• Sedan

    Sedan

    Les Sedanais : 

    1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906
    16 593 19 556 19 306 20 292 20 163 19 349 19 599
    1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    19 516 17 509 18 298 18 908 18 559 13 514 17 637
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006
    20 336 23 037 23 995 23 477 21 667 20 548 19 934

     

     

    Culture locale et patrimoine 

    Lieux et monuments

    Sedan comprend un secteur sauvegardé et est classée Ville d'Art et d'Histoire. Ses principaux monuments sont :

     Châteaux

    • Le château haut, château fort le plus étendu d'Europe, classé en 1965. Les collections du Musée municipal labellisé Musée de France y sont exposées depuis 1978.
    • Le « Château-Bas » ou Palais des Princes, à l'entrée de la citadelle, construit en 1613-1614 par Salomon de Brosse et classé en 1952.

    Patrimoine civil

     Lycée Turenne.

    • L'ancien hôtel de ville (1613) de Salomon de Brosse, inscrit en 1996.
    • Le Collège académique, fondé en 1574, puis l'Académie de Sedan en 1601.
    • La place d'Alsace-Lorraine, le jardin botanique de Sedan, le monument aux morts de 1870, par Aristide Croisy.
    • Le lycée Turenne, sculptures de Gustave Jean-Baptiste Gustave Deloye.
    • La reconstruction de 1950, par Jean de Mailly.
    • Maison Laurent Cunin-Gridaine, 8 rue de Bayle, construite pour Laurent Cunin-Gridaine, ministre de l'Industrie du roi Louis-Philippe, de 1840 à 1848.
    • Maison Poupart, 33 place de la Halle.
    • L'hôpital de Sedan, fondé en 1521, anciennement maison des Douze Apôtres, ayant été tenu par les sœurs de la charité de Vincent de Paul.

    Patrimoine religieux

    • Église Saint-Charles-Borromée.

      Église Saint-Charles-Borromée.

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    • Synagogue de Sedan.

      Synagogue de Sedan.

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    • Temple protestant de Sedan.

      Temple protestant de Sedan.

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    • Chapelle du château.

      Chapelle du château.

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    • Église Notre Dame-Saint-Léger, quartier de Torcy.

      Église Notre Dame-Saint-Léger, quartier de Torcy.

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    • Église Saint-Vincent-de-Paul, quartier de Torcy.

      Église Saint-Vincent-de-Paul, quartier de Torcy.

    •  
    • Chapelle du collège-lycée Mabillon, quartier de Torcy.

      Chapelle du collège-lycée Mabillon, quartier de Torcy.

    •  
    • Chapelle Saint-Vincent-de-Paul de l'hôpital.

      Chapelle Saint-Vincent-de-Paul de l'hôpital.

    •  
    • Église Saint-Étienne, quartier Fond de Givonne.

      Église Saint-Étienne, quartier Fond de Givonne.

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    • Église Saint-Pierre de Frénois.

      Église Saint-Pierre de Frénois.

    •  
    • Oratoire de la Vierge de Frénois.

      Oratoire de la Vierge de Frénois.

    Patrimoine industriel

     Manufacture textile des Gros-Chiens.

    • La Fabrique Bechet — Ancien atelier de tissage de draps occupant le 1er de la rue des Francs-Bourgeois. L'ensemble du bâtiment fut reconverti en logements.
    • La Fabrique Francourt — Ancien atelier de tissage de draps s'étendant aux 23 et 25 rue du Rivage. Édifice hérité du xixe siècle, une partie des bâtiments date cependant de l'époque de Louis XV. L'ensemble se mua pour finir en logement.
    • La Manufacture royale de draps Le Dijonval — Rachetée en 2006 par une société immobilière, l'ancienne Manufacture devrait accueillir divers appartements. Érigée en 1646, la fabrication de draps fins façon de Hollande fut initiée par cette dernière. La Manufacture royale conserva le monopole sur le reste du pays durant 20 ans. Elle cessa toute activité en 1958 et fut classée Monument Historique en 1977.
    • La Manufacture des Gros-Chiens — On la trouve précisément au 1 rue du Ménil. Aujourd'hui maison dite du Gros Chien, cette propriété privée fut classée Monument Historique en 1978. Érigée en 1629 par Henri de Lambermont (maître de forges) — sur une ancienne académie militaire, Denis Rousseau en fit l'acquisition en 1688 et la reconvertit en manufacture de draps. Son fils Antoine lui succéde. Premier concurrent sérieux du Dijonval, la fabrique est rachetée par Laurent Cunin-Gridaine en 1823.

     Le Moulin Lemoine-Desmares.

    • La Manufacture Ternaux.
    • La Manufacture Tapis Point de Sedan — Première industrie mécanique avec ses machines Jacquard, elle fabrique des tapis de laine, dont le point en huit reprend l'appellation du "Point de Sedan", un point de dentelle réputé au xviie siècle et au xviiie siècle. Situé au 13 boulevard Gambetta, le Tapis Point de Sedan a fermé ses portes en 2008. L'année suivante les biens immobiliers de la société, parmi lesquels huit métiers à tisser (certains datant de 1878), furent rachetés par la Ville. Les huit machines textiles ont été classées au titre des Monuments Historiques en 2012.
    • Le moulin à foulon Lemoine-Desmares — Situé au 2 place Turenne, il appartint dans un second temps à Ronnet avant de devenir une banque en 1880. Entièrement rénové, il se présente aujourd'hui comme un immeuble d'habitation.
    • Le moulin à foulon Paignon — Ancienne annexe du Dijonval, il abrite à l'heure actuelle le CIO de Sedan. Il est situé au 6/8 place Turenne.
    • L'usine de teinturerie Jean Labauche — Ayant appartenu à Peyre puis à Jean Labauche, elle se trouve au 25/27 rue de Rovigo et abrite différents logements.
    • Manufacture de draps Cunin-Gridaine — Après avoir acquis la Manufacture des Gros-Chiens Laurent Cunin-Gridaine étend son usine en 1823 par un nouveau bâtiment 9 rue Bayle qui figure au nombre des Monuments Historiques depuis 1991. Cette ancienne usine est un immeuble de logements depuis 1880. La maison de maître de l'industriel est sise au 8 rue de Bayle.
    • L'usine textile Labrosse-Bechet — La Manufacture de draps fins se trouve au 1 rampe des Capucins.
    • L'usine textile Louis-Xavier Labauche — Bâtisse à priori énigmatique, s'étendant du 18 au 22 place de la Halle.

     Personnalités liées à la commune

     Personnalités du xvie siècle

    • Mathieu Béroalde (1520-1576), enseignant calviniste qui a exercé à Sedan durant l'année scolaire 1573-1574.
    • Charles de Navières (1544-1616), poète, capitaine de la jeunesse de Sedan où il est né.

     Personnalités du xviie siècle

    • Daniel Tilenus (1563-1633), théologien protestant, pasteur de Sedan, professeur en théologie et conseiller modérateur de l'Académie de Sedan, précepteur de Turenne.
    • Pierre Dumoulin (1568-1658), théologien protestant, professeur à l'Académie de Sedan, mort dans cette même ville.
    • Philippe Burlamacchi (1575-1644), banquier né à Sedan, intermédiaire financier du roi d'Angleterre Charles Ier.
    • Élisabeth de Nassau (1577-1642), seconde épouse d'Henri de La Tour d'Auvergne, prince de Sedan, et mère de Turenne, est morte à Sedan. Un collège de la ville porte son nom.
    • Jean Jannon, (1580-1635), typographe et imprimeur, notamment pour l'Académie de Sedan, inventeur de la petite Sedanoise et du coupoir de fer, est mort à Sedan.
    • Louis Cappel (1585-1658), pédagogue et théologien protestant, y est né.
    • Abraham Fabert (1599-1662), militaire, maréchal de France, gouverneur de la principauté de Sedan, mort dans cette ville où il avait fait construire un tombeau pour sa famille. Un quartier et un boulevard porte son nom.
    • Nicaise Le Febvre (v.1610-1669), pharmacien né à Sedan, titulaire de la chaire de chimie au Jardin du roi à Paris, membre de la Royal Society à Londres.
    • Jean-Ernest de Terwel (~1618-1678), seigneur d'Etrepigny, maréchal général des armées du Roi, commissaire général des troupes de Champagne, intendant pour le Roi sur la Meuse mort le 17 février 1678 à Sedan et y fut enterré.
    • Henri de La Tour d'Auvergne, dit Turenne (1611-1675), maréchal de France, un des meilleurs généraux de Louis XIII puis de Louis XIV, est né au château de Sedan. Une statue à son effigie se trouve sur la place qui porte son nom. Un collège (anciennement lycée) et le cinéma de la ville portent également son nom.
    • Josué Le Vasseur (1620-1672), pasteur protestant, professeur à l’Académie de Sedan, né et mort dans cette ville.
    • Pierre Bayle (1647-1706), philosophe et écrivain, professeur de philosophie et d'histoire à l'Académie de Sedan de 1675 à 1681. Le lycée de la ville porte son nom.

     Personnalités du xviiie siècle

    • Jean-Henri Brandon (v. 1660-1714), peintre, né à Sedan.
    • Antoine Rousseau (1678-1749), marchand et financier, directeur de la « Fabrique royale de draps privilégiée » de Sedan.
    • Jean Delagrive (1689-1757), prêtre lazariste, connu pour ses contributions à la cartographie et à la géométrie, géographe attitré de la ville de Paris, est né à Sedan.
    • François Houzé de Saint-Paul (1727-inconnue), général des armées de la République y est né.
    • Marie-Jeanne Larrivée Lemière (1733-1786), chanteuse à l'Opéra de Paris y est née.
    • Nicolas-François Jacquemart (1735-1799), libraire et écrivain y est né.
    • François Ignace Ervoil d'Oyré (1739-1799), général de brigade de la Révolution française, s'est illustré notamment lors du siège de Mayence, est né à Sedan.
    • Pierre-Charles-Louis Baudin (1748-1799), révolutionnaire et homme politique. Maire de Sedan où il est né, député, président de la Convention nationale, membre résident de l'Institut de France.
    • Jacques Roland (1750-1810), général de brigade de la Révolution et de l'Empire.
    • Louis-Georges Desrousseaux (1752-1794), maire de Sedan, guillotiné sous la Terreur.
    • Jacques Augustin Déliars (1754-1833), député et maire de Sedan, juge au tribunal du district de Sedan.
    • Jean François Félix Dorival (1755-1813), un des plus ardents défenseurs de l'indépendance du duché de Bouillon où il était chancelier et président de la cour souveraine de Bouillon, est né à Sedan.

     Personnalités du xixe siècle

    • Nicolas Halma (1755-1828), abbé, mathématicien et historien de l'astronomie.
    • Jean-Baptiste André Rifflet (1757-1811), général de brigade de la Révolution française.
    • Jean Charles Prestat (1760-1843), général de brigade de la Révolution et de l'Empire.
    • Étienne Macdonald (1765-1840), duc de Tarente, maréchal d'Empire dont le nom est gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile, est né à Sedan. Un quartier, une rue, une maison de retraite et une ancienne caserne militaire porte son nom.
    • Mathieu Queunot (1766-1845), général de brigade de la Révolution et de l'Empire.
    • Louis Samuel Béchet de Léocour (1771-1845), général de la Révolution et de l'Empire, baron d'Empire.
    • Arsène Thiébaut de Berneaud (1777-1850), militaire et agronome.
    • Laurent Cunin-Gridaine (1778-1859), député et plusieurs fois ministre du Commerce et de l'Agriculture, premier homme politique à proposer une loi portant sur le travail des enfants et visant à une diminution des heures de travail, directeur de la Manufacture de draps Cunin-Gridaine de Sedan où il commença comme ouvrier, est né et mort à Sedan.
    • Charles Cunin-Gridaine (1804-1880), homme politique (député et sénateur des Ardennes) et manufacturier de Sedan où il fut également président de la Chambre et du Tribunal de Commerce, est né dans cette même ville.
    • Élizé de Montagnac (1808-1882), industriel de Sedan qui développa et perfectionna la fabrication des draps de Sedan, il inventa notamment une nouvelle étoffe, le velours Montagnac, qui fit connaître son nom dans le monde entier. Membre du conseil municipal de Sedan, il fut conseiller général, puis député des Ardennes.
    • Adolphe Guérard (1808-1868), historien et géographe, membre de la Société des gens de lettres, professeur au collège de Sedan.
    • Charles Labro (1810-1882), contrebassiste, compositeur et professeur de contrebasse au Conservatoire de Paris, est né à Sedan.
    • François Clément Sauvage (1814-1872), ingénieur des mines et géologue, directeur de la compagnie des chemins de fer de l'Est, député de la Seine, est né et est enterré à Sedan.
    • Auguste Philippoteaux (1821-1895), homme politique, député et maire de Sedan où il est né et mort. Profitant du déclassement de la ville comme forteresse, il fit raser des bastions, ce qui permit d'étendre la cité et de construire de nouveaux boulevards. Une avenue porte son nom.
    • Augustin Henri Brincourt (1823-1909), général, issu d'une famille sedanaise, grandit auprès de son oncle, industriel à Sedan, et épousa un demoiselle Bertêche, fille d'un industriel de l'industrie textile de cette même ville.
    • Marie Léonide Charvin (1832-1891), dite Agar, actrice de théâtre, tragédienne, y est née.
    • Jean-Baptiste Gustave Deloye (1838-1899), sculpteur né à Sedan, second grand prix de Rome en 1862.
    • Christopher James Davis (1842-1870), médecin qui s'est illustré à la bataille de Sedan, connu comme le bon docteur noir, il est enterré au Fond de Givonne à Sedan.
    • Esther Huillard, peintre née à Sedan en 1855.

     Personnalités du xixe siècle et du xxe siècle

    • Isaac Villain (1830-1907), maire de Sedan de 1888 à 1896 et député des Ardennes, est né et mort à Sedan.
    • Charles Auguste Goulden (1830-1912), pasteur bienfaiteur de la ville (épouse Elisabeth Anne Heidsieck. Reims)[réf. nécessaire].
    • Charles Pilard (1843-1902), homme de lettres et musicien, y est né.
    • Mary Paillon (1848-1946), alpiniste, y est né.
    • Charles Louis Raoul Marion (1848-1937), général français, est né à Sedan.
    • Jules Villette (1856-1920), magistrat et historien né à Sedan, fut aussi un des otages civils internés par les Allemands en Lituanie, pendant les derniers mois de la Première Guerre mondiale.
    • Jules Depaquit (1869-1924), illustrateur, notamment au Canard enchaîné, est né à Sedan.
    • Gaston Darbour (1869-1941), peintre, dessinateur, graveur et illustrateur lié au style Art nouveau, y est né.
    • Georges Delaw (1871-1938), dessinateur humoristique, décorateur d'intérieur et illustrateur, né à Sedan.
    • René Guyon (1876-1963), juriste connu pour avoir écrit un important traité sur l'éthique sexuelle, est né à Sedan.
    • Jeanne Mélin (1877-1964), pacifiste, féministe, écrivaine et femme politique, candidate à la présidence de la République en 1946, est morte à Sedan.
    • Robert Debré (1882-1978), médecin considéré comme l'un des fondateurs de la pédiatrie moderne, y est né.
    • Paul Bazelaire (1886-1958), violoncelliste, y est né.
    • Henri Brégi (1888-1917), pionnier de l'aviation en Amérique du Sud et au Maroc, y est né.

