet effet.
    A l’heure fixée, et faisant face au perron de la mairie se trouvaient réunis le Bataillon scolaire, la Chorale, les Sauveteurs et la Fanfare municipale qui tenait la tête. Tous étaient prêts à former le cortège, lorsqu'à la stupéfaction générale l’on vit M. Victor Laurent descendre d’une façon précipitée l’escalier de droite du perron, et, sans même daigner jeter un regard sur les sociétés qu’il avait invitées lui-même, longer grand train les arcades, entraînant avec lui les membres présents du Conseil qui s’essoufflaient à le suivre sans rien comprendre à cette algarade.
    Indigné d’une impolitesse aussi grossière, M. Paul Delahaut, chef de la Fanfare, donna immédiatement l'ordre à ses musiciens de se retirer, ce qui fut fait avec une unanimité touchante. Les autres sociétés ne crûrent pas devoir suivre cet exemple énergique que le public a approuvé sans aucune réserve. Elles se rendirent, quand même, à la revue; mais non sans déguiser leur juste mécontentement, et non sans protester bien haut contre le manque aux convenances intentionnel ou irréfléchi dont M.le maire avait cru devoir les régaler à l'occasion de la fête de la République.
    Nous savons de source certaine qu ’ à la suite 'de cet incident plusieurs conseillers ont échangé des explications avec deux membres de la municipalité, dont l’un n’a pas précisément fait preuve d’une extrême courtoisie.
    La revue qui a eu lieu dans un ordre parfait et à laquelle assistaient, outre les troupes de la garnison, un grand nombre d'officiers de l’armée territoriale, les sections techniques, les douaniers et les forestiers, s’est terminée par un défilé très correct devant M . le général de brigade Mathelin.
    La Fanfare applaudie et vengée. — Dans l"après-midi, de 3 h. 1/2 à 5 h., la Fanfare municipale et la Société chorale se sont fait entendre au kiosque de la gare. Tous les morceaux ont été chaleureusement applaudis, la population ayant compris qu’elle devait apporter à cette excellente Société une compensation à la sotte injure qui lui avait éte faite dans la matinée par la municipalité.
    La Marseillaise chantée par la chorale et accompagnée par la fanfare, a été l’objet de frénétiques applaudissements.
    Les illuminations. — Le soir, de brillantes illuminations se remarquaient de tous côtés.
    L'Hôtel-de-Ville, Le « Petit Ardennais », la Gare, le Lycée, à Charleville ; la Préfecture, la Recette générale, la Cour d'assises et la gendarmerie, à Mézières, attiraient surtout l’attention des nombreux promeneurs.
    Le Bal. — Enfin, un bal très animé, donné sur la place Ducale et qui s’est prolongé fort avant dans la nuit, a joyeusement clos la fête de la nation.

    CHAUMONT-PORCIEN. (893 hab.)  Le 14 juillet. — On nous écrit :
    Les fêtes du 14 juillet se sont passées dans notre commune avec leur entrain habituel et avec le calme qui sied si bien à ces réjouissances patriotiques.
    Félicitons notre honorable maire qui ne sait rien négliger pour conserver à cette journée anniversaire tout l'attrait possible, malgré les ressources relativement faibles dont il peut disposer, et malgré une opposition mal contenue de la part de personnalités difficiles à contenter.
    Nous avons eu retraite aux flambeaux la veille au soir, tir à la cible par la compagnie de pompiers, banquet gratuit pour ladite compagnie et banquet des conseillers municipaux et fonctionnaires, exercices militaires du bataillon scolaire, distribution solennelle des prix de tir, tombola pour les jeunes gens du bataillon, illuminations brillantes et variées, etc.
    Devons-nous regretter l’abstention inexplicable apportée depuis plusieurs années à cette fête nationale par certain fonctionnaire de notre commune ? J’ai nommé M. le juge de paix du canton de Chaumont.
    Voyons, M. le juge de Paix, un peu moins d’indifférence pour les fêtes officielles. Vous pouvez bien faire cela pour la République qui vous a nommé.

    DOUZY. — Le 14 juillet. — Dès la veille, une retraite aux flambeaux, composée de la Fanfare, de tambours et clairons amateurs et des jeunes soldats de notre Bataillon scolaire, parcourait toutes les rues du village.
    Le lendemain, dès la première heure, des salves d’artillerie répétées sa faisaient entendre de toutes parti.
    A 11 heures, la Société musicale, suivie du Bataillon scolaire, se rendit sur la place. Rien de plus patriotique et de plus émouvant que la marche de ces petits soldats de l’avenir, et partout, sur le passage des vaillants petits bonshommes, la foule a applaudi frénétiquement.
    Deux allocutions patriotiques, prononcées par l’honorable maire de la commune. M. Lemmens, et le digne et dévoué instituteur, M. Vautard, ont été très appréciées.
    Après le défilé, le Conseil municipal, précédé de la Fanfare et du Bataillon scolaire, sa rendit à la Mairie où le vin d’honneur fut servi aux nombreux invités.
    A trois heures, concert sur la place par la Fanfare et jeux divers.
    Le soir, illuminations, feu d’artifice et grand bal qui s’est prolongé jusqu’à deux heures du matin.

    FLEIGNEUX. (394 hab.) —  A propos de la Fête nationale. — On nous écrit :
    Les années précédentes, monsieur le rédacteur, la Fête nationale s ’est célébrée avec entrain. Tous les cœurs, battant à l’unisson, n’en formaient qu’un. Aussi le 14 Juillet aurait pu s’appeler, à Fleigneux, la Fête de la Fraternité. Mais, depuis les dernières élections municipales, nous avons l’honneur d'être administrés par un Conseil rétrograde, il n’y a plus d’accord dans notre commune, l’on se regarde tous comme chien et chat, et, naturellement, la fête s’en est ressentie.
    Après un semblant de revue des sapeurs-pompiers, quatre musiciens ont conduit nos conseillers faire le tour des auberges, où ils ont bu sec (la commune payait, il fallait en profiter).
    La soir, bal avec superbe illumination !! une lanterne pour les musiciens. Un de nos amis témoigna son étonnement de cette absence de lampions. — « Comment voulez-vous qu’il en soit autrement, lui répondit un spectateur, ne savez-vous pas que la commune est dirigée par la sainte Trinité de l'Eteignoire ? (le maire, le sacristain et le gros chantre) ».
    Seuls, les républicains ont.fêté la grande date nationale, et ils se proposent, ne pouvant plus compter sur la municipalité, d’organiser eux-mêmes la fête l’an prochain.

    FLIZE. — Le 14 juillet. — Fête superbe. Après des salves d’artillerie et le vin d’honneur offert à toutes les sociétés, a eu lieu le défilé.
    A deux heures du soir : Tir des sapeurs-pompiers : 1er prix. M. Cosson, clairon ; 2e prix, M . Denoncin, tambour; 3e prix, M. Rister, sapeur; 4e prix. M. Mater, sous-lieutenant.
    Tir du bataillon scolaire : 1er prix, Didriche, Henri ; 2e Chantelat, Lucien ; 3e, Forget, Albert; 4e Sauvage, Jules; 5e Dabe, Honoré.
    A cinq heures, départ d’un ballon.
    Le soir, grand bal.

