• Mai

    Fonte de neige. — De nouvelles avalanches survenues à la Monta, près Briançon, par suite de la fonte des neiges, ont semé l’épouvante parmi les paisibles habitants de cette localité qui a été si rudement éprouvée, il y a quelque temps. A certains endroits, la neigé amoncelée a près de 50 mètres de hauteur.

    TREMBLEMENT DE TERRE DANS LE VAR. — Toutes les correspondances qui nous parviennent du Var signalent de légères secousses de tremblement de terre qui auraient été ressenties dans la région, avant-hier, entre 6 h. 1/2 et 7 h. 1/2 du soir. 
    « Lundi, à 6 heures 45 du soir, nous écrit-on de Draguignan, nous avons ressenti une faible secousse de tremblement de terre qui a duré secondes. Il n’y a eu aucun dégât matériel. »
    « Une secousse de tremblement de terra a été ressentie, hier soir, à 6 heures 20, nous écrit-on de Toulon; l’oscillation s'est produite du Nord Ouest au Sud-Est et paraît n’avoir eu d’effet que sur une bande de terrain assez étroite; elle a duré 3 secondes. Il y a eu plus de peur que de mal : tout s’est borné à quelques craquements dans les boiseries et à quelques vibrations dans les cristaux et les porcelaines ».
    A Carcés, il y auarait eu deux secousses successives et elles auraient été plus accentuées : les vitres ont vibré avec force, les assiettes posées sur les tables ou sur les étagères se sont déplacées.
    La population a été vivement émue et des attroupements se sont aussitôt formés dans la rue où l'on commentait diversement l'événement. Il n’y a eu cependant aucun dégât.

    UNE AFFICHE COCASSE. — Le maire de Cervières (Hautes-Alpes) a fait apposer sur la porta de l'église de cette commune, l'avis suivant, qui se passe de tous commentaires et que nous reproduisons textuellement à titre de curiosité :
    « AVIS. — Le maire a l’honneur de prévenir tous les habitants de la commune qui ont l’habitude de se pousser dans l'église, principalement sur la tribune, d’avoir la bonté de cesser. Celui qui arriva le dernier doit se mettre au bout du banc, et non s’aller mettre au milieu dans le but de chasser ceux qui sont arrivés les premiers, ni de parler.
    » En conséquence, dorénavant, celui qui ne se conformera pas au présent, procès-verbal sera dressé contre lui, comme ayant troublé l’exercice du culte. Il en est de même pour les écoliers; les pères et les mères deviennent responsables de la conduite de leurs enfants.
    » L’article 261 du code pénal condamne les coupables de 16 fr. à 300 fr. d’amande (sic) et de six jours à trois mois de prison. — Cervières, le 29 mars 1885. — Le maire : FAUREY ».

    FABRIQUE INCENDIEE. — Chambéry, 9 mai : Un incendie a complètement détruit cette nuit la fabrique de pâtes alimentaires du pont d’Hyères, près Chambéry. Le feu s’est déclaré vers neuf heures du soir, un quart d’heure après tout secours était inutile. Les pertes sont évaluées approximativement à 80,000 fr. Un pompier de Chambéry, nommé Colon, et un jeune commis des douanes, M. Jay, ont sauvé, au péril de leur vie, un employé de la fabrique couché dans les combles, déjà envahis par les flammes.

    UN SOLDAT BRUTALISÉ. — Il vient de se produire Vizille (Hautes-Alpes) un fait très grave, sur lequel il importe que l’autorité militaire fasse la lumière et donne satisfaction à l’opinion publique en punissant le ou les coupables, s' il y en a. Voici, en effet, ce qu’on raconte :
    Ces jours derniers, la 7e batterie du 6e régiment d'artillerie qui se rend à Briançon, s’est arrêtée à Vizille; au moment où les pièces passaient sur la place du Château, les habitants furent profondément étonnés de voir un jeune soldat qu’on avait attaché par les deux bras au bât d’un mulet, et qui était à peu près traîné par cet animal. Informations prises, on sut que ce militaire, nommé Cyprien Pellex, avait déjà fait douze kilomètres en conservant cette position, et qu’il avait été attaché sur ordre du lieutenant et avec l'approbation du capitaine. Après avoir fait constater l’état de ce jeune soldat, le maire de Vizille adressa au commandant de la batterie quelques observations qui furent mal accueillies.
    La population, indignée, intervint alors, et le capitaine dut se retirer dans l’hôtel, sous la protection de ses soldats. Les habitants ont envoyé une pétition au général Logerot, qui commande la 14e brigade d’artillerie dont fait partie le 6e régiment : cette pétition a été signée aussi par M. Bonthoux, maire de Vizille, et par le conseiller général du canton. L’autorité militaire a ouvert une enquête.