     Personnalités du xxe siècle

    • Yves Congar (1904-1995), religieux dominicain, cardinal, un des plus influents théologiens catholiques du xxe siècle, nommé expert au concile Vatican II (1962-1965). Né à Sedan, il y vit la Première Guerre mondiale, remplissant cinq cahiers de notes et de dessins qui offrent un aperçu unique de l'histoire de la guerre du point de vue d'un enfant (ce journal de guerre a été publié en 2001).
    • Bertrand Mogniat-Duclos (1903-1987), artiste peintre né à Sedan.
    • Louis Dugauguez (1918-1991), footballeur, entraîneur-joueur de 1948 à 1952 à Sedan, puis seulement entraîneur jusqu'en 1973 (deux Coupes de France en 1956 et 1961), sélectionneur de l'équipe de France de football entre le 17 septembre 1967 et le 6 novembre 1968, mort à Sedan. Le stade du CS Sedan Ardennes porte aujourd'hui son nom.
    • Louis Busson (1883-1916), directeur de l'usine à gaz de Sedan, fusillé par l'armée allemande, pour espionnage le 13 juillet 1916.

     Personnalités du xxe siècle et du xxie siècle

    • Jacques Rousseau (1921-2017), résistant, historien de Sedan.
    • Robert Roynette (1922-2016), peintre et décorateur, second prix de Rome de peinture en 1954, résistant, né à Sedan.
    • Jacques Lecaillon (1925-2014), économiste, né à Balan, a fait ses études à Sedan.
    • Michel Doury (1931-2007), écrivain et traducteur, professeur d'anglais au lycée Turenne puis au lycée Pierre-Bayle.
    • Frédérick Tristan (1931-2022), pseudonyme de Jean-Paul Baron, connu également sous les pseudonymes de Danielle Sarréra et de Mary London, écrivain et poète, prix Goncourt 1983 pour Les Égarés (roman), est né à Sedan.
    • Pierre Cartier (°1932), mathématicien, y est né.
    • Maurice Gross (1934-2001), linguiste qui a développé le lexique-grammaire, une méthode de description formelle des langues.
    • Zacharie Noah (1937-2017), joueur de football au CSSA dans les années 1960, père de Yannick Noah.
    • Roger Lemerre (°1941), footballeur international, joueur au CS Sedan Ardennes entre 1961 et 1969, puis sélectionneur de l'équipe de France entre 1998 et 2002, et enfin entraîneur du CSSA depuis janvier 2016.
    • Jean-Paul Bachy (°1947), homme politique, maire de Sedan (1995-2004), puis président du conseil régional de Champagne-Ardenne (2004-2015).
    • Christine Dacremont (°1949), ancienne pilote de course, de rallyes et sur circuits, est née à Sedan.
    • Frasiak (°1958), chanteur, auteur compositeur interprète, y est né.
    • Yannick Noah (°1960), joueur de tennis et chanteur, est né à Sedan.
    • Dominique Méda (°1962), philosophe et sociologue, inspectrice générale des affaires sociales. Née à Sedan, elle a fait toutes ses études secondaires au lycée Pierre-Bayle.
    • Emmanuel Magnien (°1971), coureur cycliste, champion de France de cyclo-cross et plusieurs courses gagnées sur route, né à Sedan.
    • Élise Bussaglia (°1985), footballeuse française qui joue actuellement pour le FC Barcelone et en équipe de France de football avec laquelle elle compte plus de 150 sélections, est née à Sedan.
    • Véronique Pierron (°1989), patineuse de patinage de vitesse sur piste courte, multiple championne de France, deux médailles de bronze en championnats d'Europe, est née à Sedan.
    • Le vicomte de Turenne est l'un des personnages les plus célèbres de la ville de Sedan.

      Le vicomte de Turenne est l'un des personnages les plus célèbres de la ville de Sedan.

    •  
    • Laurent Cunin-Gridaine, un important industriel et un homme politique, natif de Sedan.

      Laurent Cunin-Gridaine, un important industriel et un homme politique, natif de Sedan.

    •  
    • Auguste Philippoteaux, industriel et rénovateur de la ville.

      Auguste Philippoteaux, industriel et rénovateur de la ville.

    •  
    • Yannick Noah, célèbre tennisman et chanteur, est natif de Sedan.

      Yannick Noah, célèbre tennisman et chanteur, est natif de Sedan.

     

     

  •  Mars

    Election d'un conseiller général : On sait que les électeurs du canton sud seront appelés, le dimanche 4 avril, à élire leur conseiller général en remplacement de M. Cunin-Gridaine, décédé. 
    M. Savigny, notaire à Sedan, choisi par le Comité républicain, demeure sans concurrent.

     


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  • Avril

    Nominations. — M. Stoclet, contrôleur des contributions indirectes à Sedan, est nommé receveur-entreposeur dans la même ville, en remplacement de M. Hellein.


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  • Avril

    Un ménage modèle. — [29] La femme Authelet cultive la dive bouteille avec un véritable acharnement.1885 #4 Trouvée ivre-morte par le gendarme de service, elle fut ramenée au violon dans une brouette et comparaissait mercredi devant le tribunal. Quinze jours de prison et 1 fr d’amende lui sont infligés pour mendicité, vagabondage et ivresse. Le tribunal a été indulgent pour cette femme qui a eu de nombreux malheurs. En effet, elle a épousé en secondes noces le nommé Authelet qui se trouve détenu aujourd’hui à Briey sous l’inculpation de viol sur sa belle-fille âgée de 13 ans seulement laquelle est accouchée il y a quelques mois au Fond-de-Givonne.


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  •  Mai

    Tribunal de commerce. — Nous disions avant-hier (29 avril) que le tribunal de commerce ne pouvait fonctionner sans que les membres nouveaux fussent installés. Erreur. Le tribunal, composé de juges non réélus ou démissionnaires, a fait l'effort de pondre une délibération fixant les audiences à huit heures et demie du matin au lieu de une heure de l’après-midi.

    Etablissement de bains. — L'établissement de bains de Sedan est véritablement insuffisant pour une population de plus de dix huit mille habitants. Il contient environ une douzaine de baignoires. En admettant, ce qui est exagéré, qu'une baignoire puisse servir à dix personnes dans la journée ; cela fait pour les douze baignoires 120 personnes. La proportion de 120 personnes à 18.000 habitants donne ce fameux résultat qu'il faut attendre 150 jours, (c’est à-dire cinq mois avant de pouvoir trouver une baignoire).

    Bal. — On se rappelle que le Lundi de Pâques M. Louis Godfrin a rendu un bal aux organisateurs de la St-Blaise laïque. La quête faite au profit du Sou des Ecoles laïques a produit 14 fr 55. Cette somme vient d'être versée dans la caisse du Comité.

    Tapage nocturne. — Procès-verbal a été dressé contre un homme et une femme qui se disputaient, à onze heures du soir, au faubourg du Ménil.

    Ivresse. — La police a verbalisé contre deux individus qui, en complet état d'ivresse, faisaient du tapage au Fond-de-Givonne.

    Un noyé. — Hier (30 avril), à midi, on a retiré de la rivière, au pont de la Meuse, le cadavre de M. Simonet, Arsène, âgé de vingt ans, et habitant Torcy.

    Le noyé de jeudi. — Arsène Simonet avait quitté Sedan le 1er avril pour aller à Monthermé; depuis cette époque, sa famille, inquiète de son absence, s’informa auprès de la police ; les recherches restèrent sans résultat. Le corps de Simonet a été examiné avec soin par M. le docteur Vilfroy. Il ne porte aucune trace de violence et toute idée de crime doit être écartée. M . Vilfroy estime que le corps séjournait dans l’eau depuis six jours au moins. Simonet était employé à l’usine de M. Friquet ; d’une bonne conduite, il jouissait de I’estime et de la considération de ses patrons. Ses obsèques ont eu lieu hier.

    Etat-civil du 23 au 30 avril 1885.Naissances. — Garçons, 2. — Filles, 2.
    Mariage. — Néant.
    Décès. — Du 23, Cornet, Léon, 5 mois. — Du 24, Roger, Marie-Joséphine-Lina, 2 ans. — Bouzeret, Prosper-Georges, 1 an. — Du 25, Lamasse, Augustine-Elisabeth, 13 mois. — Schmitt, Henri-Lucas, 2 ans. — Corbin, Eugène, 22 ans, soldat au 128e de ligne. — Du 27, Drappier, Adèle-Ernestine, 47 ans, sans profession, épouse Alfred Philippoteaux. — Du 29, Rischmann, Charles, 10 mois. — Gouguenheim, Isaac Joseph, 50 ans, représentant de commerce. — Du 30, Mohy, Jean-Baptiste, 33 ans, tondeur. — Simonet, Arsène-Charles, 20 ans, tourneur sur métaux.

    Concerts. — La Musique des sapeurs-pompiers et l'Harmonie sedanaise prêteront leurs concours à la fête de dimanche prochain, sur la Place d’Alsace-Lorraine.

    Conseil municipal. — Hier samedi, le Conseil municipal a ouvert sa session ordinaire de mai. L ’ordre du jour affiché à la porte de la mairie portait cette simple mention « Ouverture de la session de mai. »

    Aveu naïf. — Un de nos amis de Sedan nous écrit :
    On peut lire dans un journal réactionnaire de Charleville, numéro du 1er mai, première page première colonne, avant-dernier alinéa : « Le soldat français a déployé, au Tonkin, le même courage, la même gaîté héroïque qu’il a montrés sur tous les champs de bataille du monde et qui lui ont valu si souvent la victoire. LORSQUE LE COMMANDEMENT RÉPONDAIT PAR SA CAPACITÉ A SA VALEUR INCOMPARABLE ».
    Que dire alors des généraux du Mexique et de l’Empire, en 1870 — Bazaine, Mac-Mahon, Trochu, de Failly, etc.
    L’aveu est naïf, mais bien vrai... Pour une fois, ce n’est pas coutume, aussi faut-il le constater.

    Cavalerie. — Par décision ministérielle du 29 avril 1885, M. Lageon, chef d’escadron au 4e de cuirassiers, est passé au 14e régiment de chasseurs pour y occuper le même emploi, par permutation, pour convenances personnelles, avec M. Marécaux.

    Théâtre. — Aujourd’hui, dimanche, M. Talbot. — Même spectacle qu’à Charleville. — Lundi 4 : Troupe de M. Delestang-Kastner. — Même spectacle qu’à Charleville.

    La journée de dimanche. — Le soleil a boudé et en présence de la pluie battante qui tombait dès le matin, les organisateurs de la fête de la place d’Alsace-Lorraine ont placardé une affiche annonçant le contre-ordre.
    Vers midi, la pluie a cessé mais des nuages noirs couraient, menaçant.
    Néanmoins la musique des sapeurs-pompiers a exécuté son programme, pendant que la musique du 128e de ligne donnait son concert habituel sur la place Turenne.
    La foule a profité des éclaircies de la journée pour se rendre sur la place d’AIsace-Lorraine. Les manèges, les chevaux de bois ont tourné et vers six heures quelques intrépides disaient : « Nous danserons tout de même ce soir.» Hélas ! cet espoir a été déçu, car vers neuf heures une pluie fine recommençait à tomber. Cette fête est donc remise à dimanche prochain.
    La soirée théâtrale donnée par M. Talbot, de la Comédie-Française y a gagné. La salle était remplie. Le Bourgeois gentilhomme, qui était le « great attraction » de cette représentation, a été merveilleusement interprété.
    Nous avons retrouvé Talbot avec toutes ses qualités de comédien de premier ordre.
    Les applaudissements ont souvent retenti, s’adressant aux artistes et aussi à ce chef-d'œuvre de l’esprit humain, qui, vieux de deux siècles, est toujours nouveau.
    Avec quelle délicatesse, quel art exquis, Molière a su dépeindre les caractères ! Quelle étude achevée et précise ! Quelle finesse de raillerie à l'égard des ridicules.

    CONSEIL MUNICIPAL DE SEDAN . Séance du 2 mai 1885. — Plusieurs personnes se demandent si la délibération prise par le Conseil municipal dans sa séance du samedi 18 avril est valable. En effet, les formalités édictées par l’article 48 de la loi municipale n’ont pas été observées ; l’ordre du jour n’a pas été affiché à la mairie.
    La session de mai. — La session de mai a été ouverte samedi dernier. La séance s’est ouverte par la lecture des procès-verbaux et différentes affaires administratives.
    Comptes administratifs. — Le maire demande au Conseil la nomination d’une Commission chargée de la vérification des comptes administratifs ; il dépose en même temps toutes les pièces que la Commission aura à étudier ; cette Commission se compose de MM. Morelle, Talot, Block.
    Commission. — Après lecture, faite par la Société nautique demandant à la ville de leur venir en aide pour la construction d’une maison à l’usage de remises et de bains pour la Société, le Conseil décide le renvoi de ces questions à une Commission spéciale.
    Alignements.— M. Adrien Parent donne lecture du rapport qu’il a fait au nom de la commission des alignements du Petit-Pont. Ce rapport est adopté sauf une rue qui n’aura que 6 mètres de large au lieu de 8 demandés par la commission.
    Concours régional. — Le Conseil municipal s'est occupé du concours régional qui doit avoir lieu à Sedan l’année prochaine, il a nommé une commission chargée d'élaborer le programme de l’organisation ; cette commission se compose de MM. Talot, Parent, Wuillième, Léon Barré, Péleraux et Lefort.
    Établissement de vespasiennes. — La est question d’établir un châlet de commodité au marché couvert. Cet emplacement ne nous paraît pas d'un choix très heureux. D'abord il pourrait y avoir quelqu’inconvénient à établir des water-closets à proximité d’une halle à la viande ; en second lieu ce n’est pas un point central. Une commission spéciale examinera ce projet.
    Vente de terrains. — Une vente de terrains est faite à M. Mannou, entrepreneur. Le Conseil décide la mise en vente de parcelles de terrains à Torcy entre la rue Labauche et la rue Bon jean et donnant sur le boulevard Chanzy.

    AVIS. — M. ALEXANDRE, tailleur à façon, prévient sa clientèle qu’il travaille à prix réduits, dans les conditions suivantes :
    Redingotes, 20 fr. ; vestons, 10 fr., pardessus, 25 fr. ; pélérines, 8 fr. ; pantalons, 4 fr. et gilets, 4 fr.
    Il répond des marchandises qui lui sont confiées.
    S’adresser au Champ-de-Mars, Fort des Ecossais, à Sedan.

    Infanterie. — Par décision ministérielle du 28 avril 1885 :
    M. Larrouilé, capitaine au 128e régiment d’infanterie, passe au 88e régiment de même arme, pour y occuper l’emploi laissé vacant par M. Lequin, admis à la retraite.