    FOISCHES. (216 hab.)  A propos du 14 Juillet. — On nous écrit :
    La feuille clèrico-réactionnaire du haut de la rue Forest, dans son numéro du 17, veut bien s’occuper de notre petite commune à propos de la fête nationale.
    Son correspondant devrait au moins être exact dans ses renseignements. Il a dû voir en effet toute la jeunesse réunie et bon nombre d’habitants mariés fèter l’anniversaire de la prise de la Bastille puisqu’il est passé sur la place pendant que la musique jouait la Marseillaise.
    Le journal en question a l’air de douter de notre républicanisme. Nous attendons pour le convaincre le jour des élections. Alors nous lui en donnerons une preuve éclatante en ne votant pas pour ses candidats, mais bien pour de bons républicains.

    FRANCHEVAL. (1351 hab.) — Le 14 juillet. — La Fête nationale a été célébrée avec beaucoup d’entrain. La revue du Bataillon scolaire, annoncée pour dix heures, n’a eu lieu qu‘à dix heures et demie, par suite de l’apparition tardive de la subdivision de sapeurs-pompiers. On se demandait pourquoi il ne régnait pas, dans ce corps, l’esprit d’ordre et de discipline que l’on est en droit d’attendre d’une troupe bien commandée?
    Dans l’après-midi, jeux de toutes sortes, brouettes, poupée, tir à la cible, etc,, etc. Le soir, a 8 heures, ouverture du bal, illuminations a giorno. — A dix heures, feu d’artifice.

    GESPUNSART. (2224 hab.) — A propos de la Fête nationale. — On nous écrit :
    « Un journal rétrograde de Charleville a inséré dans son numéro du 19 courant une épitre concernant la Fête nationale laquelle aurait été, d’après son correspondant, très mesquine dans notre commune. Ce pauvre correspondant, qui laisse percer le bout de l’oreille, a fort à se plaindre, paraît-il, des radicaux dont il était, autrefois, le zélé partisan, mais nous l’engageons vivement à tenir sa langue et à contenir sa plume,— ce qui lui épargnera certaines petites histoires qu’il nous serait facile de raconter à son Bujot et dont il ne serait pas précisément le premier à rire. En tout cas, c’est en vain qu’il ecorcherait à mettre la désunion dans notre commune ; nous sommes républicains, bons républicains, et nous savons ce que valent les régimes détestés dont il n’a pas honte de faire l’apologie »

    GIVET. (6972 hab.) —  Le 14 juillet. — Dès la veille, la ville était pavoisée de drapeaux. Retraite aux flambeaux par la 120e de ligne et les sapeurs-pompiers.
    Le 14, au matin, salve de 21 coups de canon, renouvelée à midi et le soir.
    A neuf heures, le 120e, l’artillerie, le bataillon du 39e, les douaniers et les forestiers défilaient devant le colonel du 120e et devant les autorités civiles.
    Le soir, grand bal champêtre et illuminations splendides dans toutes les rues de la ville.

    HARAUCOURT. (1105 hab.) — Quête. — Produit d’une quête faite dans la soirée du 14 juillet, tant au bal que dans les cafés par la compagnie des sapeurs-pompiers, au profit des écoles laïques : 9 fr.

    ISSANCOURT. (516 hab.) — Simple question. — Comment se fait-il que M . le maire ait défendu sous peine de procès à ses administrés d’annoncer lundi par des salves d’artillerie l’approche de la fête nationale. Il a fait preuve de bien peu de patriotisme.
    Le droit de réponse. — Nous recevons de M. Petit, maire d'Issancourt, la lettre suivante, avec prière de l'insérer : Je ne puis laisser passer sans réponse, M. le rédacteur en chef, l’entrefilet paru dans le Petit Ardennais du 16 juillet courant, sous la rubrique ; « ISSANCOURT. — SIMPLE QUESTION.»
    Il n’est pas exact de dire que j’ai défendu à mes administrés d’annoncer par des salves d’artillerie l’approche de la fête nationale. Non seulement je n'ai pas fait cette défense. mais je n’en ai jamais eu l’intention ; et, lorsque le soir du lundi 13 juillet, plusieurs salves annoncèrent la fête du lendemain, mon patriotisme que vous mettez en doute, s'en est réjoui, et je n'ai eu qu’un regret, c’est qu’elles n’aient pas été plus nombreuses et mieux nourries.
    Il est vrai que le matin du même jour, j'ai cru devoir interdire l’usage d’armes à feu, mais on s’est bien gardé, et pour cause, de vous faire connaître dans quelles circonstances. Il m'appartient de compléter les renseignements qui vous sont parvenus à ce sujet.
    C'était à l'occasion d'un mariage. Deux ou trois ouvriers qui avaient déjà fait d'amples libations et qui, probablement, ne demandaient pas mieux que de les continuer aux frais de la noce, se permirent de tirer quelques coups de feu en l’honneur des jeunes mariés, au moment où ceux-ci sortaient de la mairie, c’est-à-dire vers onze heures demis du matin.
    En pareil cas, à Issancourt, il est d’usage de demander l’autorisation au maire, ou tout au moins de le prévenir ; et c’est ce qui n’a pas été fait, au mépris des usages et des convenances. J'ajoute  que dans les conditions où se trouvaient ceux qui voulaient se servir d’armes à feu, les accidents étaient à craindre, ce qui explique suffisamment je pense, la décision que j’ai cru devoir prendre à leur égard.
    Mais, je le répète, il ne s’agissait nullement alors de salves d’artillerie annonçant la fête nationale, comme s’est plu à vous le dire sans doute, quelque mécontent ou quelque mauvais plaidant. Quant à la réflexion dont vous faites suivre votre question, je me bornerai à vous répondre que si j’avais aussi peu de patriotisme que vous voulez bien le dire, je ne m’efforcerais pas de rehausser l’éclat de notre fête nationale, par l’organisation de j'eux publics, ce qui ne s’est jamais fait à Issancourt avant mon élection comme maire de la commune, c'est-à-dire avant 1884.
    Dans l’espoir que vous voudrez bien intégrer cette lettre dans le plus prochain numéro de votre journal, je vous prie d’agréer, Monsieur le rédacteur, l’assurance de ma considération distinguée.

    JUZANCOURT. (195 hab.) — Le 14 juillet. — On nous écrit : La Fête nationale a été fêtée avec plus d’éclat que de coutume. Sans doute que les habitants ont voulu montrer à M. le maire réactionnaire que, s’il croyait faire manquer la fête par son absence et ses agissements, il manquerait entièrement son but.
    On a remarqué aussi l’absence de plusieurs conseillers du même parti, celle du garde-champêtre et celle de l’instituteur, qui sait pourtant bien toucher son traitement.
    On dit, et nous le répétons avec réserve, que c'est lui qui dirige la commune.
    Les pompiers, voulant prendre leur drapeau à la mairie, ont trouvé les portes closes et ils l’ont vu planté sur le clocher de l’église dont on avait eu soin d’enlever les clefs.
    Toutes ces mesquineries étaient bien prévues car dans la session de mai, M. le maire avait dit en plein conseil que, si cela ne dépendait que de lui, on ne ferait rien pour un gouvernement qui ruine l’agriculture. Voilà certes un singulier magistrat. Heureusement que de semblables maires sont aujourd’hui rares dans les Ardennes.

    LALOBBE. (857 hab.) — Le 14 juillet. — Beaucoup d’entrain à la fête nationale. Le 13. retraite aux flambeaux par les sapeurs-pompiers, salves d’artillerie. 
    Le 14, distribution aux indigents. Revue des pompiers, vin d’honneur offert par la municipalité à la jeunesse et aux sapeurs-pompiers. Banquet offert par la commune aux sapeurs-pompiers et par M. le maire à son conseil municipal. Concert sous les fenêtres de M. le maire. La Marseillaise très applaudie. 
    Grand bal sur la place jusqu’à une heure du matin. Tous les établissements publics étaient pavoisés et illuminés, ainsi que de nombreuses maisons particulières.
    Enfin, belle et bonne journée pour la République.

