• 1880

    Les pauvres : le conseil d'Etat va délibérer sur la question des bureaux de bienfaisance et les comités privés de charité. Cet avis s'appuie sur la législation qui a abrogé les lois d'après lesquelles le monopole avait été accordé aux bureaux de bienfaisance.
    D'après le même avis, les maires sont les tuteurs légaux des pauvres. A ce titre, ils ont qualité pour surveiller l'emploi de souscriptions faites en leur faveur.

    1885

    Juillet

    LA QUESTION SOCIALE. — De l’important discours que vient de prononcer M. Clémenceau, à Bordeaux, nous extrayons ces excellentes paroles : ..........La question sociale au premier rang, voilà ce qui doit être en tête de toutes les professions de foi démocratiques. Comment la résoudra t-on ? Il y a malheureusement, chez nous, un parti révolutionnaire qui préconise la lutte des classes et la violence. Je vous le déclare, comme je l’ai toujours et partout déclaré, sous la République, ce programme ne sera jamais le mien. (Applaudissements répétés ) J’ai bien entendu dire que rien ne se fondait que par la force, mais je crois, quant à moi, que c’est là une pure apparence. La force n’intervient jamais que pour sanctionner ce qui s’était fait clairement jour dans les esprits. Autrement le triomphe de la force brutale n’est que passager. N est-ce pas, au contraire, le propre de la République de mettre progressivement et pacifiquement la force sociale au service des idées à mesure qu’elles évoluent dans l'esprit humain ? La République n’a-t-elle pas pour mission d’éliminer la force brutale — toujours oppressive d’où qu’elle vienne — des rapports sociaux ? C’est dans cette voie qu’il faut marcher. Sous le régime actuel, il faut s’attacher d'une façon ,ferme, inébranlable à la légalité. (Vif mouvement d'adhésion). Sans doute, l’action parait plus pénible et plus longue ; elle exige plus de continuité, plus d’entêtement dans l'effort ; mais comme elle fait en même temps l’éducation de celui qui s’y consacre, elle le rend plus capable et plus digne d’exercer pour lui-même et pour le bien public, le nouveau droit qu’il a conquis. C’est cet entêtement qui a manqué jusqu’ici à notre malheureux peuple. Il s’éprend parfois d’un grand enthousiasme et a parfois de soudaines lassitudes. La République, c’est la mise en pratique de la solidarité humaine dans la plus haute acception du mot. La République sera ce que chacun de nous la fera, par un long effort individuel ou concerté. A ceux qui sont le nombre, il suffit de s’unir étroitement dans une action à la fois pacifique et résolue, pour que le privilège disparaisse et que le droit soit reconnu. (Vifs applaudissements).


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  • 1885

    Mai

    Concours à l ’Ecole Normale. — Le ministre de l’instruction publique a décidé que les épreuves écrites pour le concours d’admission à l’Ecole normale supérieure, en 1855, soient distribuées comme il suit : Pour la section des lettres, du 23 au 30 juin inclusivement. Pour la section des sciences, du 22 au 25 juin inclusivement. Les épreuves auront lieu, suivant l’usage, au chef lieu de l’Académie où les candidats se sont fait inscrire. Les épreuves orales auront lieu à Paris, à l’Ecole normale supérieure, et commenceront le 27 Juillet pour la section des sciences, et le 31 juillet pour la section des lettres.

    Obtention des Bourses. — L’Officiel enregistrera prochainement la liste complète des jeunes gens ayant obtenu une Bourse pour les établissements d’instruction publique. Pour !a première fois, on joindra à cette liste les motifs de l’attribution, afin que les candidats admis puissent juger des qualités de leurs concurrents.