    « La Fraternelle. » — Cette Société lyrique voulant grandir son cercle d’études, fait appel aux jeunes gens de Sedan pour la formation d’une chorale avec musique usuelle, sous la direction de M. Victor Carré. Les personnes qui désireraient en faire partie sont priées de se faire inscrire chez M. Pierrard, président, rue du Ménil, 30, ou chez M. Victor Carré, Avenue du Collège, 14 — Les inscriptions seront reçues jusqu’au 15 mai, date des répétitions. — Désormais la Société portera comme nom : « La Fraternelle, » Société lyrique et chorale.

    L’assassin d’Haraucourt. — Le parquet attend de jour en jour l’arrivée de Noël, l’assassin présumé de la veuve Simon. 
    II est plus que certain que Noël est l’auteur du crime, car dans la perquisition faite chez lui, on a trouvé différents objets qui établissent d’une façon péremptoire sa culpabilité.
    Il est inexact que l'on ait mis la main sur une tabatière en argent qui aurait appartenu à la veuve Simon. On a trouvé seulement des pendants d’oreilles sans les boutons (car ceux-ci étaient aux oreilles de la victime quand elle a été assassinée), et une grande chaîne du cou en or.

    Musée. — Mme Robert-Kaiser vient d’adresser au musée quatre peintures sur verre du XIIIe SIECLE, représentant des sujets religieux. Ces tableaux proviennent d’une très ancienne maison habitée par la famille Kaiser dans le duché de Luxembourg.

    La féte de dimanche prochain. — Nous rappelons que c’est dimanche prochain qu’aura lieu la fête d'Alsace-Lorraine.
    Espérons que le soleil égaiera par sa présence cette fête qui promet d’ètre très brillante.

    Objets perdus. — M. X ..., de Sedan, a perdu le 1er mai, sur la route de Balan, une broche en vieil argent, deux sphinx soutenant un médaillon et trois sequins comme pendeloque. — Un carnet à ouvrage a été perdu le 5 mai, dans l’intérieur de la ville, par Mlle X ..., de Sedan. En cas de découverte, rapporter ces objets au bureau de police. Il y aura récompense.

    Objets trouvés. — Le sieur Clin, Clovis, tisseur à Sedan, a trouvé dans l'intérieur de la ville, une montre en argent qui a été remise à son propriétaire. — Mme G ..., à Sedan, a trouvé sur la Place d’Armes, une sacoche renfermant un porte-monnaie contenant 3 pièces de 10 fr. et un peu de monnaie. Ces objets ont été restitués à Mme Grulet, confiseur, rue du Ménil.
    M. Deville, débitant au Fond des Buses, tient à la disposition de qui l’a perdu un mouchoir de poche blanc marqué d’initiales suivies du chiffre 7, trouvé sur le Champ de Mars.

    Concerts.Brasserie de Strasbourg. — Ce soir et demain [8 et 9], grandes soirées artistiques données par une troupe parisienne avec le concours de Mlle Sarah-Carmen, chanteuse de genre de la Scala de Paris, et de M. Delacroix, ténorino de l’Alcazar d’hiver. — Intermèdes par Mlle Stella, chanteuse comique.
    Le piano sera tenu par M. de Tender.
    Une quête sera faite au profit des blessés du Tonkin.

    Bataillon scolaire. — Enfin ! L’opposition acharnée faite à la constitution du Bataillon scolaire a misérablement avorté. Jeudi, notre vaillante phalange, commandée par un adjudant du 128e de ligne et quatre sergents du même régiment, a fait sa première sortie. Le Bataillon est parti de Sedan, clairon en tête, vers une heure et demie, et était de retour vers quatre heures.
    Qui ne s’est arrêté avec plaisir pour regarder passer dans nos rues nos petits soldats qui marchent et manœuvrent avec tant d’entrain et de crânerie ! Quand on les voit si alertes, si bien tenus, on se sent fier de la jeunesse française et l’on se dit que ceux-là, sans aucun doute, ne seront point des vaincus.
    Certains philosophes pensent que, sans la guerre, les nations perdant le sentiment de la conservation, se désagrégeraient et pourriraient. Au point de vue individuel, comme au point de vue national, la terrible leçon de 1870 nous a profité. Les exercices du corps sont remis en honneur ; et les jeunes gens d’aujourd’hui, comme les Grecs d'autrefois, s'exercent et manœuvrent en songeant à la Patrie qui peut leur demander un jour d’avoir, pour la défense, un corps souple, des bras vigoureux et des jarrets d’acier.

    Théâtre.La Petite Mariée a été jouée jeudi soir devant les banquettes à peu prés vides. Il est fort regrettable de constater l’indifférence du public à l’égard d’une troupe qui ne néglige rien pour lui donner satisfaction. Malgré le petit nombre des spectateurs les artistes se sont acquittés de leur tâche, consciencieusement.
    Mme Longueville a été charmante dans son rôle de la petite mariée ; MM. Delestang-Kastner et Carrel ont été souvent applaudis.
    Bref, charmante soirée, à laquelle on regrettera de n’avoir pas assisté.

    Elections consulaires. — Le tribunal de commerce est un tribunal introuvable. C’est une nouvelle édition de la fameuse chambre introuvable.
    Quel est le président du tribunal ? On n’en sait rien.
    Quels sont les juges ? On n’en sait rien.
    Tout ce qu’il y a de certain c’est que, comme nous l’avons annoncé, les audiences ont lieu à 8 heures et demie au lieu de 2 heures.
    Les audiences ! mais il ne peut pas y avoir d'audiences puisque l’on n’a jamais su la composition du tribunal.
    Juges réélus, juges démissionnaires, juges non réélus... C’est la plus jolie salade russe que l’on puisse imaginer.
    On se demande avec anxiété jusqu’à quel point sont valables les jugements rendus par ce tribunal.
    D’ailleurs on est habitué à Sedan à ce genre de spectacle. Le Conseil municipal délibère sans que la loi de 1884 soit observée ; le tribunal fonctionne à blanc...
    Pourquoi donc l’autorité compétente laisse-telle subsister un tel état de choses préjudiciable aux intérêts de chacun.

    Concert. — Dimanche, sur la Place Turenne, à 2 heures, par la musique du 128e de ligne.
    1. Sans Peur (Signand). — 2. Sémiramis, ouverture, (Rossini). — 3. La Norma, fantaisie, (Bellini). — 4. Le Prophète, fantaisie, (Meyer-bee). — 5. Blue and Jellow, valsa, (comtesse de Laister).

    Avis médical. — Le docteur P. FAURE, de la Faculté de Paris, donnera sa consultation, à Sedan, Hôtel du. Lion d’Argent, mercredi prochain, 13 mai. Traitement spéciaux des maladies récentes et chroniques.

    L’assassin d'Haraucourt. — Noël est arrivé hier matin, samedi, par le train de dix heures, il a été écroué immèdiatement à la prison d'arrêt.
    L’instruction va être menée avec beaucoup d'activité, les interrogatoires ont commencé dans l'après-midi.
    Noël est un homme de forte taille, il est âgé de 39 ans environ.

    La féte d’Alsace-Lorraine. — Tout le monde se prépare à prendre part à la fête organisé pour aujourd'hui dimanche sur la place d'Alsace-Lorraine. On consulte le baromètre avec anxiété et l'on se demande si le soleil voudra bien se mettre de la partie.
    Le programme, que nous avons déjà publié, est très attrayant, les distractions seront nombreuses. Le bal commencera à huit heures du soir.

    Arrestation. — Le nommé Beaulieu, Joseph, sujet belge, contre lequel avait été rendu un arrêté d’expulsion en 1883, a été surpris vendredi à Torcy chez sa mère. Il sera traduit en police correctionnelle.

    Théâtre . — Aujourd'hui dimanche [10], représentation de Clara Soleil, comédie en trois actes, en prose, par MM. Gondinet et Sivrac. On commencera par la Cravate blanche, comédie en un acte, de Théodore Barrière.
    Demain lundi, la troupe de M. Delestang-Kastner donnera les Cloches de Corneville, opéra-comique en trois actes. Les rôles de Germaine et de Serpolette seront confiés à à Mmes Nildha, première chanteuse, et Longueville, première dugazon; on commencera par Une mauvaise nuit est bientôt passée.

    L’assassin d'Haraucourt. —  Noël François, âgé de 39 ans, né à Carignan, et qui est incarcéré depuis vendredi à la prison de Sedan, a été conduit hier à Haraucourt.
    Il est parti, sous bonne escorte, par le train de dix heures du matin. Le parquet s ’est également rendu sur les lieux.
    Noél parait trés abattu ; il est souvent pris de tremblements convulsifs.

    Rixe. — La police et la gendarmerie font en ce moment une sérieuse enquête sur une rixe qui s’est produite dimanche soir à Torcy entre civils et militaires.

    La fête de dimanche. — Dès le commencement de l’après-midi, une foule nombreuse se portait vers la Place d’Alsace-Lorraine. Les manèges des chevaux de bois n’ont pas cessé de tourner et les marchands forains ne doivent pas se plaindre de la journée.
    Le soir, le bal a été très animé. Une quête faite au profit des blessés du Tonkin a produit 64 fr. 60.

    Etat-civil du 1er au 8 mai 1885.Naissances. — Garçons, 6; fllles, 6.
    Mariages. —Néant.
    Décès. — Du 1er, Marie-Félicie Renard, 49 ans, sans profession, épouse Suchetet.— Du 2, Jeanne Pierlot, 3 ans 1/2. — Berthe-Aline Leroy, 2 ans 1/2. Du 3, Louise Huvillier, 5 mois. — Du 5. François-Désiré Buotay, 52 ans, sans profession. — Du 6, Marie Masoret, 81 ans, sans profession, veuve Jacques-Joseph Minor. — Du 7, Victor-Paul-Louis Calmès, 3 mois. — Remy, Emile Carnet, 46 ans, boulanger.

    BLESSÉS DU TONKIN. —  Une quête faite [12 mai] au café Gibarru par la troupe lyrique de M. de Tender a produit a somme de 5 francs destinée aux blessés du Tonkin.

    Caisse de retraites. — Demain jeudi [14], dans la salle de spectacle., aura lieu l’assemblée générale de la Société de la caisse de retraite des ouvriers de Sedan.

    Tombola de la Ligue anticléricale. — Dimanche dernier, a eu lieu à Paris, le tirage de la tombola organisé par la Ligue anti-cléricale pour le Congrès de Borne. Un grand nombre, de nos concitoyens étaient rendus acquéreurs de billets; la fortune les a favorisés car quatre numéros sont sortis.
    Le n° 14,851, a gagné une timbale.
    Le n° 14,777, six cuillers à café.
    Le n° 14,655, un porte-montre et une petite pelle à chaufferette.
    Le n° 14,023, une botte de Rahat-Loukoum (confiture du sérail). Offerte par Missak-Houng, professeur de français à Constantinople.

    Objets trouvés. — M. Cunin, Ferdinand, a déposé au bureau de police, une manivelle trouvée en ville. — Mlle Boucher, de Sedan, a déposé au bureau de police, une paire de mitaines en coton noir. — Une paire de lunettes, trouvée en ville, a été déposée au bureau de police par M. Jérôme, de Sedan. — Une croix en or, trouvée par M. X..., a été remise à son propriétaire demeurant à Sedan.

    Tribunal de commerce. — Depuis mercredi matin [13], le bruit circule en ville que MM. Habert Desrousseau, président du tribunal de commerce, Maire et Deloche, juges, auraient reçu une lettre du ministère, les informant que s’ils ne reprenaient pas leur démission le tribunal de commerce serait supprimé.
    On assure que ces messieurs, activement poussés par un grand nombre de leurs concitoyens à accepter le mandat qui leur est confié par les électeurs consulaires, sont décidés à reprendre leur démission.

    Société de tir. — Le Comité de la Société de tir ayant pour président M. Noël, désireux de faciliter l’accès du tir aux nombreux sociétaires a fait un traité avec M. Foucher, entrepreneur d'omnibus, pour l’organisation d’un service entre Sedan et le Stand tous les dimanches et jours fériés à partir de dimanche prochain jusqu’au dernier dimanche d’août. Les départs auront lieu à deux heures et demie et quatre heures et demie de la place du Rivage. — Prix des places : 20 c.

    GRAND TIR. — Directeur : Arthur LECLUSE. Voici le résultat du concours à la carabine Flobert, qui a eu lieu place d’Alsace-Lorraine, à Sedan, à l’occasion de la fête et de la foire :
    1er prix : M. Renvoy, Edouard, soldat au 45e de ligne, à Mézières (territorial), 12 cartons de 85 points, une carabine Flobert rayée 6 m/m. — 2e prix : M . H , coiffeur à Sedan, 4 cartons de 25, un revolver Buldock 9 m/m rayé. — 3e prix : M. Raffy, négociant, à Sedan, 3 cartons de 25, un revolver américain nickelé 7 m/m — 4e prix; M. H. Camion, au Collège de Sedan, de Vrigne-aux-Bois, 3 cartons de 25, un revolver anglais. — 5e prix : Lecomte-Lancoraux, 1 carton de 25, un service de table. — 6e prix ; M. Libert, Georges, au Collège de Sedan, 1 carton de 24 et 3 de 23.
    Les prix ont été délivrés le mercredi 6 mai, à 5 heures du soir.
    Résultat du deuxième Concours, place d'Alsace-Lorraine, Sedan :
    1er prix : M. H. F., à Sedan, 4 cartons de 23 et 3 cartons de 24, un joli réveil pirate nickelé. — 2e prix ; M. Renvoy, soldat au 45e territorial, à Mézières, 2 cartons de 25 et 5 cartons de 24, un revolver américain nickelé. — 3e prix : M Ch. Henriet, à Sedan, 1 carton de 25 et 4 cartons de 24, 1 carton de 23, un revolver anglais, 7 m/m
    La série de cinq billes : cinquante centimes. — Le maximum des points est de 23. — Le même tireur ne peut posséder qu’un seul prix. Maintenant, les armes du tir sont toutes rayées, carabines et pistolets.