    LAUNOIS. (991 hab.) — Le 14 juillet. — Dès le 13 juillet, les bâtiments communaux et beaucoup de maisons particulières étaient pavoisés. Salves d’artillerie et retraite aux flambeaux dans laquelle figurait la subdivision des sapeurs pompiers en réorganisation.
    Le 14, nouvelles salves d’artillerie, manœuvre de la pompe et banquet dans lequel un toast a été porté par M. le maire à M. le président de la République, à l’union des républicains et à notre brave armée du Tonkin.
    Dans l’après-midi, jeux divers ; le soir, illumination de la mairie et d’un grand nombre de maisons.

    L'ECAILLE. (245 hab.) — A propos de la féte nationale. — On nous écrit :Dans la commune de l'Ecaille (canton d’Asfeld), où des réactionnaires de la plus belle eau tiennent les fonctions administratives, la municipalité n’a mème pas daigné décorer la mairie et la maison d’école du drapeau national. Or il est à remarquer que le gouvernement de la République a accordé à cette commune pour la construction d'un groupe communal et scolaire d'une subvention de 15,000 fr sur 20,000 dépensés. Les réactionnaires ont une singulière façon de se montrer reconnaissants.
    Bal public jusqu’à minuit.

    LETANNE. (224 hab.)  La fête nationale. — La Fête nationale de Létanne est remise au dimanche 19 juillet — A midi, réunion des autorités et des sapeurs-pompiers, revue des sapeurs-pompiers, tir. courses, etc. Exercices du bataillon scolaire de Beaumont-en-Argonne qui, sous la généreuse initiative de son instituteur, prêtera son concours à la fête. A six heures, ouverture du bal, sur la place. A neuf heures, illuminations. Les jeunes gens de Beaumont et des environs, sont invités à rehausser l’éclat de la fête par leur présence.
    Le 14 juillet. — Hier dimanche[19 juillet], a eu lieu la Fête Nationale à Létanne. Jamais ce petit village n’avait vu fête pareille. Un très grand nombre de maisons avait un drapeau, et les illuminations étaient splendides. 
    Le bataillon scolaire de Beaumont a été très applaudi. Après la revue, le bal, qui a été des plus animés. La jeunesse de Beaumont qui assistait à la fête, remercie cordialement la jeunesse de Létanne du bon accueil qu'elle lui a fait. Le soir, des salves d’artillerie ont été tirées par M . Ravignau.
    Le maire de Létanne, l’adjoint et quelques conseillers, ont reconduit le bataillon scolaire de Beaumont jusqu’aux portes de Létanne.
    Enfin bonne journée, passée sans incident accident. On s’est quitté vers 2 heures du matin aux cris de : Vive la République !

    LONNY. (489 hab.) — La fête du 14 Juillet. — On nous écrit :
    Cette année, l’anniversaire de la prise de la Bastille a été célébrée avec un entrain tout à fait admirable et réellement rare dans des communes aussi petites. Les rues étaient complètement pavoisées de drapeaux tricolores. La retraite aux flambeaux, avec les arbustes illuminés au moyen de lanternes vénitiennes, était splendide. Salves d’artillerie. Le 14, les exercices du bataillon scolaire ont parfaitement réussi. Nous félicitons leur instructeur. — Ensuite vin d’honneur offert par la municipalité. Le soir, brillantes illuminations, surtout à la mairie et sur la place publique, décorées avec le plus grand goût. Bal qui s'est prolongé fort avant dans la nuit. En somme, fête magnifique.

    LUMES. (309 hab.) — Le 14 juillet. — La fête nationale a été célébrée cette année avec un éclat inaccoutumé, au grand dépit des cléricaux et de la fraction du Conseil municipal qui avait refusé de voter des fonds pour les réjouissances publiques. Devant ce refus, des habitants patriotes ont ouvert une souscription dont le montant a permis de célébrer dignement le 14 Juillet.
    Le 13, des salves d’artillerie annonçaient la fête et se renouvelaient le 14, à quatre heures du matin pour continuer jusqu’à neuf heures du soir.
    A trois heures, las républicains du Conseil municipal, l’adjoint en tenue officielle en tête, se sont rendus, précédés de la musique, à la mairie, où le vin d honneur a été offert à la brigade de douane, à la jeunesse et à un grand nombre de citoyens de la commune qui avaient voulu fêter ce grand jour du 14 Juillet. Pendant ce temps, la musique jouait la Marseillaise, alternant avec les chants des enfants de l’école communale, chants patriotiques, qui ont provoqué les applaudissements de la population.
    A cinq heures, le bataillon scolaire a exécuté quelques mouvements de gymnastique au commandement de M. l’instituteur, qui a contribué pour une grande part à rehausser l’éclat de la fête, et que nous tenons à féliciter personnellement.
    Pour terminer cette belle journée, on a distribué des gâteaux et quelques rafraîchissements aux enfants de l’école, qui ont récité quelques vers appris pour la circonstance. Le bal ouvert à sept heures sur la place de la mairie s’est prolongé jusqu’à minuit.
    Pendant ce temps-là, le maire clérical ainsi que ses quatre acolytes du Conseil municipal se tenaient enfermés chez eux, reconnaissant, sans doute, que la population entière protestait contre leur façon de comprendre leur devoir au Conseil.

    MAINBRESSY. (540 hab.) — Le 14 juillet. — Lundi 13, retraite aux flambeaux avec le concours de la Fanfare. Salves d'artillerie.
    Mardi 14, manœuvre de la pompe, salves d’artillerie. — A midi, concert musical. La Marseillaise. Vin d’honneur à la Mairie. La Marseillaise et le Chant du Départ par la Fanfare. — A 4 heures, défilé et salves d’artillerie. — A 5 heures, jeux-divers, organisés par M. Boudsocq.
    A 7 heures et demie, les membres de la Fanfare se sont dirigés sur l’orchestre, magnifiquement décoré et illuminé. Bal très gai et plein d'entrain qui a duré jusque minuit. Pendant ce temps, feux d’artifice.
    Comme on le voit, fête très réussie.

    MARGUT. (670 hab.) — Le 14 juillet. — A propos de la Fête nationale, on se demande pourquoi M. le maire, qui avait autorisé à danser sur la voie publique, a cru devoir, après deux ou trois danses, retirer cette autorisation pour reléguer le bal dans une mauvaise salle basse et étroite.
    A propos de la fête. — M Vasseur, notaire à Margut, nous prie de déclarer qu'il n’est, non plus que son principal clerc. M. Bertaux, l’auteur de Ia communication qui nous a été faite au sujet de la fète du 14 juillet. Rien de plus juste et nous lui donnons bien volontiers satisfaction.

    MATTON-CLEMENCY. (1223 hab.) — Service raté. — On nous écrit : « A l’occasion du 14 Juillet, le Conseil municipal de notre commune avait reçu, dans les délais réglementaires, une convocation par laquelle le maire les priait de se réunir à la Mairie pour se rendre ensuite à une masse solennelle. Rien d'étonnant à cela, puisque notre maire est un clérical à triple détente. Mais ce qui rend l’histoire du dernier bouffon, c’est que le maire, en dépit de son cléricalisme intransigeant, n’avait pu s’entendre avec le curé de la paroisse. Or le Conseil municipal, assemblé à l’heure dite, entendit bien sonner à toute volée les premiers coups de la messe, mais il ne fut averti que l’office n’aurait pas lieu que juste au moment où il allait se mettre en marcha pour gagner l’église.  Aussi froissés de cette déconvenue que la Fanfare municipale de Charleville l’a été, la même jour, de l’inconvenance de M. Victor Laurent, les conseillers municipaux se répandirent dans les différents cabarets de la localité où ils occupèrent pieusement leurs loisirs à «boire des chopes», selon l’expression favorite du très honorable adjoint de l'endroit. Pendant le reste du jour, le curé et le maire ont fait leur nez et se sont regardés comme deux...... fonctionnaires de faïence.