    L’enseignement primaire en 1884. — M. F. Buisson, l’éminent directeur de l'enseignement primaire vient de  soumettre au ministre de l’instruction publique le résumé des états de situation pour l'année scolaire 1883-1884. Cette statistique fait ressortir divers faits intéressants sur la marche de l'enseignement primaire pendant le cours d'une seule année.
    Le nombre des écoles. — II y avait encore, au précédent exercice, 167 communes dépourvues d’écoles ; il n’y en a plus que 131 actuellement. C’est encore trop sans douté, mais l’abaissement considérable du chiffre des communes sans écoles réalisé depuis quelques années, indique la sollicitude active du gouvernement républicain pour l'enseignement populaire.
    Le nombre des communes de 500 habitants et au-dessus non pourvues d’une école publique de filles est tombé de 2,336 à 2,114. L’ensomblee des écoles a augmenté de 1,154. La France en compte actuellement 78,456, dont 65,596 écoles publiques et 12,860 écoles libres.
    Le personnel enseignant. — L’augmentation du personnel enseignant correspond à la multiplication des écoles. Pour l’année dernière seulement, cette augmentation est de 2,923. Nous avons actuellement 94,787 instituteurs pour les écoles publiques et 37,796 pour Ies écoles libres. A la fin de l’année scolaire 1883-1884, il ne restait plus dans l'enseignement public que 7,634 maîtres ou maîtresses non brevetés, dont 692 laïques et 7,002 congréganistes. C’est une diminution de 1,752 sur l’année précédente. Le progrès n’a pas été moins sensible dans le personnel enseignant des écoles libres, où il ne reste actuellement que 545 instituteurs ou institutrices laïques, et lO,473 instituteurs ou institutrices congréganistes, non brevetés. Au total, c’est 3,069 instituteurs ou institutrices non brevetés qui sont sortis de l’enseignement ou qui ont pris leur brevet pendant l’année courante.
    Le nombre des élèves. — Dans un espace de sept ans (1877-1884), l’accroissement du nombre des élèves inscrits dans les écoles primaires publiques et libres donne un total de 751,746, dont 597,864 pour les écoles publiques, et 153,882 pour les écoles libres. Ces chiffres sont assez éloquents pour se passer de commentaires ; ils témoignent de la puissante impulsion donnée à l’enseignement populaire.
    Bibliothèques pédagogiques. — Même mouvement ascensionnel dans le nombre des bibliothèques pédagogiques et dans les caisses d’épargne scolaire. Le nombre de ces caisses où les enfants des écoles continuent librement, et en dehors de toute ingérence officielle, s’exercer à la prévoyance, était, au 1er janvier 1885, de 23,222, représentant, pour les sommes inscrites, un total de 11,285,046 fr. Voilà des résultats dont le gouvernement républicain a le droit de se féliciter. Nous les soumettons avec confiance à tous les hommes de bonne foi.

    Congrés international d’instituteurs. —Le Conseil municipal du Havre a décidé, avec l’approbation du ministre de l’instruction publique, qu’un congrès international d’instituteurs se tiendrait dans cette ville du 6 au 9 septembre prochain. C’est sur la proposition du maire du Havre que cette décision a été prise. Immédiatement un Comité a été formé, qui comprend douze membres du Conseil municipal, dix-huit membres pris parmi les directeurs et les directrices des écoles du Havre et neuf parmi les citoyens de la ville.

    Les Congés. — Le congé de la Pentecôte pour les lycées et collèges, est fixé du samedi soir 23 mai au mercredi matin, 27 mai.
    Les élèves internes devront être rentrés le mardi soir.

    Ministère des Postes et des Télégraphes. — Un concours pour le surnurmérariat aura lieu le jeudi 6 août 1885 au chef-lieu de chaque département.
    Peuvent y prendre part les jeunes genss de 17 à 25 ans sans infirmités», ainsi que les instituteurs, les militaires et tous les fonctionnaires publics comptant trois années de services rendus à l'Etat et âgés de moins de 30 ans.
    Les candidats devront adresser sans retard leur demande au Directeur des Postes et Télégraphes du département, qui leur transmettra le programme de l’examen.
    La liste d’inscription sera close le 8 juillet.
    NOTA — Les postulants pourvus d'un diplôme de bachelier ès lettres ou ès sciences seront dispensés de subir les épreuves du concours, s’ils remplissent d’ailleurs les conditions imposées aux autres candidats.