    Une mort navrante. — La ville de Sedan est, depuis deux jours, sous le coup d’une cruelle émotion. Mme Berthaud, à peine âgée de trente ans, la femme de M. Berthaud, fabricant de draps, avenue Philippoteaux, a été trouvée noyée, mercredi [13], à Glaire. Tout le monde a été douloureusement impressionné par cette terrible nouvelle qui a commencé à circuler en ville jeudi matin ; Mme Berthaud jouissait, à juste titre, de l’estime et de la sympathie de tous ceux qui la connaissaient.
    Il y a un an environ, elle avait la douleur de perdre son fils, âgé de sept ans ; cette perte cruelle l'avait vivement affligée ; elle avait glacé sur ses lèvres le sourire du bonheur qui ne l'avait jamais abandonné jusque-là; elle avait jeté la tristesse dans ses pensées. Ni les soins affectueux de son mari, ni la tendresse de sa petite fille ne parvenait à dérider son front et à vaincre son chagrin opiniâtre.
    Mercredi, vers deux heures de l’après-midi, Mme Berthaud sortit de chez elle, après avoir recommandé à sa bonne d'aller chercher sa petite fille à l'école, vers 4 heures.
    Au lieu d’aller à Torcy, voir sa belle mère, un mauvais destin la poussa vers Glaire.
    A 3 heures 35 minutes, M. Lallemant, passant sur le pont de Glaire, aperçut, à 500 mètres en aval, un corps qui flottait sur l’eau ; il y courut immédiatement et, avec l’aide de M. Lejeune, il parvint à la retirer de l’eau. Tous les efforts qu’ils firent pour la rappeler à la vie furent inutiles ; ils transportèrent le cadavre au presbytère de Glaire où il fut reconnu pour être celui de Mme Berthaud.
    Son ombrelle et quatre branches de coucous, récemment cueillis, furent retrouvés sur la berge à 50 mètres en amont de l’endroit où le corps avait été retiré de l’eau.
    Ce fut seulement vers six heures du soir que M. Berthaud apprit la fatale nouvelle; il partit aussitôt en voiture accompagné par M. le docteur Lapierre.
    Pâle, défait, en proie à la plus grande douleur il ne trouva pas un mot à dire : il serra nerveusement la main de M. Lapierre qui était près de lui.
    Les constatations certifient que cette mort est le résultat ou d’un suicide ou d’un accident. Toute idée de crime doit être écartée. Il est difficile de se prononcer entre les deux autres hypothèses. La tristesse de Mme Berthaud depuis un an, tendrait à faire admettre la première; mais d’autre part, iI se pourrait qu'en cueillant des fleurs, le pied eut manqué à la malheureuse femme et qu'elle fut tombée dans l’eau, très profonde à cet endroit. 
    Le corps a été ramené à Sedan, vers dix heures.
    Les obsèques ont eu lieu hier matin [15], au milieu d'une affluence considérable et profondément impressionnée.
    Le bruit avait couru jeudi matin que M. Berthaud, fou de douleur, avait tenté de mettre fin à ses jours ; cette nouvelle était fausse. M. Berthaud a été pris de faiblesse ; il est tombé sur le lit de la petite fille et s’est fait une blessure au front.
    Telle est la navrante histoire de ce drame qui, depuis deux jours, fait l’objet de toutes les conversations. S'il peut être un adoucissement à sa douleur, M. Berthaud le trouvera dans les nombreuses marques de sympathie qui lui ont été prodiguées en cette pénible circonstance.

    Caisse de retraite. — Jeudi [14], a eu lieu au théâtre l'assemblée générale de la Société de la caisse de retraite des ouvriers de Sedan. Cette réunion était présidée par M. Adrien Parent; sur la scène nous avons remarqué M. le maire de Sedan, M. le sous-préfet, M. le docteur Péronne, président de la Société de secours mutuelle, M. le docteur Peltier, MM. Talot et Morelle, conseillers municipaux qui avaient fait le contrôle des livres de la Société ; MM. Barré, Langlois, Alexandre, Bournelle, conseillers municipaux.
    La séance a été ouverts par M. Adrien Parent qui a exposé la situation de la Société. Le passage suivant du discours de M. Parent a été fort apprécié :
    « Nous voudrions que notre Société prit une grande extension et nous serions heureux de voir venir se joindre à nous tous ceux qui aiment le travail et l'économie.
    » Nous voudrions que chacun comprit combien il eut encourageant pour des administrateurs de voir le nombre de leurs abonnés se multiplier.
    » C’est l'union qui fait la force et c'est avec l'accroissement des économies de chacun que nous arriverons à assurer l’avenir de notre caisse de retraite et à en augmenter les ressources. Cette année comme les années précédentes nous avons vu nos associés libres nous encourager par leurs dons. Nous leur adressons nos sincères remerciements. »
    L’orateur remercie Mme veuve Aubry-Leroy, M. et Mme E. Quinart, M. Auguste Robert, etc.
    Voici maintenant la situation financière au 31 décembre 1884 : Recettes : 650,269 fr. 25 ; dépenses, 30,312 fr.; net, 619,957 fr. 23. Pendant l’année 1884 la Société a enregistré 39 admissions, 11 radiations, 11 décès de sociétaires.
    Les ouvriers de Sedan se distinguent toujours par leur tenue irréprochable.
    Les délibérations les plus graves se font au milieu d'un silence parfait, chacun présente ses observations avec calme et les discussions sont les plus courtoises et les solùtions interviennent sans difficulté.
    C’est ce que tout le monde a remarqué jeudi avec une satisfaction bien légitime.

    Le lait. — Le lait que nous vendent nos laitières a, été soumis, hier matin, à 5 heures, à l'examen. Aucune contravention n’a été faite.

    Arrestation. — La nommé Arnaise a été arrêtée pour ivresse, rébellion et coups portés au garde-champêtre.

    Musique du 128e. — Dimanche 17, place Turenne, de 2 à 3 heures :
    Le Camarade, allégro (Gurtner). — La Couronne d’Or, ouverture (Buot). — La Mascotte, fantaisie (Audran). — Lucrèce Borgia, ouverture (Donizetti). — Souvenir de Signy l'Abbaye (Meister).

    Caisse de retraite. — Dans notre compte-rendu d'hier [16] sur l’assemblée de la Société de la caisse de retraite des ouvriers de Sedan, nous avons omis de dire que cette année, le legs Videt-Bizot serait accordé à Mlle Raguin, membre de la caisse de retraite.

    Commencement d’incendie. — Vendredi soir [15], vers 11 heures et demie, le feu s'est déclaré au domicile de M. Clarinval, rue Saint-Michel. La cause est attribuée à une personne imprudente qui aurait passé près d’un lit avec une bougie allumée. Les rideaux furent immédiatement en flammes. Aux cris : « aux secours » les voisins arrivèrent et en moins de dix minutes tout était éteint.

    Théâtre. — Lundi 18 mai : La Dame Blanche, opéra comique en 3 actes ; Le Serment d'Horace, comédie en un acte. — Bureaux à 7 heures 1/2. — Rideau à 8 heures.

    Hernie. — M. BACH, bandagiste-herniaire, à Varangéville (Meurthe-et-Moselle), de passage deux fois par an, avantageusement connu depuis plus de vingt-huit ans dans ce pays, pour contenir et guérir les hernies les plus anciennes et les plus volumineuses. (Nouveau système), clef pouvant donner la pression et l’inclainaison désirable. Sera, à Mézières, Hôtel du Palais Royal, le 19 mai ; à Sedan, Hôtel de l'Europe, le 20 mai.

    Adjudication volontaire. — Le Samedi 6 juin 1885, à deux heures de relevée, à Sedan, en l'étude, pont de Meuse :
    D’UN BOIS de 27 hectares 81 ares, situé à Angecourt, à dix minutes de la gare; gros et petit gibier ;
    Et d’une MAISON à Sedan, rue des Caquettes, 11; comprenant trois corps de logis, deux cours avec puits et pompe. Superficie ; 545 mètres carrés. Revenu possible ; 2,000 fr. Mise à prix : 6,000 fr.
    S’adresser à Me Félix COUSIN, notaire, pour renseignements, et pour visiter le bois, à M. Baudelot, garde à Haraucourt.

    Séance artistique à la Loge. — Dimanche, vers 4 heures, M. Frédéric Trémel, guitariste de talent, a donné, à la Loge maçonnique, une séance qui a été des plus goûtées.
    Malheureusement, le temps incertain de la journée avait empêché plusieurs personnes de se risquer à gravir les hauteurs de Mon-Idée.
    Mme Trérmel a accompagné, sur l' harmonium, un fort joli morceau de guitare.
    Une quête faite au profit des blessés du Tonkin a produit la somme à; 18 fr. 50.
    Aujourd’hui mardi [19], à 8 heures et demie du soir, M. et Mme Trémel donneront une séance au Cercle de La Marck.

    Les coiffeurs. — On sait que les coiffeurs et perruquiers de Sedan ont formé une Société de secours destinée à venir en aide à ceux d'entre eux qui seraient atteints par la maladie.
    Le bureau de cette Société est ainsi composé :
    M. Nemery, président; M. Antoine Martin, secrétaire, et M. Marchal, trésorier.
    C'est seulement dans trois ans, quand la Société aura des fonds suffisants, qu'elle pourra fonctionner efficacement, c’est à-dire venir en aide à ceux qui, malades ou infirmes, ne seront, plus capables de travailler.

    Conseil municipal. — ​Le Conseil municipal est convoqué pour mercredi, à 2 heures et demie, au lieu ordinaire de ses délibérations. L’ordre du jour porte : « Continuation de la session de mai »

    État civil du 8 au 15 mai 1885. — Naissances : Garçons, 3; filles, 5.
    Mariages : Emile Joseph Gardin, 27 ans, ouvrier tapissier, et Marthe-Marie Forst, 18 ans, modiste. — Paul-Emile Chaineaux, 30 ans, ouvrier sellier, et Marguerite Mercier, 30 ans, repasseuse.
    Décès : Louis Kischmann, 4 mois. — Elisée-Henry Arnould, 47 ans, employé de fabrique. — Joseph Stevenin, 62 ans, ouvrier de fabrique. — Lucie-Joséphine Mangeot, 2 ans — Jacques Daux, 60 ans, vannier. — Nicolas Heynen, 64 ans, débitant. — Jean-Baptiste Gourdet, 39 ans, tisseur. — Caroline-Lucie Laperteaux, 11 mois.

    Caisse d'épargne. — Opérations du 17 mai 1885. — Caisse centrale. — 139 versements dont 12 nouveaux, 24,291 fr. — 50 remboursements dont 4 soldés, 11,061 fr. 49 — SUCCURSALE DE VRIGNE- AUX-BOIS . — 3 remboursements dont 2 soldés, 2,935 fr. 16 c.

    AVIS. — M. AMBERT, Charles, habitant Sedan, prévient le public qu'il ne paiera pas les dettes que pourrait contracter sa femme, née Julie LEROY, qui a quitté le domicile conjugale.

    Collège. — Les congés de la Pentecôte pour les élèves du collège et des cours secondaires de jeunes filles commenceront le samedi 23 mai après la classe et les cours du soir et prendront fin le lundi 25, au soir, à l’heure réglementaire.
    Puisque nous parlons du collège, enregistrons quelques succès :
    Deux élèves, Paul Bourguignon et Jean Adnet viennent de subir avec succès les épreuves du baccalauréat ès-sciences devant la Faculté de Paris, le premier avec la note très-bien, le second avec la note bien.
    M. Paul Tournay, fils de l’ancien receveur des douanes à La Chapelle, ancien élève du collège de Sedan, vient d’être reçu docteur en médecine, après un brillant examen. Un de ses condisciples, M. Rieffet, Henri, étudiant en médecine à Paris, vient d’être reçu interne des hôpitaux le 14° sur 800.

    Statue. — Dans une réunion, provoquée par M. Marchand, président du comité, les commissaires de la St-Blaise ont voté sans discussion une proposition tendant à demander au maire l’autorisation d’ouvrir une souscription pour l'érection d’une statue à Louis Labauche, fondateur de l’industrie lainière à Sedan.
    M. Dauloy-Lemoine, auteur de la proposition, a été chargé de faire la demande.

    CONSEIL MUNICIPAL DE SEDAN. — Séance du 20 mai 1885.
    Séance exclusivement d’affaires. Il s’agit d’abord des comptes du receveur municipal, de l’économe des hospices et du Bureau de bienfaisance, pour lesquels le Conseil émet un avis favorable.
    Vient ensuite l’examen des comptes du maire. Aux termes de la loi, le maire doit se retirer pour permettre au Conseil de délibérer en toute liberté d’esprit. M. Philippoteaux se lève donc et quitte la salle des séances. Deux noms sont mis en avant pour occuper le fauteuil de la présidence : ceux de MM. Talot et Lecomte. M. Lecomte déclinant cet honneur, c’est à M. Talot qu’il est échu.
    Pour 1884, les dépenses s’élèvent à 1,261,178 fr. 40. Les recettes à 1,170,958 fr.52. 11 reste donc un excédent de 209,875 fr. 12 qui sera reporté au budget de 1885.
    Cet examen de comptes n’a pas duré 10 minutes ; naturellement il a été ratifié. Comment eut-il pu en être autrement?
    M. le maire revient à la séance ; il reçoit avec une attitude modeste les congratulations de M. Talot, et d’une voix légèrement émue, remercie ensuite le Conseil d’avoir approuvé sa gestion. C’est la petite note sentimentale de la séance.
    Legs Videt-Bizot. — M. Peltier donne lecture de son rapport tendant à accorder le legs Videt-Bizot à Mlle Roguin et à M. Alfred Picard. Ils seront convoqués tous deux pour vendredi ou samedi, afin de recevoir leurs livrets.
    Commission des eaux. —- M. Léon Barré donne lecture de son rapport sur les eaux et demande au Conseil qu’on lui confirme le mandat qui lui a été donné. M. Barré reçoit satisfaction et son rapport est adopté.
    Urinoirs. — Le Conseil s’occupe de la question des urinoirs qui est approuvée.
    Différentes affaires. — Le Conseil statuera, aujourd’hui, sur le rapport de M. Langlois relatif à la demande formulée par les membres du Sport nautique.
    M. le maire donne lecture d’une lettre des habitants de bla rue de  l ' Horloge et de la place du Château demandant que le marché à la criée soit établi place du Château ; cette proposition est renvoyée à la Commission spéciale.
    Vient enfin la demande de subvention formulée par M. Delestang-Kastner, directeur du théâtre. Tous les conseillers ont été unanimes à reconnaître les mérites de la troupe d’opéra que nous possédons et à regretter l’indifférence du public à son égard, mais ils n’ont pas cru devoir accorder le plus petit subside.

    Concert spirituel. — On nous apprend qu’un concert des plus spirituels a eu lieu mardi soir à l'école des chers frères. Le produit de la recette était destiné, non pas aux blessés du Tonkin, comme on pourrait le croire, mais aux caisses de la pieuse école qui sont, parait-il, dans un état de pénurie inquiétante. Les beaux jours de prospérité sont passés ; les dons se font plus rares ; les courageux membres du conseil d'administration, peu soucieux de remplir, à eux seuls, les coffres-forts de leur chère école, ont donc imaginé d’organiser un concert.
    Dans l’assistance on a remarqué M. le président du tribunal civil, M. le procureur de la République, M. le conservateur des hypothèques, etc.
    Le programme était des plus attrayants. On a dû exécuter Mireille, une ravissante romance dont les finales mélodieux ont souvent frappé les oreilles des passants qui se promènent le soir dans la Grande-Rue, près du Café des Glaces. Les chers frères ont certainement goûté et apprécié les charmes de cette jolie musique qui a dû être pour eux une aimable diversion aux cantiques du mois de Marie.

    Objets perdus. — Il a été perdu, par diverses personnes, 1 pièce de 2 fr.; un châle en dentelle noire et une cuiller à café en ruolz. En cas de découverte prière de rapporter ces objets au bureau de police.