    MAUBERT-FONTAINE. (1445 hab.) — La fête nationale. — La veille, retraite aux flambeaux en musique, conduite personnellement par M. le maire.
    La fête a été commencée le 14, à 9 heures du matin, sur la place publique par la revue du bataillon scolaire. Les exercices de gymnastique ont été exécutés avec un ensemble surprenant par les jeunes enfants, ainsi que le maniement d'armes qui a très bien réussi. Ils ont été acclamés par les cris de : Vive le bataillon scolaire ! Vive la République !
    Après la revue a été offert un vin d honneur. Les habitants remercient sincèrement M. Gorinflot, maire, les conseillers municipaux qui ont pris part à la fête, MM. Dreptin, professeur de gymnastique, et Hilt, sous-offcier d’artillerie, commandant le bataillon scolaire.
    Les administrations civiles et militaires étaient dignement représentées.
    La fête s’est continuée par des jeux de boules, courses aux sacs et jeux de tonneaux.
    Grand bal sur la place publique avec illuminations.
    En somme la fête a été très brillante et s'est passée sans incident.

    MOHON. (2877 hab.) — LA FÊTE NATIONALE. — La Fête nationale a été splendide à Mohon. Toutes les maisons étaient pavoisées et illuminées. Le concert sur la place, et les jeux ont eu un immense succès. Le soir le bal était magnifique et plein d’entrain. Les illuminations étaient superbes, surtout à la gare, mais on a remarqué avec regret que les deux rotondes du Dépôt des machines, si bien pavoisées du vivant de M. Menuisier, brillaient complètement par l’absence de lampions.
    Le 14 juillet. — Détails complémentaires. — Comme nous l’avons dit, la fête nationale a été célébrée à Mohon avec beaucoup d’éclat. Dès la veille une magnifique retraite aux flambeaux par les trois sociétés musicales de Mohon obtenait le plus vif succès. Partout sur son passage ce n’a été que décharges, feux d’artifice, illuminations aux couleurs variées. Par moment l’aspect était réellement féérique.
    Enfin, à 10 h. 1/2 du soir, la Marseillaise jouée alternativement par les deux fanfares et une sonnerie de trompes, terminaient cette joyeuse soirée.
    Le 14 juillet, à deux heures, des sonneries de trompes annonçaient l’ouverture de la fête.
    Le bataillon scolaire a été très applaudi dans ses exercices de l’écolo du soldat et de l’école de section.
    La gymnique par ses mouvements d’ensemble avec chant, mérite les plus sincères éloges.
    La fanfare des Ateliers-Réunis et la Fanfare municipale ont brillamment exécutés les plus beaux morceaux de leur répertoire.
    Les jeux ; mât de cocagne, baquet hydraulique, ont égayé tous les spectateurs.
    La tombola des jeunes filles, celle du tir, la distribution de jouets aux petits enfants avaient attiré une foute considérable.
    Les splendides prix du concours de tir ont été distribués à MM Poncelet, Barbaise, Sandras, Daune, Despontin, Martinet, Lahaye, Mazelot et Barbreux.
    Le bal a été des plus animés, de 8 h. du soir à 2 h. du matin.
    Le soir, illuminations magnifiques. Nous avons remarqué la place, la mairie, la gare et nombre de maisons particulières.
    Du reste la population avait puissamment secondé la municipalité; partout des drapeaux, des lanternes, des verres.
    En somme excellente journée, dont le souvenir sera longtemps agréable à tous.
    Nos félicitations les plus sincères à MM. les commissaires de la fête.

    MONTHOIS. (568 hab.) — Le 14 juillet. — Cette année, la Fête de la République a été magnifique, à Monthois.
    Beaucoup plus d’illuminations et de plus belles que l’an dernier. Beaucoup plus de drapeaux aussi.
    La Fanfare de Sugny-Mont-St-Martin a été très applaudie. Le bal était splendide.
    Bref, bonne journée pour la République et triste pour les réactionnaires.

    NEUFMANIL. (1690 hab.) —  Le 14 juillet. — La fête nationale a pleinement réussi. Le concert donné par la musique municipale et la Chorale a été très applaudi et les membres de ces deux sociétés se sont séparés aux cris de : Vive la République !
    Toutes les maisons étaient pavoisées ; et le soir les illuminations étaient splendides et le bal des plus animés.
    La fête s’est doublée d’une bonne œuvre ; une collecte a été faite par un membre du Conseil municipal qui a recueilli la somme de 19 fr. 75 destinés à quatre enfants de la commune actuellement au Tonkin et dans les colonies.

    NEUVILLE-LES-THYS. (409 hab.) — Une bonne œuvre. — A l’occasion de la fête nationale, M. Davoudelle a fait une collecte en faveur de M, Victor Collet, orphelin, qui va partir pour faire son service militaire. La somme recueillie est de 13 fr. 85.

    NOUZON. (7069 hab.) — La fête nationale. — Dès lundi matin, les drapeaux commencent à être arborés. Il y en a partout et cela est du meilleur effet. (Notons an passant que le couvreur, chargé de mettre un drapeau sur le clocher de l’Eglise, a trouvé la porte fermée par une serrure nouvellement posée, car le couvreur interrogé à ce sujet répondit qu’il n’y en avait jamais eu). Lundi, à trois heures de l'après-midi, des salves d’artillerie se font entendre sur tous les points.
    A 9 heures du soir, grande retraite aux flambeaux par la compagnie des pompiers, des Sociétés gymniques accompagnées de la Fanfare municipale et de la Symphonie et d’une foule nombreuse chantant la Marseillaise et le Chant du Départ.
    Le 14, dès 9 heures du matin, réunion des Sociétés : la compagnie des sapeurs-pompiers, les Sociétés gymniques, l’ Union et la Citoyenne, le bataillon scolaire, la Société de Secours mutuel, la Fanfare municipale et la Symphonie défilent par les rues pour gagner la Place de la Gare où les Sociétés sont passées en revue par le Conseil municipal; l’hymne nationale joué par les Sociétés de musique et chanté par la Chorale a été très applaudi ; les deux Sociétés gymniques ont fort bien travaillé au bâton,boxe,danse, les mouvements d’armes ont été exécutés avec beaucoup de précision et d’adresse.
    Le mât de Cocagne et la poutre vacillante ont amusé beaucoup le public.
    Le soir, grand bal, sur la Place Gambetta, par la Fanfare ; beaucoup d’illuminations, seule la gare n’était pas illuminée.
    Enfin, bonne journée, pour la République, qui s’est passée sans aucun désordre.

    OMONT. (360 hab.) —  Le 14 juillet. — Le conseil municipal d’Omont avait voté pour la fête du 14 juillet dernier, les fonds suivants :
    1° 100 fr. pour distribution de bons aux indigents ;
    2° 25 fr. pour illumination des édifices publics; 
    3° 40 fr. pour le bal ; 
    4° 35 fr. pour le banquet offert aux enfants du bataillon scolaire.  
    La fête a été célébrée dignement ; à onze heures du matin, manœuvres par la compagnie des sapeurs-pompiers et exercices par le bataillon scolaire ; à midi, banquet ; à six heures du soir, bal sur la place publique. 
    Tous les principaux édifices et beaucoup de maisons étaient illuminées dans la soirée.