    Ecole supérieure de commerce. — Les concours pour l’obtention de bourses créées par l’Etat, à l’Ecole supérieure de Commerce de Paris auront lieu les 20 et 21 juillet, à Paris, Dijon, Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux ,Rouen, Nantes, Lille et Nancy.
    Les candidats devront se faire inscrire avant le 15 juillet à la préfecture du département dans lequel ils désirent subir l’examen.
    Les conditions à remplir et les pièces à produire sont indiquées au Recueil des Actes administratifs, n° 9, année 1880.

    Juillet

    Pension des instituteurs. — Le ministre de l’instruction publique, des beaux arts et des cultes, vient d’adresser aux préfets une circulaire, en date du 16 courant et relative à la situation des instituteurs et des institutrices, pendant l’accomplissement des formalités nécessaires pour la liquidation de leur pension de retraite : Les délais dont souffrent les instituteurs, écrit M . Goblet, se compliquent, dans la plupart des cas, du temps qui s’écoule entre le jour où ils cessent leurs fonctions et l'époque à laquelle est pris l’arrêté qui les admet à la retraite. La réunion des pièces qu’ils ont à fournir, la correspondance à laquelle donnent lieu l’incorrection de quelques-unes de ces pièces et les modifications à y apporter exigent souvent plusieurs mois. Je vous prie donc, Monsieur le préfet, lorsqu’un instituteur demandera sa retraite ou que la nécessité de son admission d’office vous sera incontestablement démontrée, de le prévenir de la mesure qui sera prise à son égard et de lui conserver sa fonction et son traitement jusqu’au jour où, toutes ces pièces réunies, transmises dans mes bureaux et reconnues régulières, je vous aurai notifié l’arrêté qui l’admet à faire valoir ses droits à la retraite. Toutefois, pour prévenir des abus, il importera de veiller à ce que l’instituteur apporte toute la diligence possible en ce qui concerne la réunion de ses pièces. M. l’inspecteur d’Académie devra lui assigner un terme au-delà duquel il perdrait le bénéfice de son maintient provisoire. Les demandes d’admission à la retraite seront examinées par mon administration avec toute la diligence possible. Les dossiers incomplets vous seront immédiatement renvoyés, et je vous prie de veiller à ce que l’instruction supplémentaire soit faite d’urgence. Quant à l’admission à la retraite, elle sera prononcée dès que toutes les pièces du dossier me seront parvenues, et la liquidation aura lieu dans la mesure des crédits mis à ma disposition. L ’arrêté ministériel indiquera la date à laquelle devront cesser les services du fonctionnaire, la liquidation de ses droits devant s’arrêter à la même date. Je dois vous prévenir que le crédit mis à ma disposition pour les pensions de retraite pendant l’année 1885 étant épuisé, je ne pourrai donner suite à aucune demande avant le 1er octobre prochain. Vous voudrez donc bien différer jusqu ’à cette époque l’envoi de vos propositions.

    Conseil de l’instruction publique. — Dans sa séance de ce matin, le conseil supérieur de l’instruction publique a examiné divers projets relatifs aux écoles de pharmacie et de médecins de plein exercice à la licence ès-sciences et à l’agrégation des langues vivantes. Le conseil a décidé la création d’un brevet de langue kabyle. Il a ensuite approuvé un décret ayant pour objet d’interdire de prendre des inscriptions simultanées dans des facultés différentes en vue du même examen. Après avoir statué sur des dispenses de stage et des autorisations d’enseigner demandées par des étrangers, le conseil a approuvé un projet de décret ayant pour effet d’étendre aux instituteurs coloniaux les bénéfices attachés à la médaille d'argent qui implique, comme on le sait, une allocation annuelle de cent francs. Vendredi, jour de la prochaine réunion, le conseil examinera les affaires disciplinaires dont il est saisi.

    Bachelières. — Vendredi, à la Sorbonne, deux jeunes filles ont subi les épreuves du baccalauréat ès-sciences : Mlle Grant, originaire des Indes anglaises, et Mlle Rollet, française. Chacune d’elles a fait la meilleure version de sa série.


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