    Objets trouvés. — M. Bourotte, Emile, conducteur d’omnibus, tient à la disposition de qui l’a perdu, un porte-monnaie contenant la somme de 11 fr. 40. — La petite Florès a déposé au bureau de police un porte-monnaie contenant 0.10 centimes, trouvé en ville. — On a déposé au bureau de police un porte-monnaie contenant 0.20 cent., deux crochets de sac et quelques boutons.

    Le budget. — Nous avons sous les yeux le budget supplémentaire au budget de 1885.
    Le total des recettes supplémentaires s'élève à 581,186 fr. 44 cent. Dans cette somme sont compris : d'abord l'excédent de 1884 qui, suivant le procès-verbal de règlement s'élève à 209,875 fr. 12, ensuite les différentes sommes qu'il reste à recouvrer de l'exercice 1884 et en dernier lieu des recettes non prévues au budget primitif de 1885.
    Le total des dépenses supplémentaires s'élève à 628,358 fr. 78c.
    Nous aurons l'occasion de revenir sur les différents articles de ces chapitres du budget et de les exposer en détail.

    Une pétition. — Nous apprenons que tous les maraîchers, bouchers, marchands de volailles, bref toutes les personnes qui vendent leurs produits sur la place de Sedan vont adresser une pétition au maire pour lui demander de lever l'interdiction qui leur est faite de vendre leurs marchandises avant huit heures du matin en été et neuf heures en hiver. Ils désirent avoir l'autorisation de vendre à l'heure qu'ils trouveront convenable. Les restaurateurs, hôteliers et chefs de pension accueilleront cette pétition avec plaisir, et la soutiendrons certainement.

    Vol. — Procès-verbal [24] a été dressé contre les femmes M... et veuve N..., de Torcy, pour vol de balles de plomb sur le champ de tir.

    Conférences ouvrières. — On nous prie d'insérer l'avis suivant [24] :
    Le citoyen J.-B. Clément qui a déjà donné des conférences à Nouzon, Braux, Bogny, Deville et Charleville, se propose de continuer dans les localités suivantes : Mohon, le 24 , à 1 h.1/2 ; lundi 25 à Monthermé, à 1 h.1/2 salle Bertrand-Desmar; Revin, le 25, à 8 h. du soir ; Fumay, le 26, à 8 h. du soir ; Thilay, le 27, à 8 h.du soir ; le 28, les Hautes-Rivières, à 8 h. du soir ; le 29, à Sedan, à 7 h. du soir ; à Rethel, le 30, à 8 h. du soir ; à Nouzon, le 31, à 4 h. du soir.

    Musique du 128e de ligne. — Dimanche 24, place Turenne, de 2 à 3 heures : 1. Allegro militaire. (X..) — 2. Zampa, ouverture ( Hérold ) . — 3. Si j'étais roi, fantaisie ( Adam ) . — 4. Lucrèce Borgia, fantaisie ( Donizetti ) . — 5. La Esmeralda, valse ( Douard ) . 

    CHEMINS DE FER DE L’EST. — Promenade dans la vallée de la Meuse. — En vue de faciliter les promenades dans la Vallée de la Meuse, les dimanches et jours de fête, la Compagnie des chemins de fer de l’Est délivre, comme les années précédentes, du 1er mai au 15 octobre, à ses gares d’Epernay, de Reims, de Rethel, de Sedan et de Charleville pour Givet, des billets spéciaux d’aller et retour à prix très réduits, donnant aux voyageurs le droit de descendre à l’une des stations comprises entre Charleville et Givet et de reprendre le chemin de fer à une autre station. 
    La délivrance de ces billets a lieu le samedi ou la veille des jours de fête à partir de midi et se continue jusqu’au lendemain à midi. Ils sont valables, pour le retour, jusqu’au lundi ou jusqu’au lendemain des jours de fête, dans les trains partant dans la matinée jusqu’à midi. Enfin, ils sont reçus dans tous les trams comprenant des voitures de la classe pour laquelle ils sont délivrés. 
    Prix des billets d’aller et retour : d’Epernay, 1re classe 12 fr., 2e classe, 9 fr., 3e classe 7 fr.; de Reims, 10 fr ., 8 fr., 6 fr. ; de Rethel, 8 fr., 6 fr., 4 fr.; de Sedan et Charleville, 7 fr., 5 fr, 3fr.

    BLESSÉS DU TONKIN. —  Une quête faite mercredi soir [20 mai] dans une réunion d'amis a produit la somme de 14 fr. 50.

    Théâtre. — Demain, mercredi 27, première représentation de Manon Lescaut, opéra comique en 4 actes, musique de Massenet, paroles de Meilhac et Gilles .

    La journée du lundi. — Lundi matin [25], les abords de la gare étaient envahis par une foule nombreuse qui allait prendre le train, de Raucourt, pour assister aux fêtes du Comice. Aussi les rues de notre ville présentaient-elles, dans la journée, une apparence assez morne. Ceux que la crainte de la pluie avait empêché de partir, ont regretté leur appréhension, car quelques gouttes d'eau sont seulement tombées vers 6 heures du soir.

    Incendie. — Un commencement d’incendie s’est déclaré, lundi soir, vers 7 heures, dans un fournil appartenant à M. Pingard, jardinier au Fond-de-Givonne.
    M. Pingard avait laissé du bois entre le haut du four et la toiture. Ce bois s’est enflammé et a communiqué le feu aux poutres du toit. L’alarme aussitôt donnée, plusieurs personnes sont arrivées en hâte et ont pu éteindre rapidement les flammes.
    Les pertes sont évaluées à 200 francs.

    Expulsion. — La gendarmerie a reconduit à la frontière la nommée Maury, femme belge, contre laquelle a été rendu un arrêté d’expulsion.

    Obsèques de M. Reitter. — Les obsèques de M. Reitter, juge de paix du canton Nord de Sedan, ont eu lieu lundi [25]. Le présidant du tribunal a prononcé quelques paroles très émues ; il a retracé la vie du défunt et a rappelé les grands sentiments patriotiques qui l'ont toujours guidé dans tous les actes de sa vie.
    M. Reitter était né à Sarreguemines en 1824. Après la guerre franco-allemande, il quitta son pays natal pour, comme l’a dit le président du tribunal dans un éloquent langage, ne pas se séparer de la France qu'il aimait tant.
    Aujourd’hui le corps de M. Reitter repose à Sarreguemines, qui redeviendra un jour ou l’autre, pays français. M. Orban, lorrain, lui aussi, a su faire vibrer tous les cœurs par l’éloquence de ses paroles frappées au coin du patriotisme le plus pur.

    « La Fraternelle. » — La Société lyrique la Fraternelle prie les jeunes gens qui se sont fait inscrire pour la chorale fondée par cette Société, de se réunir chez M. V. Carré, avenue du Collège, à 8 heures du soir, le samedi 30 mai, pour décider la date des répétitions ; une salle sera spécialement réservée ; les jeunes gens et amateurs de musique pourront encore se faire inscrire jusqu'au samedi 30 mai, date de la fondation de la chorale la Fraternelle.

    Faux bruit. — De mauvais plaisants ont eu la singulière idée de faire courir, lundi matin, à Bosséval et à Vrigne-aux-Bois, le bruit que M. Guichard, vendeur du Petit Ardennais, avait tenté de se pendre.
    Nous ignorons à quel mobile ont obéi ces étranges farceurs. Jamais M. Guichard n’a tenté de mettre lin à ses jours.

    État-civil du 16 au 23 mai 1885 .Naissances. — Garçons : 5 ; filles : 5.
    Mariages. — Pierre Antoine, 26 ans, employé, et Anna Richon, 21 ans, couturière. — Eugène Gippon, 28 ans, gagé de fabrique, et Emilie Euphranie Collet, 25 ans, couturière. — Victor-Jean-Baptiste Hollinger, 22 ans, magasinier, et Marie Pain, 21 ans, raccommodeuse de drap. — Augustin Questroy, 26 ans, terrassier, et Marie-Adélaïde Lamotte, 31 ans, journalière. — Auguste Hendel, 26 ans, ouvrier de fabrique, et Marie-Octavie Marchal, 21 ans, couturière.
    Décès. — Du 16, Marguerite Delchenel, veuve Gérard, 81 ans. — Du 18, Sophie Ramonot, veuve Mangin, rentière, 87 ans. — Jean-Pierre-Théodore Luc, lainier, 60 ans. — Du 20, François Mazelot, rentier, 64 ans. — Du 21, Pierre-Joseph Thuillier, ajusteur-mécanicien, 39 ans. — Du 23, Jules-Ernest Bertrand, 11 mois. — Jean-Michel Reitter, 61 ans, juge de paix.

    Le Comité de la Libre-pensée vient d’adresser à M . Lockroy, la lettre suivante :
    — « En présence du deuil immense provoqué par la mort de Victor Hugo, nous ne pouvons, Monsieur, que mêler nos larmes aux vôtres, à celles de la France et du monde entier.
    » Si une pensée peut contribuer à atténuer notre douleur, c’est que cette mort matérielle n'est pour le grand poète que le seuil de l’immortalité. Son souffle puissant continuera à animer notre civilisation pour la pousser vers le progrès : nous continuerons à puiser les inspirations généreuses dans ses œuvres ; nous apprendrons à nos enfants les vers de bronzé dans lesquels il a gravé toutes nos gloires et les strophes indignées dont il foudroyait le potentat parjure et traître, le prêtre sacrilège et apostat. Nous leur dirons que Victor Hugo, le vengeur implacable lorsqu’il s’agissait d’étaler en plein soleil la turpitude du crime triomphant, pleurait sur les misères des déshérités, trouvait des paroles d’une douceur ineffable pour peindre la grâce et la candeur de l’enfance.
    » Et vous, Monsieur, qui avez eu le bonheur de vous asseoir en fils au foyer du Maître, veuillez être notre interprète auprès de toutes les personnes qui lui étaient chères et leur exprimer combien nous compatissons à leur douleur. »
    LES MEMBRES DU COMITÉ DE LIBRE-PENSÉE SEDANAISE.
    (Suivent plus de 50 signatures).

    Théâtre. — Très belle salle, hier [28], au Théâtre, pour Manon. La remarquable et savante partition de Massenet a été bien interprétée. Le public a rappelé deux fois les artistes et les applaudissements ont été nombreux. Cette œuvre est bien difficile à apprécier en une seule fois.
    On désire une deuxième représentation.

    Rectification. — M. le procureur de la République n’assistait pas au concert spirituel de l’école des frères dont nous avons parlé vendredi.
    Nous nous empressons de faire cette rectification.

    Contravention. — Il a été dressé procès-verbal contre trois bouchers de la ville qui ne se soumettaient pas à la police du marché.

    Objets trouvés. — Un parapluie et plusieurs clefs trouvés en ville ont été déposés au bureau de police. — La demoiselle Sabouret, Maria, chez M. Christin, à Sedan, tient à la disposition de qui l’a perdu une broche en argent ornée de quelques brillants — Le sieur Jean, employé d’octroi à Sedan, tient à la disposition de qui l’a perdu une flanelle trouvée au passage de la Maquette.

    Caisse d’épargne. — Opérations des 21 et 24 mai 1885. — CAISSE CENTRALE : 85 versements dont 12 nouveaux. 19,179 21; 63 remboursements dont 18 soldés, 18.225 65. — SUCCURSALE DE CARIGNAN : 52 versements dont 8 nouveaux, 17.002 25 ; 19 remboursements dont 2 soldés, 4.675 37. — SUCCURSALE DE DOUZY : 20 versements dont 3 nouveaux, 7.248 86 ; 8 remboursements
    dont 1 soldé, 3.095 14. — SUCCURSALE DE MOUZON : 20 versements dont 3 nouveaux, 7.765 »» ; 9 remboursements dont 1 soldé, 3.444 08. — SUCCURSALE DE RAUCOURT : 37 versements dont 7 nouveaux, 5.979 »»; 9 remboursements dont 2 soldés, 2.632 77. — SUCCURSALE DE VRIGNE-AUX-BOIS : 9 versements dont 2 nouveaux, 2.180 »» ; 7 remboursements dont 1 soldé, 1.563 19.


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  • Juillet

    Vengeance cléricale. — On nous écrit : II y a quelques jours avaient lieu à Vendresse les obsèques purement civiles de M. Guérin. Le Petit Ardennais a rendu compte de cette cérémonie à laquelle assistaient plus de six cents personnes.
    Or, les bons cléricaux de la localité, naturellement furieux de cette manifestation de la Libre Pensée, ont cherché à s’en venger à l’aide d’un de ces moyens dont ils semblent avoir le triste monopole.
    Voici en quoi consista leur petite perfidie. Ils écrivirent à plusieurs fabricants de Sedan pour qui Guérin père et les deux frères Guérin travaillent comme tisseurs en les invitant à leur retirer leur gagne pain.
    L ’un de ces fabricants fit bonne justice de cette lâche dénonciation et n’en continua pas moins à donner du travail à Guérin père et à l’un de ses fils, mais il n'en fut pas de même d’un autre bien connu pour ses tendances réactionnaires et ultramontaines. Celui-là s'empressa de refuser tout travail à l’un des fils Guérin.
    Voilà donc les moyens qu’emploient les cléricaux.
    Or, nous serions curieux de savoir ce qu’ils diraient si les républicains usant de représailles, s’avisaient d’imiter leur exemple. 