    POIX-TERRON. (764 hab.) — La Fête nationale. — La fête nationale a été célébrée avec beaucoup d’entrain cette année. De nombreux drapeaux pavoisaient les édifices publics et beaucoup de maisons particulières étaient brillantes d’illuminations. Des salves d’artillerie, tirées au moyen de marrons, confectionnés pour la circonstance par deux dévoués citoyens, ont fait très bon effet. Le tir organisé par M . l'instituteur s’est continué jusqu’à midi.
    A 3 h. 1/2, exercices de gymnastique accompagnés de musique par la Fanfare.
    Le soir des musiciens militaires ont donné un bal qui ne s’est terminé qu’à minuit.
    Bonne et excellente journée qui promet pour l ’avenir de la République.

    RAUCOURT. (1568 hab.) —  Le 14 juillet. — La Fête nationale a été, comme ses devancières célébrée avec un entrain admirable.
    Le 13, retraite aux flambeaux par la compagnie des sapeurs-pompiers, l’harmonie et la société gymnique.
    Le 14, les édifices publics et la plupart des maisons étaient pavoisés. Salves d’artillerie, défilé de toutes les sociétés devant le conseil municipal et vin d’honneur à l'occasion duquel M. le maire a, dans un discours fort applaudi, rappelé la prise de la Bastille, cause de notre affranchissement et de notre liberté. Ce discours a été acclamé par les cris de : Vive la République !
    L'après-midi, revue des sapeurs-pompiers dont la tenue était excellente sous tous les rapports.
    Aussitôt le bataillon scolaire et la société de gymnastique ont manœuvré aux applaudissements d'une foule nombreuse. Mouvements d’ensemble, assaut de boxe, escrime à la baïonnette, etc., tout a parfaitement réussi ; les intermèdes étaient remplis par la fanfare de trompettes de la gymnique, dont nous avons constaté les progrès sérieux.
    Un concert offert par la Société phiIharmonique, s’est terminé par la Marseillaise.
    Un bal brillant, commencé à 8 heures du soir, n’a fini qu’à 2 heures du matin. Les illuminations étaient féériques, chacun avait voulu apporter sa petite part à l’embellissement de cette beIle fête de la Liberté.

    REMILLY-LES-POTHEES. (392 hab.)  Le 14 juillet. — Nous apprenons que la subdivision des sapeurs pompiers, ainsi que M. le maire et les conseillers républicains de Remilly ont tenu à fêter le 14 juillet à leurs frais.
    On ne saurait trop féliciter ces messieurs de leur patriotisme et de leur dévouement à la République.

    RETHEL. (7403 hab.) — Le 14 juillet. — Beaucoup d’éclat et d’entrain dans toute la ville. Une foule considérable suivait la retraite aux flambeaux qui était accueillie sur son passage par des salves de mousqueterie et des pièces d’artifice.
    Le 14, grande fête gymnique donnée par la Rethéloise et les élèves des écoles. Les mouvements d’ensemble ont été fort bien exécutés. Dans l'intervalle des exercices plusieurs morceaux ont été donnés par les Amis-Réunis ; puis deux discours fort appréciés et accueillis par les cris de : « Vive la République ! » ont été prononcés par M. le sous-préfet et M. le maire.
    Le soir, grandes illuminations ; on peut dire que, cette année, à très peu d’exceptions près, toutes les maisons étaient pavoisées et beaucoup étaient illuminées. La bal était très animé et a duré jusqu’à une heure du matin.
    Nous ne pouvons passer sous silence un incident regrettable qui s’est produit au commencement de la soirée ; nous voulons parler du retard apporté dans l’éclairage du bal, retard qui est imputable, paraît-il, à M. le directeur de l’usine à gaz, dont l’insouciance était, dans les groupes, l'objet de commentaires variés. Certes, M. le directeur était libre de réserver ses lampions particuliers pour le lendemain si bon lui semblait, mais la musique de l’orchestre aurait dû lui rappeler un peu plus tôt que la Ville entendait fêter l’anniversaire de la prise de la Bastille et non la saint Henri.

    RUMIGNY. (805 hab.) — Fête nationale. — Le 13, nombreux drapeaux ; à 9 h ., retraite aux flambeaux par la Fanfare.
    Le 14, dès le matin, salves, fusées et pétards ; à 9 h., tir à la cible Leclère. — Le tir Larchet n’ayant pu avoir lieu est remis à dimanche.
    A 1 h., jeu de boules. — La distribution des prix aux gagnants, aura lieu dimanche prochain à la mairie.
    A 4 h., les divers jeux , organisés par M . Cophignon, ont attiré les enfants. — On s’est surtout amusé avec le jeu de poêle.
    A 6 h., le quartier de Bas-Lieu avait organisé par suite d'une souscription, divers jeux qui ont pleinement réussi ; courses aux sacs, quatre prix gagnés par MM . Guillaume, Tavelle, Christophe, C. Leclére ; courses aux brouettes, jeunes gens de 6 à 15 ans, trois prix gagnants, Oget, G ., C. Leclère, Millet, Henry; mât de Cocagne, trois prix. Dégalle, E., Tavelle, Frédi.
    9 heures, illuminations, bal jusqu’à une heure du matin.
    Prix de Jeu de boules. - La distribution des prix pour le jeu de boules du 14 Juillet a eu lieu à la Mairie, sous la présidence de M. A. Clauteau, maire. 1er- prix : MM. Boquillet, E. Laclère, Savart; 2e, Berly, L., Jacquemart, P. Mergny ; 3e, Bataux, Gadoy, Prince; 4e, Véron, Lambert, Leroy, F. Les gagnants du 2e prix, MM. L. Berly, E. Jacquemart, P. Mergny, nous envoient dix francs au profit des blessés du Tonkin. Nous les faisons de suite parvenir à destination.
    A propos de la fête . — On nous écrit :
    Par l’effet du hasard, un numéro du Réveil de Rocroi (??) m’est tombé sous la main, et j ’y remarque sous la rubrique « Rumigny », un article visant l ’organisation du jeu de boules qui a eu lieu à l ’occasion de la fête nationale. Ce jeu de boules qui faisait l ’objet d’un règlement signé et accepté par tous les joueurs avait pour but patriotique de donner un certain entrain à cette fête que tout citoyen français doit célébrer glorieusement. II était aussi fait dans l ’intérêt général, et de façon à mettre le plus de monde possible en mouvement. Le correspondant m' a informé de cette feuille (attendu que les noms des gagnants du 3e prix sont erronés), qui prétend que les administrateurs et bon nombre de joueurs se trouvaient dans un imbroglio, peut donc être considéré comme un critiqueur ou un réactionnaire avéré, mécontent de voir célébrer avec solennité ce grand jour. — Veuillez agréer, etc., etc

    SAINT-LAURENT. (598 hab.) — Résultat du tir organisé par les sapeurs-pompiers le 14 juillet. — Tir à l ’arme de guerre ; 150 mètres. Concours des sapeurs-pompiers. — 1er prix : Richard-Woirin, une épinglette argent ; 2e, Rénault, Auguste,  un cor de chasse or ; 3e Blanchet, Jules, un cor de chasse argent.
    Tir individuel : arme de guerre, 150 mètre»s. — 1er prix ; Fuzellier, Ernest, à Romery, un revolver nikelé ; 2e, Lebon Delrez, à Nouzon, 1/2 douzaine cuillers ruoltz; 3e, Léonard, instructeur à Nouzon, une pipe écume ; 4e, Lebon, Jules, de Saint-Laurent, 1/2 douzaine cuillers ruoltz ; 5e Bilet, Jules, de Saint-Laurent, un baromètre; 6e, Ischard, rentier à Saint-Laurent, une bouteille liqueur; 7e, Taillandier, Emile, de Saint-Laurent, une cafetière argentée ; 8e Bouché, Théodule, de Saint-Laurent, une lampe à pétrole ; 9e Thomassin, Alfred, de Saint-Laurent, un encrier chinois ; 10e Collin, Arthur, de Nouzon, un service à découper; 11e, Déléguay-Principe, de StLaurent, six couteaux de table.
    Tir à la carabine Flobert, distance :7 m .— ler prix : Taillandier, Emile, de Saint-Laurent, un litre liqueur ; 2e, Daumont-Lebon, de Saint Laurent, un porte-cigares ; 3e Essig, Jules, de Saint-Laurent, un litre liqueur ; 4e, Lebon-Delrez, de Nouzon, une lampe à pétrole ; 5e, Joffroy-Bernard, de Saint-Laurent, une paire fer à repasser.
    La plupart des prix ayant été offerts par plusieurs personnes, MM. Lebon, Jules, commandant, et Braidy, Jean-Baptiste, s’empressent de les remercier au nom de la compagnie.

    SAINT-MARCEAU. (445 hab.) — A propos de la Fête. — M. Dahut, aubergiste, n’aime pas la bruit du canon ni l’odeur de la poudre, aussi pendant deux jours n’a-t il pas ménagé ses injures à M. Wahart, ancien artilleur, qui à ce titre, Ie 13 juillet au soir, et le 14 au matin, avait été chargé de tirer le canon en signe de réjouissance.
    Malgré les injures de M. et Mme Dahut, injures si ridicules que nous croyons superflu de les reproduire ici, M. Wahart, avec un tact et un bon sens dont nous le félicitons, a conservé un calme parfait. C'est grâce à son esprit que la Fête nationale n'a point été troublée.
    Le village de St Marceau s’était distingué, on y remarquait plus de drapeaux que de coutume et les habitants, en vèritables patriotes, avaient tenu à faire dignement la Fête de la République.
    La vérité s, v. p. — On nous écrit : « Un correspondant réactionnaire de la feuille cléricale de la rue Forest, essaya, à propos de la fête du 14 juillet, de donner le change au public sur le caractère qu’a eu dans la commune cette solennité. » Il prétend que les rares républicains de St- Marceau n’ont célébré leur fête le soir, qu’en se faisant remarquer par des folies sans nombre. A cela, il n’y a qu’une réponse à faire à l’ingénieux correspondant du journal précité et c’est lui-même qui se charge de nous fournir le texte : Les nombreux républicains de Saint-Marteau lui envoyent le « démenti le plus formel. »  C’est en vain en effet, que le jésuite de robe courte dont s’agit, parle d’un bris de clôture intentionnel et portant préjudice à un habitant de la commune. » Tout le monde sait ici que si un carreau a été cassé par inadvertance, aucun des nôtres n’a jamais songé à faire le moindre tort volontaire à qui que ce soit. » Mais ce qu’il y a de plus curieux, c’est que les réactionnaires de Saint-Marceau qui ne trouvent nullement extraordinaire qu’on tire le canon en l'honneur du marquis de Wignacourt, se fâchent tout rouge quand on le tire pour la République.  Il faut convenir que les partisans des anciens régimes ont une bien drôle de façon de comprendre la liberté. « Au surplus il n’est pas trop diffîcile de connaître l’auteur de l’article calomnieux auquel nous répondons et qui a indigné ici la majorité de la population En remontant aux dernières élections, l’on trouverait sans doute quelque ancien conseiller municipal rétrograde, resté piteusement sur le carreau et dont la haine pour tout ce qui est libéralisme, progrès et patriotisme, ne fait mystère pour personne.  Chacun, d’ailleurs a déjà fait justice ici de tous ses racontars absurdes. »

    SAULCES-MONCLIN. (1034 hab.) — Le 14 juillet. — La veille, distribution de pain et viande aux indigents; retraite aux flambeaux par les sapeurs-pompiers. Le jour de la fête, banquet à la mairie, où assistaient la conseil municipal, les sapeurs-pompiers et d’autres habitants.
    A la suite de ce banquet, une souscription a été ouverte en faveur de nos soldats blessés au Tonkin et a produit la somme de 52 fr. 50. C’est une bonne œuvre à la louange de ceux qui l’ont organisée ou qui y ont participé.
    Le soir, bal avec splendide illumination sur la place publique.

    SAUVILLE. (832 hab.)  Le 14 juillet. — La Fête nationale a été célébrée avec un éclat inaccoutumé. La veille, retraite aux flambeaux, fusées et feux de bengale. Le 14, la place était décorée et pavoisée. Concert par la musique et les enfants de l’école. Dans l'après-midi, concours le tir, distribution de prix, maniement du bataillon scolaire sous les ordres de M. Chardaine, instituteur.
    Grand bal jusqu’à minuit.
    En somme bonne et belle journée.