    LA FÊTE NATIONALE. — Le départ de la retraite s’est fait lundi, à neuf heures du soir, sur la Place Turenne. La musique des pompiers. l'Harmonie, la Fanfare de trompes de St Hubert et la Société de gymnastique parcourant la ville et une foule considérable les acclame et leur fait cortège. On remarque quelques illuminations et l'on entend des groupes qui chantent La Marseillaise et le Chant du Départ
    Journée du 14. — la Revue. — A huit heures du matin, les troupes de la garnison, les pompiers, la douane et les gendarmes sont passés en revue par les généraux Deloye et De Liniéres, dans le vaste champ de manœuvre de la prairie. Le panorama qui encadre nos troupes est magnifique, l'effet est grandiose. Les spectateurs sort nombreux, les visages radieux, et une émotion véritable empoigne tout le monde lorsque les musiques font retentir notre hymne national. La tenue des troupes est superbe et le défilé s’accomplit dans un-ordre parfait.
    Le bataillon scolaire. — A neuf heures, sur la Place d’Armes, notre bataillon scolaire au complet est passé en revue par M. le sous-préfet et par la municipalité, accompagnés des instituteurs et autres fonctionnaires. Chacun admire notre jeune milice. Bientôt arrive le bataillon scolaire de Balan. Chaque compagnie commandée par un sergent du 128e de ligne exécute les exercices de maniement d’armes avec beaucoup d’ensemble et de précision, ensuite M . le sous-préfet après avoir félicité le chef instructeur du bataillon, adjudant au 128e, fait une allocution que nous ne pouvons entendre et remet le drapeau accordé par le gouvernement à notre bataillon scolaire au maire de la ville, lequel lit un discours qui ne parvient pas non plus jusqu’ nous, après quoi il remet le drapeau à l'un des sergents du bataillon accompagné de sa garde d’honneur, deux de ses collègues. Les bravos éclatent et l'on entend de nombreux cris de : Vive la République !
    Les musiques des pompiers et de l’Harmonie font entendre La Marseillaise, le Chant du Départ et d’autres morceaux, puis le défilé s’accomplit avec ordre.
    Nos félicitations aux braves et dévoués instructeurs de notre jeune phalange. Il ont obtenu en quelques mois un résultat parfait. La discipline, la tenue et les exercices sont là qui attestent l’excellence de la méthode et la capacité des instructeurs militaires.
    Des salves d’artillerie un peu maigres sont tirées pendant la revue du Bataillon scolaire, qui se termine par une promenade sur la place Turenne.
    Matinée musicale. — La matinée du théâtre obtient un véritable succès, la salle est bondée. Bravo aux Enfants de Momus qui ont chanté avec beaucoup d'ensemble deux chœurs superbes. La Fraternelle a fait de son mieux , quelques-uns de ses membres ne sont pas tout à fait aguerris aux feux de la rampe, mais le public fait la part de la bonne volonté et de l'émotion inséparable...
    Le programme se corse de deux grands morceaux chantés par un amateur, artiste de grand talent bien connu et bien goûté du public qui lui fait fête à chaque audition.
    Jeux publics. — Les prix du mât de cocagne sont prestement enlevés par un champion qui rendrait des points au plus agile de la gent simiesque. Les courses au sac ét les douches polonaises attirent un concours d’amateurs spéciaux, quelques-uns se font applaudir par leur adresse à gagner les prix.
    Concerts. — Le Jardin d’horticulture qui prend figure et dont les plantations font le plus bel effet, attire un nombreux public. L'harmonie y exécute un excellent programme et quelques solistes se font surtout remarquer.
    Objection : Puisque I’occasion s’en présente, nous constatons l’insuffisance des sièges du jardin, pourquoi ne laisse t-on pas en pareille circonstance, des loueurs de chaises remplir la lacune ? Pourquoi aussi en un pareil jour laisser subsister l’affrouse barrière de bois si incommode qui obstrue et déshonore l’entrée de notre beau jardin public.
    Le concert des pompiers donné sur la place d’armes à 5 heures est aussi très goûté. Les exécutants sont entourés par une foule considérable.
    Pour être juste, nous devons féliciter nos deux musiques, qui depuis le matin, travaillent sans trêve ni relâche, notamment celle des pompiers qui a commencé par la revue militaire du matin.
    Après les concerts il existe un intervalle dans les divertissements. A ce moment une certaine fatigue mêlée de déception se lit sur toutes les physionomies. La gaîté n'est pas tout à fait expansive, c’est qu’il manque à notre fête un élément avec lequel il faut compter et qui a bien son mérite dans les festivités populaires.
    Les places d’Armes, du Collège, d’Alsace-Lorraine, du Rivage, de Turenne, n’ont aucune baraque foraine, pas le plus petit saltimbanque, pas le moindre manège de chevaux de bois, nous n’entendons nulle part ces musiques endiablées, ces grosses caisses retentissantes, ces boniments et ce lazzis ébouriffants, ça manque et ça fait un vide. Pourquoi l'absence de cette partie si utile dans le concert des fêtes publiques ? Chacun se le demande et le déplore.
    L’effet qui en résulte est pénible et désoriente la foule qui cherche vainement une attraction,un spectacle de la rue. Que nos édiles fassent en sorte d’attirer désormais ce genre de distraction. Il est indispensable, nous no l’avons que trop vu mardi.
    Fête de nuit. — Le bal, commencé à huit heures du soir, a fini à une heure.
    Pendant tout ce temps les danses sont très animées, les couples s’en donnent à cœur joie ; les toilettes féminines sont délicieuses et nous sommes autorisés à supposer que les tendres paroles, les doux aveux, les promenades expansives viennent apporter une ]oie sans mélange, un bonheur délicieux dans les cœurs jeunes et aimants.
    Tant mieux, la République n’a rien à y perdre !...
    Illuminations. — En première ligne, la gare se fait admirer; l’effet est magnifique. La Caisse d’épargne est éclairée avec goût ; le musée, le Cercle, la Halle, le palais de justice, le théâtre, la gendarmerie, la caserne d’Asfeld attirent et flattent l’œil. Les illuminations du collège et de l' hôtel des postes sont trop modestes et souièvent des critiques. Nous nous souvenons aussi que jadis toutes les fenêtres du grand quartier étaient éclairées; on s’est contenté cette fois de portiques et d’ifs à l’entrée. L ’entrée de la caserne d'infanterie est ornée de feuillages, de guirlandes et d’attributs. Beaucoup d’habitants ont aussi illuminés leurs façades avec goût. N ’oublions pas le Cercle de la Marck qui tous les ans se distingue et qui cette année a une décoration d’un effet très heureux. A une heure du matin, tout redevient calme. Nous n'avons à noter aucun incident regrettabie  et croyons que le rôle de la police a été des  plus faciles. Nous on sommes très heureux, car  cela ne fait pas l'affaire de nos réactionnaires qui voudraient bien qu’un peu de tapage, qu’un peu  de désordre leur donne prétexte à récriminations. L’esprit républicain a plus de sagesse et l’a ] fait voir hier . Pour terminer, exprimons un souhait qui est dans toutes les bouches : l'armée a toutes les sympathies de la population sedanaise ; les autorités militaires en ont eu en auront des preuves nombreuses. Pourquoi les musiques de nos régiments n'ont elles pas pris part à la retraite aux flambeaux et ne se sont-elles pas fait entendre dans les concerts du 14 ? La population serait heureuse à l’avenir de ne plus avoir à constater cette abstention.

    CONSEIL MUNICIPAL DE SEDAN. — Séance du 13 juillet 1885.
    Caserne du Ménil. — M . le maire dit, au début de la séance, qu’il a adressé à M. le ministre de la guerre copie de la délibération du conseil en juin dernier, au sujet de la gar­nison promise, mais que, jusqu ’à présent, il n’a reçu aucune réponse. Le conseil l’invite à continuer ses démarches.
    Eaux de l’hospice civil. — Le ministre de la guerre ayant prononcé la résiliation, à partir du 1er septembre 1885, du bail d’affermage passé avec la ville pour la concession d ’eau à l’hospice civil et venant de la source militaire, le conseil décide qu’il y a lieu de faire des démarches auprès de l’autorité pour obtenir de M. le ministre qu’il revienne sur cette décision. En cas de refus, le conseil examinera un projet tendant à établir une conduite d ’eau de la place Turenne à l’hospice (dépense approximative ; 1 à 8,000 fr.). La moitié de cette somme serait supportée par l’hospice.
    Legs. — Le conseil donne un avis favorable au legs de 1,000 fr . fait au bureau de bienfaisance par M. Wilquin , propriétaire.
    Les rues. — Il est ensuite procédé à des décisions concernant las alignements et prolongements de différentes voies de la ville. La ville achètera à M. Colson 6 m. 31 de terrain pour l ’alignement de la rue des Caquettes. Le conseil autorise l ’administration à traiter moyennant 0,60 cent, du mètre, pour l’achat de terrain à faire à MM. Stoffels et Pénasse, pour le prolongement de la rue des Fossés. Les projets d’alignements de la rue de Bazeilles et de la place Verte, sont approuvés.
    Bourses. — Une demande de bourse est renvoyée à la commission d’instruction publique. Le jeune Isidore Clarinval a écrit pour rendre compte de ses examens à la Faculté des sciences de Lille . Il a été classé la 3° avec la note très bien. M. le maire donne lecture de cette lettre.
    Statue de Turenne. — Le projet de supprimer la grille de cette statue est renvoyé à la session d’août.
    Ligne de Raucourt à Vouziers. — Le Conseil rejette à l ’unanimité la nouveau tracé proposé qui part de Vrigne-Meuse et vote une subvention de 15,000 fr. sur celui précédemment tracé de Raucourt à Vouziers.
    La séance est levée.

    Simple question à M. Philippoteaux. — On nous écrit : Dans la dernière séance du Conseil municipal, il a été rendu compte des notes obtenues par le jeune Clarinval, élève de mathématique au lycée de Lille. A ce propos, nous demandons à M. Philippoteaux de quoi droit il a fait obtenir une bourse à ce jeune homme qui n’est pas Français ? Le père est Belge et le fils n’ayant pas vingt-un ans, n’a pas le droit d’option. Nous attendons la réponse à notre demande.

    Inauguration du Cercle militaire. — Samedi prochain 18 courant, aura lieu l’inauguration du Cercle militaire de MM. les officiers de l’armée de réserve et territoriale. A cette occasion de nombreuses invitations ont été faites à MM. les officiers de l’armée active. Cette inauguration promet d’être très brillante. La musique du 128e ligne doit y prêter son concours.

    Chien disparu. — Il a été perdu, sur la place Turenne, dans la soirée du 14 juillet, une toute petite chienne noire tâchée de feu sous le ventre et à la poitrine. Prière de la ramener au bureau de police; il y aura récompense.

    Accident. — Hier (16 juillet), le sieur Tristant, travaillant à la démolition d’un mur chez M. Godelle, hôtel de France, perdit l’équilibre et fut précipité d'une hauteur de huit mètres. Dans sa chute, il eut le crâne ouvert. L’état du blessé est grave. Tristant est marié et sur le point d'être père.

    Caisse d’épargne. — Opérations des 9 et 12 juillet 1885. — CAISSE CENTRALE : 147 versements dont 15 nouveaux . 34 62 25 ; 43 rem­boursements dont 7 soldés , 16.605 46. — SUCCURSALE DE CARIGNAN : 60 versements dont 9 nouveaux, 13.694 »» ; 8 remboursement» dont 1 soldé, 1.970 71. — SUCCURSALE DE DOUZY : 16 versements dont 3 nouveaux, 3.790 ; l10 remboursements dont 3 soldés, 3.130 35. — SUCCURSALE DE MOUZON : 13 versements dont 2 nouveaux, 2.964  ; 4 remboursements dont 2 soldéS, 2.964 . — SUCCURSALE DE RAUCOURT : 38 versements dont 4 nouveaux, 6.681 75 ; 6 remboursements dont 1 Soldé, 2.489 — SUCCURSALE DE VRIGNE-AUX-BOIS : 23 versements dont 2 nouveaux, 4.415  ; 9 remboursements dont 1 soldé, 3.103 68.

    M. Philippoteaux à la remise du drapeau. — On nous écrit : Grande cérémonie ce matin sur notre place d’Armes ; le bataillon scolaire recevait de M. le sous-préfet le drapeau national que beaucoup d’entre eux illustreront un jour.
    Le défilé a été fort beau et la promenade faite à la suite dans les principales rues de la ville a vivement ému la population ; j ’ai remarqué bien des larmes dans les yeux des mamans de ces petits troupiers. Et les papas donc ! Fallait voir comme ils étaient fiers et heureux de voir manœuvrer leurs fils ; chacun d’eux voyait déjà un futur héros dans le sien ; - grand et noble sentiment qu’il faut continuer à développer.
    Cette belle solennité était rehaussée par la présence du maire député de Sedan, du Conseil municipal, des professeurs du collège, venant à la suite du principal, et de tous les dévoués et modestes instituteurs de nos écoles primaires, etc., etc.
    Professeurs et instituteurs méritent des éloges pour l’instruction sérieuse et virile qu’ils donnent aux vengeurs de l’avenir ; à vous donc. Messieurs, les plus chaleureuses félicitations, à tous les titres vous les méritez, et croyez à la reconnaissance de tous les pères de famille.
    Quant au maire de Sedan, il était superbe, radieux, épanoui; il a prononcé devant nos petits soldats un discours qu’on ne pouvait entendre!; mais à voir les traits animés de son visage et ses gestes théâtraux, on pressentait qu’il devait sangloter de jolies choses. On s’égaierait en comparant ce discours avec celui qu’il prononçait deux ou trois années avant la guerre dans une distribution des prix du collège ; on rirait; fort de l’audace politique de ce pseudo-républicain.
    Il faut croire que l’épithète de vieux maire chatouille désagréablement les oreilles de M. Philippoteaux, car aujourd’hui il paraît rajeuni de quarante ans.
    Ses cheveux d’un beau chatain grand teint étaient frisés au petit fer ; aussi est-il resté découvert malgré le soleil pendant presque tout le temps de la cérémonie, correct dans ses poses et sa tenue, malgré la coupe surannée de son habit et son chapeau de forme préhistorique.
    Il portait ses décorations et les insignes de la députation; enfin il était beau et magistral comme le comédien Delobelle, de Daudet, accompagnant la dépouille mortelle de sa fille à sa dernière demeure.
    Oui, le député de Sedan était beau, et ceux qui l ’appellent le vieux maire ont tort, car il s’y entend pour corriger des années les cruelles morsures ; il pose, et même très bien, et par le temps qui court, à défaut d’autres capacités, celle-là a bien son mérite.
    Le roi de Sedan connaît bien ses sujets; ; il sait que pour beaucoup d’entre eux c’est par les yeux, comme nos petits écoliers des salles d’asile, qu’il faut les prendre ; c’est du moins ce que ses courtisans lui affirment, et il a une confiance absolue en son infatigable compère Tristan l’Hermite qu'on remarquait aussi à la cérémonie, ainsi qu’Olivier-le- Daim, dit Pieds-Fraîches, et son doux et timide Jacques Coyctier qui a si fort médicamenté ses ardeurs républicaines d'antan qu’il est aussi conservateur aujourd’hui que son autre collègue de la municipalité. Il faut bien que l'opinion du Louis XI municipal, qui fait, marcher Sedan, se déteigne sur ses favoris et ses familiers.
    Ah ! si tous les électeurs ardennais, de toutes les opinions, connaissaient M. Philippoteaux comme le connaissent tons les électeurs sedanais, de toutes les opinions, il serait, aux prochaines élections, renvoyé aux tranquillités de la vie privée ! Le département sera étonné de l'infime petit nombre de voix qu’il obtiendra dans sa bonne ville de Sedan.
    Prochainement nous parlerons des électeurs sedanais votant pour M. Philippoteaux.

    Ecole de tissage. — On nous écrit : Hier avait lieu à la mairie une réunion de fabricants commissionnaires en draperie pour discuter sur les mesures à prendre au sujet de l’école de tissage.
    Pour subvenir aux frais de cette école, une somme annuelle de 5,000 fr. est nécessaire. Comment trouver cette somme ?
    Cette question n’a pas été tranchée. Il est bien difficile, en effet, d’arriver à une solution en une seule séance, lorsqu’on vient sans y être préparé et sans avoir un ordre du jour suffisamment détaillé. 
    C’est cette dernière raison qui fait que bon nombre de fabricants se sont abstenus de se rendre à la réunion.
    Deux réunions au moins sont nécessaires. Dans la première on pose les bases, on fait des propositions ; dans la seconde réunion, on discute et l’on vote sur l’adoption de telle ou telle proposition.
    On a il est vrai, décidé de rétablir l’ancien prix de 0 fr. 50 par pièce pour le mesurage des draps. Dans l’intérêt même de l’école de tissage, nous engageons M. le Maire à ne pas avoir recours à ce moyen qui n’est ni juste ni opportun.
    L'Ecole de tissage, bien que les résultats obtenus jusqu’à ce jour ne soient pas appréciables, intéresse toute la ville ou tout au moins toute la fabrique. Or, il serait arbitraire de prétendre que certains fabricants doivent seuls en payer les frais, alors qu'aucun des grands fabricants de la place n’envoie ses pièces au mesureur public .
    Cette mesure proposée par une vingtaine de personnes ne représentant pas la majorité des fabricants, trouverait de nombreux adversaires.
    Ce serait provoquer ce qui s’est passé antérieurement, la création d'un second métreur public. Afin d’éviter un malentendu avant de mettre en vigueur cette proposition, nous engageons M. le maire à faire présenter une liste chez tous les fabricants payant le métreur, leur demandant s’ils sont partisans ou non de l’augmentation proposée. C’est selon nous, le seul moyen d’éviter des déceptions.
    L ’Ecole de tissage est nécessaire, nous le croyons, mais il faut chercher d’autres moyens pour subvenir à ses frais.
    Fabricants, négociants, commissionnaires, marchands de laine, filateurs, la ville même y est intéressée. Il est donc juste que chacun y apporte sa quote-part.

    Conservatoire. — Parmi les lauréats aux concours du Conservatoire de Marseille, nous remarquons le nom de Mlle Valentine Degest, 1er prix au concours de solfège supérieur à l'unanimité.
    Mlle Degest est la fille de notre ancien commissaire de police et l’élève de M Van de Peer, ancien chef de l'Harmonie sedanaise.

    Etat-civil du 9 au 15 juillet 1885. — Naissances : Garçons, 4 ; filles, 7.
    Mariages : Charles Octave-Alfred Ivoilet, 26 ans, agent de police, et Marie-Antoinette Ebel, 17 ans, sans profession. — Gabriel Duroy, 34 ans, domestique, et Clémentine De Punnemæeker, cuisinière, 35 ans. — Paul Helin, 26 ans, menuisier, et Marie-Augustine Lambinet, 27 ans, lingère. — Paul Barlot, 31 ans, cordier, et Marie-Eugénie Husson, 24 ans, repasseuse.— Hippolyte Lamotte, 24 ans, magasinier, et Elisa Paulet, 24 ans, rentrayeuse.
    Décès. — Victor Guyot, 36 ans, garçon boulanger. — Nicolas-François Thévenin, 68 ans, étameur. — Augustine Zélia Guillaume, 48 ans,nopeuse — Emilie Muret. 32 ans, couturière. — Berthe Hulot, 11 jours. — Alfred-Auguste Blanchard, 32 ans, employé. — Jules-Adrien Guillaume, 1 mois. — Joseph André, 79 ans.

    Appel aux Comités. — On nous écrit : Les journaux de toutes nuances nous disent à chaque instant que les élections de la Chambre des députés pourraient bien avoir lieu le 16 août; en prévision de cet événement, on se demande comment il se fait que, dans chaque chef-lieu d’arrondissement, aucun Comité électoral, si ce n’est celui de Charleville, n’est en voie de formation et si l'initiative de cet appel ne doit pas émaner des conseillers généraux, conseillers d’arrondissement et conseillers municipaux; il importe cependant de connaître la pensée des candidats aspirant à la Députation. D'une Chambre sincèrement républicaine dépend cependant l’avenir de la République et qui pourrait, pour la dernière fois, fermer la bouche à ses adversaires.
    Cet appel patriotique sera-t-il entendu de la part de ceux à qui incombe ce devoir sacré, de ceux qui ont si bien su briguer les suffrages des lecteurs quand il s’agissait de leur propre élection ; mettront-ils, aujourd'hui, moins de zèle à l’œuvre quand il s’agit de sauvegarder la chose publique ?
    Voilà, monsieur le rédacteur, les simples réflexions d’un modeste électeur et de plusieurs de ses amis, peinés d’une si coupable indifférence de ceux qui devraient figurer au premier poste. Veuillez agréer, etc.

    Arrestation . — La gendarmerie a arrêté, en vertu d’un mandat d’arrêt du Parquet de Saintes, le nommé Compas, Louis, né à Rubécourt, inculpé de fabrication et émission de fausse monnaie, commises en 1877.

    Objets perdus. — Mme L ..., demeurant rue d’En Bas, a perdu un billet de 752 francs, 20 ou 25 francs contenu dans une enveloppe à l’adresse de Mme Coslett. — Mme X..., a perdu une paire de lunette de dame renfermée dans un étui portant le cachet de M. Charles Jacquart. — Prière de rapporter ces objets, il y aura récompense.

    Objets trouvés. — Le sieur Colombay, du faubaurg de la Cassine, a déposé au bureau de police un paquet de fourchettes, cuillers et un tire-bouchon. — M . L .., a déposé au bureau de police, un vieux porte-monnaie contenant une somme minime.

    Douceur évangélique. — On nous écrit : Hier samedi, avait lieu l’enterrement de M. M ... Au moment de la levée du corps, l’attention des assistants fut détournée par le bruit d’un soufflet vigoureusement appliqué. L'abbé Fay, dit Courte vue, oubliant la retenue que lui commandaient et l’assistance, et le caractère de cette cérémonie funèbre, venait, sans motif aucun, d’appliquer d’une main de maître, un soufflet retentissant sur la joue du malheureux enfant de chœur porte-croix qui s’en est allé en pleurant. Cet acte de brutalité inqualifiable n’a pas été, vous le pensez bien, interprété par l’assistance, en faveur du doux ministre de paix et de consolation.

    Chiens de bouchers.— Les bouchers qui occupent le marché couvert ne pourraient-ils pas être obligés de tenir leurs chiens à l’attache et les particuliers ne pas y conduire les leurs? Samedi dernier, des chiens se battant sont venus se jeter dans les jambes de deux dames et ont failli être cause d'un grave accident. Une de ces dames a été tellement effrayée qu’elle a failli perdre connaissance.

    Toujours la douceur évangélique. — On nous écrit : Sous la rubrique : « Douceur évangélique, » je lis dans votre numéro de samedi l’acte de brutalité commis par l’abbé Fay sur ce malheureux enfant de chœur. Témoin occulaire du fait, je suis, comme vous pouvez le penser, des premiers à le blâmer. Mais les parents assez naïfs ou assez peu scrupuleux pour exposer volontairement leurs enfants aux brutalités de ces enjuponnés n’encourent ils pas une grande part de responsabilité ? De plus les enterrements ont lieu chaque jour à toute heure. Comment se fait il que les enfants puissent ainsi être dérangés de leurs études et quitter les classes? M. l’inspecteur des écoles a-t-il autorisé la chose ?

    Ruse de voleur . — La nommé Armaise, Paul, actuellement détenu à la maison d’arrêt sous l’inculpation de vol d’argent au préjudice d’un habitant de Sedan, ayant déclaré avoir jeté le produit de son vol dans les carrières d’Olly, écart de la commune d'Illy, a été loe 19 conduit sur les lieux. Mais, ainsi qu’il fallait s’y attendre, les recherches faites pour retrouver la somme volée sont restées infructueuses. Le but d’Armaise en faisant cette révélation était de faire une promenade à la campagne.

    Tentative de vol. — Une tentative de vol a été commise au préjudice du lutteur Achille, actuellement sur la place Nassau.

    Suicide. — Lundi 20, à huit heures et demie du soir, le nommé Roger, Paul, après avoir dit à plusieurs personnes qu’il allait se noyer, a enjambé le garde-fou du pont Saint-Vincent-de-Paul, et s’est précipité dans la Meuse. Le lendemain à midi son corps n’était pas encore retrouvé. Roger s’adonnait à la boisson.

    Caisse d'épargne de Sedan.OPERATIONS DES 16 ET 19 JUILLET 1885. — Caisse centrale. — 128 versements dont 19 nouveaux, 25,485 fr- 03. — 47 remboursements dont 11 soldés, 12,700 f. 01

    TORCY-SEDAN. — Blessures accidentelles. — Lundi 20 courant, le nommé Lagny, Arthur, âgé de dix-huit ans, ouvrier à l’usine de M . Friquet, se rencontrait dans l’atelier avec un de ses camarades. Le passage se trouvant assez restreint, Lagny se rangea en écartant la main droite, celle ci ayant rencontré des cisailles en mouvement il a eu les trois premiers doigts coupés à la deuxième phalange. La victime est orphelin de père et l ’aîné de cinq enfants.

    Passage de troupes. — Les 25 et 26 juillet logeront à Sedan (séjour), 15 officiers, 317 sous-officiers et soldats, 17 chevaux, composant le 1er bataillon du 43e de ligne allant de Lille à Verdun. Le 29 juillet, logeront également à Sedan 1 officier et et 52 hommes de troupes du 3e régiment du génie se rendant de Mézières à Montmédy et Longwy.

    CHEMINS DE FER DE L’EST. — Promenade dans la vallée de la Meuse. — En vue de faciliter les promenades dans la Vallée de la Meuse, les dimanches et jours de fête, la Compagnie des chemins de fer de l’Est délivre, comme les années précédentes, du 1er mai au 15 octobre, à ses gares d’Epernay, de Reims, de Rethel, de Sedan et de Charleville pour Givet, des billets spéciaux d’aller et retour à prix très réduits, donnant aux voyageurs le droit de descendre à l’une des stations comprises entre Charleville et Givet et de reprendre le chemin de fer à une autre station. 
    La délivrance de ces billets a lieu le samedi ou la veille des jours de fête à partir de midi et se continue jusqu’au lendemain à midi. Ils sont valables, pour le retour, jusqu’au lundi ou jusqu’au lendemain des jours de fête, dans les trains partant dans la matinée jusqu’à midi. Enfin, ils sont reçus dans tous les trams comprenant des voitures de la classe pour laquelle ils sont délivrés. 
    Prix des billets d’aller et retour : d’Epernay, 1re classe 12 fr., 2e classe, 9 fr., 3e classe 7 fr.; de Reims, 10 fr ., 8 fr., 6 fr. ; de Rethel, 8 fr., 6 fr., 4 fr.; de Sedan et Charleville, 7 fr., 5 fr, 3fr.

    Cadavre retrouvé. — Dans notre numéro de mercredi, nous avons fait connaître que M. Roger, Paul, s’était noyé dans la Meuse en s’y jetant volontairement. C’est seulement jeudi, à sept heures du soir, que son cadavre a été retrouvé à environ 100 mètres de l’endroit où il s’est jeté à l’eau.

    Y aura-t-il deux poids et deux mesures ? — On nous écrit :
    Il y a quelques mois à peine, procès-verbal était dressé pour un soufflet donné en un lieu public et l’affaire venait en simple police. Or le soufflet appliqué à un enfant de chœur par l’abbé Fay, en présence d’environ 200 personnes et en pleine rue, constitue le même délit. Il ne peut y avoir deux poids ni deux mesures et nous sommes persuadés que M. le commissaire de police fera pour l’un ce qu’il a fait pour l’autre. Lorsque le doux frère Bertrand, de l’école libre des frères avait frappé la jeune Lallemand.
    M. le commissaire déclarait son incompétence le fait s ’étant passé à l’intérieur de l'école, la plainte devant être faite par les parents. Le cas actuel est tout différent. Eh quoi! lorsqu’on maltraite des animaux sur la voie publique, la loi Grammont est appliquée et on pourrait impunément maltraiter des enfants !
    Tel n’est pas notre avis et nous espérons qu’il sera partagé par M. le commissaire de police.

    A propos du bataillon scolaire et de M. Philippoteaux. — On nous écrit :
    « Enfin le drapeau du bataillon scolaire est retrouvé. Vous ignoriez peut-être que celui remis lors du 14 juillet n’était que provisoire et que le vrai, celui envoyé par le ministre, était égaré. Il parait qu’il était allé se promener á Lyon.
    » A propos de la remise de ce drapeau, quiconque eut vu M. Philippoteaux, prononçant son allocution, n’eut pas douté un seul instant qu’il fut l’instigateur de la création du bataillon, ou tout au moins un zélé partisan. Il n’en est absolument rien. Là comme ailleurs, le député de Sedan a changé d’opinion.
    » L'opposition, les tracasseries de tous genres de la part de la municipalité ne firent pas défaut.
    » C’est que, à Sedan, la création du Bataillon scolaire est due à la Loge maçonnique, c’est à dire à des hommes loyalement et sincèrement républicains, et, par conséquent, en opposition d’idées avec M. Philippoteaux et son Conseil municipal.
    » Grâce à la générosité de bon nombre de citoyens qui s’étalent inscrits sur ses listes de souscription , le Comité composé des membres de la Loge auxquels s’adjoignirent les quelques rares conseillers municipaux républicains, avaient en quelques semaines armé et équipé de petits soldats. Le président de la Société de gymnastique de Torcy avait gracieusement offert sa salle pour les exercices, et M . Dalle, sous-officier breveté, avait bien voulu se charger de l’instruction du bataillon.
    » En présence d'un tel résultat, la municipalité voyant qu’on pouvait fort bien se passer d’elle se hâta, alors, de voter une somme de 3,000 fr. qui permit d’augmenter l’effectif du batailIon. Les élèves du collège et des écoles communales laïques, auxquels vinrent s’adjoindre les 80 petits soldats déjà armés et équipés formèrent le nombre réglementaire de 200. Le bataillon fut reconnu par l’autorité militaire.
    » Tel est l’origine du bataillon scolaire de Sedan que j’ai cru devoir rappeler, afin de rendre à César ce qui est à César, et non pas à Auguste.
    » Maintenant simple questions ?
    » Pourquoi le président du comité d’initiative du bataillon n'a t-il pas été invité lorsque le bataillon a été reconnu ?
    » Pourquoi a-t il reçu une invitation lors de la remise du drapeau ?
    » Pourquoi le drapeau a-t-il été remis au bataillon scolaire en grande pompe et avec tout le cérémonial ? (ce que j'approuve ).
    » Pourquoi n’en a-t il pas été de même en 1874, lorsque le ministre de la guerre a envoyé également un drapeau à la compagnie des sapeurs-pompiers en reconnaissance de leur belle conduite pendant la triste journée du 1er septembre 1870 ? Le secrétaire de la mairie, qui était alors M. De?aud, appela dans son bureau deux pompiers et leur dit : « Voilà votre drapeau là-bas dans le ??pin, enlevez-le. » Ainsi fut faite la remise de ce drapeau d’honneur à ces hommes qui, toute la journée, avaient exposé leur vie sur les remparts, les uns faisant le coup de feu, les autres chargeant les canons, les autres éteignant les incendies allumés par les obus prussiens.
    » Craignant que la réponse à ces questions ne se fassent trop attendre, je préfére y répondre de suite .
    » M . Philippoteaux est avant tout opportuniste. Il ne se fait pas illusion sur sa popularité. Il sait que ses partisans diminuent de jour en jour.
    » Or les élections sont proches, et toutes les occasions de se mettre en vue et d’afficher des opinions qu’il n’a pas, sont saisies avec empressement par lui : comices agricoles, fêtes, inauguration de ceci ou de cela, tout est bon pour se produire et larmoyer quelques paroles où sa personnalité n’est jamais oubliée.
    » Peine perdue, monsieur Philippoteaux! Aujourd’hui, vous ètes suffisamment connu. Les électeurs veulent avant tout, des représentants honnêtes et sincères, des candidats ayant une opinion, et ne veulent plus être le jouet des maIins, toujours prêts à se tourner du côté du plus fort, n’acceptant le Drapeau national que pour s'y tailler un habit tantôt bleu, tantôt blanc, tantôt rouge, suivant les circonstances.
    » Assez de comédie et à bas les masques ».