    SEDAN. (19556 hab.) — LA FÊTE NATIONALE. — Le départ de la retraite s’est fait lundi, à neuf heures du soir, sur la Place Turenne. La musique des pompiers. l'Harmonie, la Fanfare de trompes de St Hubert et la Société de gymnastique parcourant la ville et une foule considérable les acclame et leur fait cortège. On remarque quelques illuminations et l'on entend des groupes qui chantent La Marseillaise et le Chant du Départ.
    Journée du 14. — la Revue. — A huit heures du matin, les troupes de la garnison, les pompiers, la douane et les gendarmes sont passés en revue par les généraux Deloye et De Liniéres, dans le vaste champ de manœuvre de la prairie. Le panorama qui encadre nos troupes est magnifique, l'effet est grandiose. Les spectateurs sort nombreux, les visages radieux, et une émotion véritable empoigne tout le monde lorsque les musiques font retentir notre hymne national. La tenue des troupes est superbe et le défilé s’accomplit dans un-ordre parfait.
    Le bataillon scolaire. — A neuf heures, sur la Place d’Armes, notre bataillon scolaire au complet est passé en revue par M. le sous-préfet et par la municipalité, accompagnés des instituteurs et autres fonctionnaires. Chacun admire notre jeune milice. Bientôt arrive le bataillon scolaire de Balan. Chaque compagnie commandée par un sergent du 128e de ligne exécute les exercices de maniement d’armes avec beaucoup d’ensemble et de précision, ensuite M . le sous-préfet après avoir félicité le chef instructeur du bataillon, adjudant au 128e, fait une allocution que nous ne pouvons entendre et remet le drapeau accordé par le gouvernement à notre bataillon scolaire au maire de la ville, lequel lit un discours qui ne parvient pas non plus jusqu’ nous, après quoi il remet le drapeau à l'un des sergents du bataillon accompagné de sa garde d’honneur, deux de ses collègues. Les bravos éclatent et l'on entend de nombreux cris de : Vive la République !
    Les musiques des pompiers et de l’Harmonie font entendre La Marseillaise, le Chant du Départ et d’autres morceaux, puis le défilé s’accomplit avec ordre.
    Nos félicitations aux braves et dévoués instructeurs de notre jeune phalange. Il ont obtenu en quelques mois un résultat parfait. La discipline, la tenue et les exercices sont là qui attestent l’excellence de la méthode et la capacité des instructeurs militaires.
    Des salves d’artillerie un peu maigres sont tirées pendant la revue du Bataillon scolaire, qui se termine par une promenade sur la place Turenne.
    Matinée musicale. — La matinée du théâtre obtient un véritable succès, la salle est bondée. Bravo aux Enfants de Momus qui ont chanté avec beaucoup d'ensemble deux chœurs superbes. La Fraternelle a fait de son mieux , quelques-uns de ses membres ne sont pas tout à fait aguerris aux feux de la rampe, mais le public fait la part de la bonne volonté et de l'émotion inséparable...
    Le programme se corse de deux grands morceaux chantés par un amateur, artiste de grand talent bien connu et bien goûté du public qui lui fait fête à chaque audition.
    Jeux publics. — Les prix du mât de cocagne sont prestement enlevés par un champion qui rendrait des points au plus agile de la gent simiesque. Les courses au sac et les douches polonaises attirent un concours d’amateurs spéciaux, quelques-uns se font applaudir par leur adresse à gagner les prix.
    Concerts. — Le Jardin d’horticulture qui prend figure et dont les plantations font le plus bel effet, attire un nombreux public. L'harmonie y exécute un excellent programme et quelques solistes se font surtout remarquer.
    Objection : Puisque I’occasion s’en présente, nous constatons l’insuffisance des sièges du jardin, pourquoi ne laisse t-on pas en pareille circonstance, des loueurs de chaises remplir la lacune ? Pourquoi aussi en un pareil jour laisser subsister l’affreuse barrière de bois si incommode qui obstrue et déshonore l’entrée de notre beau jardin public.
    Le concert des pompiers donné sur la place d’armes à 5 heures est aussi très goûté. Les exécutants sont entourés par une foule considérable.
    Pour être juste, nous devons féliciter nos deux musiques, qui depuis le matin, travaillent sans trêve ni relâche, notamment celle des pompiers qui a commencé par la revue militaire du matin.
    Après les concerts il existe un intervalle dans les divertissements. A ce moment une certaine fatigue mêlée de déception se lit sur toutes les physionomies. La gaîté n'est pas tout à fait expansive, c’est qu’il manque à notre fête un élément avec lequel il faut compter et qui a bien son mérite dans les festivités populaires.
    Les places d’Armes, du Collège, d’Alsace-Lorraine, du Rivage, de Turenne, n’ont aucune baraque foraine, pas le plus petit saltimbanque, pas le moindre manège de chevaux de bois, nous n’entendons nulle part ces musiques endiablées, ces grosses caisses retentissantes, ces boniments et ce lazzis ébouriffants, ça manque et ça fait un vide. Pourquoi l'absence de cette partie si utile dans le concert des fêtes publiques ? Chacun se le demande et le déplore.
    L’effet qui en résulte est pénible et désoriente la foule qui cherche vainement une attraction, un spectacle de la rue. Que nos édiles fassent en sorte d’attirer désormais ce genre de distraction. Il est indispensable, nous no l’avons que trop vu mardi.
    Fête de nuit. — Le bal, commencé à huit heures du soir, a fini à une heure.
    Pendant tout ce temps les danses sont très animées, les couples s’en donnent à cœur joie ; les toilettes féminines sont délicieuses et nous sommes autorisés à supposer que les tendres paroles, les doux aveux, les promenades expansives viennent apporter une ]oie sans mélange, un bonheur délicieux dans les cœurs jeunes et aimants.
    Tant mieux, la République n’a rien à y perdre !...
    Illuminations. — En première ligne, la gare se fait admirer; l’effet est magnifique. La Caisse d’épargne est éclairée avec goût ; le musée, le Cercle, la Halle, le palais de justice, le théâtre, la gendarmerie, la caserne d’Asfeld attirent et flattent l’œil. Les illuminations du collège et de l' hôtel des postes sont trop modestes et soulèvent des critiques. Nous nous souvenons aussi que jadis toutes les fenêtres du grand quartier étaient éclairées; on s’est contenté cette fois de portiques et d’ifs à l’entrée. L ’entrée de la caserne d'infanterie est ornée de feuillages, de guirlandes et d’attributs. Beaucoup d’habitants ont aussi illuminés leurs façades avec goût. N ’oublions pas le Cercle de la Marck qui tous les ans se distingue et qui cette année a une décoration d’un effet très heureux. A une heure du matin, tout redevient calme. Nous n'avons à noter aucun incident regrettable  et croyons que le rôle de la police a été des  plus faciles. Nous on sommes très heureux, car  cela ne fait pas l'affaire de nos réactionnaires qui voudraient bien qu’un peu de tapage, qu’un peu  de désordre leur donne prétexte à récriminations. L’esprit républicain a plus de sagesse et l’a ] fait voir hier . Pour terminer, exprimons un souhait qui est dans toutes les bouches : l'armée a toutes les sympathies de la population sedanaise ; les autorités militaires en ont eu en auront des preuves nombreuses. Pourquoi les musiques de nos régiments n'ont elles pas pris part à la retraite aux flambeaux et ne se sont-elles pas fait entendre dans les concerts du 14 ? La population serait heureuse à l’avenir de ne plus avoir à constater cette abstention.

    SIGNY-L'ABBAYE. (2903 hab.) — Le 14 juillet. — Le 13, retraite aux flambeaux magnifique par les sapeurs-pompiers, la musique et le bataillon scolaire.
    Le 14, tir de boîtes, défilé, vin d'honneur, exercices du bataillon scolaire et de la gymnique, sous la direction de MM. Piquet, instituteur-adjoint et Charbonneaux.
    Une quête faite au profit du bataillon scolaire a produit 40 fr. Jeux divers avec prix. Illuminations magnifiques. Bal à grand orchestre jusqu’à 2 h. du malin. Quantité de maisons étaient pavoisées et illuminées.
    Comme on le voit, journée bien remplie et fête des plus brillantes.
    A propos de la féte nationale. — On nous écrit : Le 14 juillet il y a eu ici une messe en l’honneur de la fête nationale et plusieurs républicains y assistaient. Cela parait au moins singulier. Certainement chacun est libre d’aller à la messe, mais le jour était mal choisi pour de vrais républicains d’aller à une messe célébrée par un membre du clergé qui, constamment, prêche le renversement de la République.

    THIN-LE-MOUTIER. (1173 hab.) — Le 14 juillet. — Lundi 13, retraite aux flambeaux par la musique municipale accompagnée de M. le maire. Le 14, réunion du Conseil municipal à la mairie, vin d’honneur offert aux sapeurs-pompiers, au bataillon scolaire et à la jeunesse républicaine.
    Défilé avec la musique dans le village. Jeux sur la place. Grand bal, offert par la municipalité.
    La Fête nationale a eu un entrain extraordinaire.
    Un fait regrettable à signaler, le cantonnier L .. avait orné son drapeau d’un bouquet de fleurs de lys et plusieurs réactionnaires portaient cet emblème à leurs chapeaux. Ces messieurs ont trouvé fort ingénieux de faire voir leur peu de patriotisme en cherchant, à plusieurs reprises, à troubler la Fête de la Nation. Ils ont d’abord, avec quelques musiciens, occupé l’orchestre malgré la défense des autorités. Pendant les jeux, sur la place, cette bande de dératés est venu bousculer les spectateurs. Un vieillard de 86 ans, qui, à leurs yeux, a le grand tort d’être sincèrement républicain, a été culbuté. Et cette insolente manifestation a continué malgré l’injonction du garde champêtre, qui n’a reçu que des injures pour toute réponse.