    Objets perdus. — Mme X ,.., avenue du Collège, a perdu en ville un lorgnon d’une valeur de 25 fr. — Mme X .., rue St-Charles, a perdu sur la place du Marché un porte-monnaie en cuir rouge contenant une pièce de deux francs et un billet du Crédit Lyonnais qui doit se toucher au mois de mai. — M. X ..., messager à Saint-Menges, a perdu six échois de trame avec une étiquette : M . Bordorel et l’ouvrier Nolet, Pascal.

    État-civil du 16 au 23 Juillet 1885.Naissances. — Garçons, 4 ; filles, 4.
    Mariages. — Valentin-Emile Lambinet, placier, et Zelma-Joséphine Duhautois, domestique, 23 ans.
    Décès. — Ernestine Guillemin, 5 mois. — Marie-Joséphe Cheverier, veuve Gennet, sans profession, 74 ans. — Alexandre-Joseph Wallée, laineur, 78 ans. — Xavier Thiéry, journalier, 55 ans. — Jules Troller, fabricant de draps, 42 ans. — Jacques-Auguste Martinet, débitant, 60 ans — Louise-Philippine Antoine, veuve Lemaire, 74 ans. — Louise Tasnier, épouse Rigaud, 83 ans. — Léon Grégoire, 2 ans. — Marie Chenot, veuve Carré, couturière, 82 ans, — Alice Douffet, 7 mois. — Marie-Louise Cagigal, épouse Gilbert, 64 ans.

    SPECTACLES. —  Musique du 128e de ligne. — Dimanche 28 juillet, place Turenne, de cinq à six heures : Le Grenadier espagnol, (GOURIS). — Guillaume Tell, (ROSSINI) — La Muette de Portici, (ARBAN). — Zampa, (HEROLD ). — La chaîne d’or (DOUARD)

    Tentative de suicide. — Jeudi dernier, dès le matin, Mme veuve L . .., âgée de près ds 90 ans, quittait Mon-Idée près Sedan, où elle habite, sans dire où elle allait.
    Au bout de quelque temps, son neveu M . C ..., ne la voyant pas revenir, battit les environs mais en vain. Mme L... quoique marchant péniblement, s’était rendue au pont de Bazeilles. Est-ce volontairement ou accidentellement, toujours est-il que vers midi, des passants survenus à temps, l’ont retirée de la Meuse, donnant encore signe de vie .
    Après avoir reçu les soins que méritaient sa position, cette femme fut ramenée à son domicile. Hier, sa position ne paraissait pas aggravée.

    Réductions . — M. ALEXANDRE , tailleur à façon, prévient sa clientèle qu’il travaille à prix réduits, dans les conditions suivantes : Redingotes, 20 fr. ; vestons, 10 fr.; pardessus, 25 fr. ; pélérines, 8 fr. ; pantalons, 4 fr., et gilets, 4 fr. — Il répond des marchandises qui lui sont données. S’adresser au Champ-de-Mars, Fort des Ecossais, à Sedan.

    TORCY-SEDAN.« Les Enfants de Turenne. » — Un groupe de membres honoraires nous demande l'insertion suivante :
    Assemblée générale de la Société gymnique les Enfants de Turenne, du 28 courant. — ORDRE DU JOUR : 1° Approbation des comptes de l'année ; — 2° Renouvellement du vice-président ; — 3° Renouvellement du Comité.
    Après examen des livres, le Comité a approuvé les comptes soumis par le secrétaire-trésorier M. A. Collinet.
    M. A . Dalle a été renommé vice-président à l’unanimité.
    MM. Servotte, Wiart, Sinet et Rénaux, membres honoraires faisant partie de l’ancien Comité, ont été aussi renommés à l’unanimité.
    MM. Eisclien, Collinet, Droxler, Patat, membres actifs, font aussi partie du Comité.
    Nous ne pouvons terminer ce compte rendu sans offrir nos remerciements à MM. E . Dalle, chef, A . Dalle, vice-président,et à MM, les membres du Comité pour le zèle et le maintien de la bonne discipline dans cette jeune Société qui n’ayant qu’un an d’existence, figure déjà au premier rang des Sociétés gymniques ardennaises.

    lnspection militaire . — M. le général de division d’Espouilles, est actuellement à Sedan, pour y inspecter le 14e régiment de chasseurs à cheval.

    Mort accidentelle. — Vendredi 24, vers neuf heures du soir, un sieur Meurice, âgé de 31 ans, cordonnier ambulant, originaire de la Meuse, se présentait pour loger chez Mme veuve C...., à Sedan. Meurice qui était pris de boisson, fut conduit dans une chambre au 3e étage. Vers 11 h.1/2 on entendit la chute d’un corps dans la cour ; des personnes de la maison accourues au bruit, trouvèrent Meurice le crâne ouvert, donnant encore signe de vie. Un instant après il expirait. On suppose que la victime en voulant rendre la boisson prise, se sera penchée à la fenêtre, et perdant l’équilibre, est tombée dans la cour.

    Etat-major général de l’ armée. — Par décret du 24 juillet 1885, rendu par le Président de la République sur la proposition du ministre de la guerre, a été promu au grade de général de division dans la 1ère section du cadre de l’état-major général de l ’armée), M. Deloye (Charles-Henri-Maurice), général commandant la 5e brigade d’infanterie (3e division, 2e corps d’armée).
    M. le général de brigade Larchey est nommé au commandement de la 8e brigade d’infanterie (3e division) 2e corps d’armée, à Sedan, en remplacement de M. le general Dalloye, promu général de division.
    Génie . — Par décret, du 22 juillet courant, a été promu dans le corps du génie au grade d’adjoint de 2e classe, M. Arnould, Conatans-Joseph, adjoint de 3e classe à Sedan, en remplacement de M. Diet, promu. — Maintenu à son poste actuel.

    Chasse au maraudeur . — Dimanche, 26 courant, un nommé E. M ..., était surpris entrain de marauder des oignons et des pommes de terre, sans plus de gêne que s’il les achetait au marché, mais le gardien de la propriété ayant surpris le larron, se mit à sa poursuite, aidé de deux militaires. Il ne put toutefois l’ atteindre, car il était parvenu à gagner les bois de la garenne où il se croyait bien en sureté.
    Malheureusement pour le voleur, le garde-champêtre Fournier, du Fond-de Givonne, qui se trouvait en tournée dans les parages, vit le fuyard entrer dans le bois. En un instant, le courageux garde avait franchi plus de quinze cents mètres et parvenait à l’arrêter.

    Un grand discours. — On nous écrit :
    « La distribution des prix aux élèves du collège de Sedan doit présenter cette année un attrait inaccoutumé. M . Philippoteaux, vice-président de la Chambre des députés, ex-président du Centre gauche, maire de Sedan, membre du Conseil académique de Douai, officier de la légion d’honneur, chevalier de St-Grégoire, président de l'Association, des anciens élèves du collège. président de la commission du musée, président de la commission de l'hospice et du bureau de bienfaisance, président du comité de l’école de tissage, président du conseil d'administration d’un journal Centra gauche, administrateur de la compagnie d'assurances Le Frelon, président de etc., etc... est appelé à . .. présider la cérémonie, pompeusement entouré des notabilités de l’armée, de la magistrature et du clergé.
    » Toute la population attend avec une légitime impatience cette belle solennité où le fondateur de la République et du Battaillon scolaire s'apprête à décerser les flots de sa suave éloquence. L'attente universelle ne sera point déçue, car l'un de nos amis, pardonnez-lui l'indiscrétion de sa conduite, nous remet à l'instant un papier, trouvé dans un compartiment de 1ère classe que l'illustre homme d'Etat venait de quitter et dont l'écriture trahit assez la provenance. Ce document indique les préoccupations actuelles de l'auteur et les sujets variésqui se présentent, à la fois,  à sa bouillante imagination pour donner à la fête scolaire sedanaise tout l’éclat qu'elle comporte.
    » Voici ce que, nous y lisons (caractères tremblés) :
    Du Moi (fine analyse psychologique)
    De l’émotion chez l’orateur (esquisse littéraire).
    De la fidélité aux principes et aux convictions (critique morale).
    La parole a été donnée à l’homme pour se taire ou pour déguiser sa pensée (à l'usage des rhétoriciens ).
    De l’eau bénite de cour dans le style épistolaire (conseils à un futur politicien )
    Qui trop embrasse mal étreint (sages avis à la jeunesse)
    L’exemple des grands. Son influence sur l’éducation. (Discours en 3 points).
    Le frère et la sœur. (Délicieuses scènes d’intérieur).
    Du bonheur de retrouver dans une autre vie tous ceux et toutes celles que l’on a aimés. (Sermon).
    La chasteté, quatrième vertu théologale. (Poème).
    La Famille et le Radicalisme. (Aperçus moraux et philosophiques).
    Le cœur ne vieillit pas (Romance).
    La Conversion de Léo Taxil ou la victoire de la Foi. (Etude religieuse).
    La « dépouille de nos braves » comme moyen oratoire. (Paroles et musique).
    De la Prudence et de l'amabilité dans la vie publique. (Aphorismes pratiques).
    Des bains.......... chez les anciens. (Essais hygiéniques).
    La loi de sûreté générale et le plébiscite ou douze années d'Empire. (Souvenirs historiques et personnels).
    De l'économie domestique. (Recettes excellentes)
    De l’esprit de famille et de son emploi dans la vie publique et privée. (Dissertation).
    La première pierre du collège de filles. (Symphonie électorale).
    Comment on devient ingénieur. (Procédé nouveau et rapide).
    La comptabilité municipale en trois leçons. (Pédagogie).
    Sur l’amertume des grandeurs. (Complainte).
    Le repos du sage. (Poésie).
    » L ’énumération n’est sans doute pas terminée ; mais quel que soit le sujet que choisisse le président de la cérémonie universitaire,  on peut être sûr qu’il le possède à fond et le traitera de main de maître.
    » Quant au précieux autographe, nous nous proposons de l'adresser prochainement au musée de Sedan, où il tiendra une place honorable dans la remarquable collection qui s’y accroît tous les jours, grâce à la libéralité du noble émule de Turenne, dont lae nom doit, paraît-il, être gravé prochainement, comme celui du grand capitaine, sur l’une des portes municipales du nouveau collège. Plaudite cives ! Plaudite discentes !

    Affaire Wantz-Rahir . — Hier a dû venir devant le tribunal civil l’affaire Rahir-Wantz . On se souvient de ce procès qui fit tant de bruit, il y a un an.
    Le jeune Rahir était employé comme clerc chez M. Wantz , huissier. Pendant la maladie mortelle de ce dernier, divers détournements s’élevant à plusieurs milliers de francs furent commis. Mme Wantz , femme pieuse et confite en dévotions, n’imagina rien de mieux que d’en accuser Rahir .
    Ce jeune homme arrêté, fut incarcéré pendant plusieurs mois et finalement fut relaxé faute de preuves.
    L ’affaire en restait là lorsque le jeune Rahir, qui ne pouvait plus trouver à se placer, sur qui pesaient quand même des soupçons, parvint aidé par quelques personnes qui le connaissant comme honnête garçon, s’étaient intéressées à son infortune, à obtenir la preuve que l’auteur de ces vols était Mme Wantz , celle même qui n’avait pas craint de porter l ’accusation contre lùi.
    Mme Wantz passa de ce fait en police correctionnelle et fut condamnée à huit mois de prison.
    Sa peine est terminée, et aujourd’hui M. Rahir victime de sa dénonciation, se porte partie civile.

    Blessure accidentelle . — Le 28, vers sept heures du soir, le jeune Grosieux Georges, âgé de huit ans, jouait avec d’autres camarades sur le rempart près du bureau d’octroi du Fond-de-Givonne, quand par malheur, il est tombé d’une hauteur de 8 mètres.
    Dans sa chute il a eu la cuisse cassée et les chairs de la mâchoire inférieure déchirées sur une longueur telle qu’elle a nécessité une suture.
    On suppose que la victime en jouant, se sera approchée de la crète, et que par suite d’une glissade il est tombé où il a été trouvé par des passants accourus à ses appels, ses petits camarades s’étant sauvés de peur.
    Les soins nécessaires lui ont été donnés par MM. les docteurs Liénard et Cham.

    Toujours deux poids et deux mesures . — On nous écrit :
    « Dans un article publié récemment par le Petit Ardennais, et intitulé : Y aura-t-il deux poids et deux mesures ? , vous demandiez à M . le commissaire de police de Sedan, jadis si zélé contre un maître laïc de l’école communale, s’il sévirait contre M . l ’abbé Fay , accusé d’avoir souffleté publiquement un enfant de choeur.
    » M . Lamy n’a pas daigné répondre à cette question. Et pourtant son zèle ne laisse pas de faire, par intervalle, de bien innocentes victimes.
    » Figurez vous, monsieur le Rédacteur, qu ’il y a quelque trois semaines le jeune Léon Lairé , fils d'un ancien instituteur, élève de l’école Léonard , fut surpris, par le sergent de ville Mougin , faisant couler l ’eau d’une borne-fontaine de la Place du Collège. Quel crime abominable !!!
    Aujourd'hui, 29 juillet, son père, M. Lairé , ex-instituteur, employé chez M . Depambourg, vient de recevoir une assignation à comparaître pour ce fait, vendredi prochain, devant M . le juge de paix.
    » Monsieur, moi aussi, je demande donc, à M . le commissaire de police : « Pourquoi tant d’indulgence pour les uns et tant de sévérité pour les autres ??? »

    L ’affaire Rahir-Wantz qui devait venir mardi dernier, au Tribunal civil, a été remise à huitaine.

    Collège .Mesure à réformer. — Hier a eu lieu la messe de sortie, dite messe d’action de grâce. Tous les professeurs et tous les élèves y sont convoqués. Combien de temps doivent encore durer ces coutumes surannées ? Quand donc ceux à qui sont confiées l’éducation et l’instruction de la jeunesse conformeront-ils leurs actes avec leur pensée et feront prévaloir la saine raison.
    Le collège de Sedan, comme toutes les écoles de l'Etat, ne sont pas des séminaires.
    Nous appelons l ’attention du ministre de l ’instruction publique sur ces abus qu ’il est temps de voir cesser.


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