    VIREUX-MOLHAIN. (1330 hab.) — Le 14 juillet. — On nous écrit :
    La Fête du 14 Juillet a été célébrée, dans notre commune, avec une animation sans pareille. Les habitants, emportés par un zèle, bien naturel, d’ailleurs, se sont multipliés pour pavoiser et illuminer leurs maisons.
    Nous adressons nos plus vives féli​​​citations à M. Lucien Lavocat qui, malgré la somme minime qu'un Conseil municipal trop peu généreux a votée, a su organiser la fête d'une façon tout à fait exemplaire.
    Nous félicitons aussi M. Colin, le chef de notre musique infatigable et patriotique, ainsi que M. Guizot, son premier piston, qui, unissant son savoir-faire à ses capacités, a su, au concert donné sur la place publique, lundi dernier, se faire remarquer par l’exécution de ses solos.

    VIVIER-AU-COURT. (1750 hab.) — Le 14 juillet. — Le 13, retraite aux flambeaux par la musique de Vivier, les sapeurs-pompiers et le bataillon scolaire.
    Le 14, réunion de ces sociétés et du conseil municipal à la mairie. Exercices de gymnastique très applaudis. Revue. Vin d’honneur offert dans la cour de l'école par M. Huet Jules, président du bataillon scolaire. A 4 heures, défié et exercices militaires très bien exécutés.
    Le soir, bal jusqu’à 2 heures du matin. La place publique était brillamment illuminée, et l’orchestre avait été dressé avec beaucoup de goût.
    En soirée, excellente journée pour la République. 

    VOUZIERS. — Le 14 juillet. — Cette ville a fêté pour la sixième fois le 14 juillet avec un entrain et un enthousiasme des plus grands.
    Lundi soir, après un excellent concert donné par la Société philharmonique municipale, a eu lieu la retraite aux flambeaux à laquelle ont pris part les membres exécutants de la Société philharmonique, la compagnie de sapeurs-pompiers et la société gymnique l’Avenir.
    Au port, M. Henri Métillon, marchand de bois et conseiller municipal, a, comme il a l'habitude de le faire depuis quelques années, offert aux musiciens, gymnastes et pompiers, le vin de la halte dans son jardin brillamment illuminé.
    Le lendemain, vers trois heures, M. Doré, maire, quelques conseillers municipaux, la Société philharmonique, la Société gymnique, les sapeurs-pompiers se sont rendus à la sous-préfecture pour chercher M. le sous-préfet, et, vers trois heures et demie, le cortège entrait dans l’enceinte de la fête.
    Les exercices de la gymnastique ont obtenu un très grand succès ; au vin d’honneur qui a été offert à la mairie, M, Delsaux, sous-préfet de Vouziers, se faisant l’interprète de l’opinion de tous les spectateurs, a félicité vivement les jeunes gymnastes de leur adresse, de leur intrépidité et de leur bonne tenue.
    La charité a eu sa part dans ses réjouissances. Des secours en nature ont été distribués le mardi matin aux indigents de la ville, et une quête faite pendant la séance de gymnastique a produit une somme de 58 francs 60 qui a été distribuée par moitié au Bureau de bienfaisance et à la Caisse des écoles laïques.
    Le soir, presque toutes les maisons étaient pavoisées et illuminées : lampions, verres de couleurs, transparents, rampes de gaz, etc., brillaient aux fenêtres et aux façades des maisons.
    Le bal a commencé mardi vers huit heures et demie du soir, et s’est prolongé jusqu’à plus de deux heures du matin. Ç’a été une très belle et très touchante fêle qu' un temps des plu» propices a favorisée.

    VRIGNE-AUX-BOIS. (2568 hab.) — Le 14 juillet. — On nous écrit : La Fête nationale a été célébrée avec son éclat habituel. La musique, les sapeurs-pompiers, le Bataillon scolaire et la Gymnique avaient prêté leur concours, et tous ont rivalisé de zèle pour montrer l’élan qui les animait dans cette fête patriotique.
    Le Conseil municipal, en très grande majorité, auquel s'était jointe une nombreuse partie de la population, a accompagné ces divers corps aux lieux de leurs réunions et sur tous les visages on voyait peintes cette gaîté franche, cette cordialité que donne seul ce souffle de Liberté. Aussi c'est avec un grand enthousiasme que partait de tous les cœurs, ce cri sublime de : Vive la République! chaque fois que la musique exécutait cette immortelle Marseillaise.
    La fête se serait passée sans incident, si ce n'était celui suscité par M. Abraham, premier adjoint, qui avait préféré aller, avec quelques tièdes, festoyer le 14 Juillet chez nos voisins les Belges, et laisser de côté ses collègues du Conseil municipal. Il a voulu, à son retour de l'étranger, promener sa personne vers le bal. Mais là, et dans la vue, insultes à l'un, épithètes mal sonnantes à l'autre. Il allait même jusqu'à insulter l'armée en la personne de quelques soldats paisibles qui se promenaient; si bien que la foule s’en mêlant, il a dû déguerpir au galop et demander abri à l’Hôtel du Commerce, où il a dû attendre assez longtemps avant de pouvoir regagner son domicile.
    M. le premier adjoint, qui a été élu sur la liste républicaine, après avoir déserté sincèrement, disait-il, ce qu’il appelait la réaction, a fêté, l’an dernier, le 14 Juillet. Il a accompagné tous ses collègues républicains, il a pavoisé sa maison, il a illuminé. Mais, hélas comme on l'a déjà vu bien des fois, ses idées, ses convictions ne durent souvent ce que vivant les roses. Cette année, les républicains ne valent rien. Et cependant, c’est sur sa demande, au Conseil municipal, que, l’année dernière, fut augmentée la somme que l’on devait allouer pour fêter convenablement le 14 Juillet.
    Aussi la majorité de ses électeurs verrait avec plaisir qu’il donnât sa démission d’adjoint, car, quand ou se déclare anti-républicain, et que l’on se montre si peu sérieux, on ne peut rester à la tête d’un Conseil dont la majorité ne vous est plus acquise.

    WAGNON. (465 hab.) — Protestation idiote. — On nous écrit : « La fête nationale a été, cette année, chez nous encore plus brillante que les années précédentes. Rien n’y a manqué : revue des sapeurs pompiers et manœuvres, illuminations, bal, chants patriotiques, etc.
    Seulement, ainsi que nous l'avions signalé l’an dernier, M. le curé de la paroisse, a cru de voir y aller encore de sa petite manifestation. A cet effet, l'ingénieux oint du Seigneur a derechef accroché une loque blanche à ses contrevents fermés pour simuler le drapeau du roy. Il est vrai qu’il y manquait la hampe, mais la loque n’en a pas moins flotté pendant toute la journée à la grande satisfaction du maire de l'endroit et à la risée de la grande majorité des habitants lesquels n’ont même pas daigné s’occuper autrement de cette impertinence. »
    Que l’ecclésiastique si peu en crédit parmi nous proteste tout à son aise, ce n’est pas lui qui renversera notre vaillante République et il n’obtiendra jamais d’autre succès qu’une gaîté générale qu’il aura organisée à ses dépens. »

    WASIGNY. (912 hab.) — A propos de la Fête. — On se demande pourquoi la fête du 14 Juillet n’a pas eu cette année chez nous, son entrain accoutumé. Est-ce que la population jadis si républicaine de Wasigny perdrait de son enthousiasme ? Ou doit-on l’attribuer à ce que la municipalité a oublié que, partout où il y a Fanfare et Sapeurs-pompiers, on accepte ou demande leur concours pour la Fête Nationale, ce qui a été négligé ici, et ce qui a peiné beaucoup de gens.


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