    TUÉE PAR UN COCHON. — Une fermière de Lagrand (Hautes-Alpes) a été attaquée par un cochon, qui, après l'avoir renversée, l'a si cruellement mordue à la poitrine et au bas-ventre, que lorsque son mari et sa fille sont accourus à son secours, la pauvre femme avait cessé de vivre.

    Suicide d’un militaire. — Un brigadier d’artillerie, nommé Despring, jeune homme appartenant à une honorable famille, de service à
    la Grosse-Tour, à Toulon, s’est suicidé en se jetant de la hauteur de 20 mètres. Il s’est fracassé le crâne sur le pavé. Un chagrin d’amour est la cause de ce suicide.

    Un vol de 1OO.OOO francs. — Le voyageur d’une grande maison de bijouterie de Paris, la maison Vuilleret, vient d’être dévalisé à Toulon (Var), d’une sacoche renfermant 100,000 francs de bijoux.

     

    Juillet

    La foudre en Corse. — Dimanche dernier, un triste événement s’est produit dans la commune d Omessa (arrondissement de Corte). La foudre est tombée aux environs du village. Une jeune personne, Catherine Rossi, âgée de vingt ans, a été tuée et huit personnes blessées.

    Horrible assassinat. — Le nommé Gilly, fermier de M. Caze, à Grasse, a été assassiné lundi, dans les gorges du Loup (Alpes-Maritimes), par un individu demeuré jusqu’ici inconnu qui, après lui avoir tiré deux coups de fusil, l’a achevé à coups de crosse.

    SINGULIER TESTAMENT. - Un original, c’est à coup sûr M. Henri Meynard, conseiller général du Vaucluse, qui est mort récemment, dit notre confrère du Gagne-Petit.
    Certes, on a vu nombre de testaments inattendus : des neveux stupéfaits ont vu des oncles à héritages disposer de leur bien en faveur de servantes-maîtresses, d’amitiés nouvelles, de corporations religieuses. D’autres ont fondé des églises, des chapelles, des prix de vertu, toujours au détriment des parents à qui ces dispositions charitables faisaient faire triste mine.
    M. Meynard, mort récemment, a inauguré dans la matière ; il a légué sa fortune...
    — Devinez à qui ? A lui-même, à sa dépouille mortelle.
    Et si nos lecteurs doutaient, par hasard, voici le contenu de ce testament cocasse :
    « Je lègue, dit-il dans son testament, à ma dépouille mortelle la propriété que je possède à Valrées, appelée Jas, telle que je l'ai achetée des héritiers de MM. Marius et Charles Maynard, le 30 décembre 1880.
    » Je désire que tout ce qui est contenu dans l’enclos reste dans l'état où il se trouvera au moment de mon décès, sans y rien changer, et que tous les animaux m’appartenant y soient conservés jusqu'à leur mort.
    » Il sera construit, dans la lanterne de la galerie de la maison d'habitation, un monument funèbre de petite dimension, dans lequel mon cercueil sera déposé dans une tombe creusée dans un bloc de pierre dure et ensuite abreuvée de ciment, de manière que le tout fasse un même corps.
    » Elle sera ensuite recouverte par une pierre de même nature scellée avec du ciment.
    « Je veaux être enseveli sans le concours d'aucun ministre appartenant à une religion quelconque. Je souhaite être transporté directement de mon lit mortuaire à ma tombe. »
    La maison léguée par M . Meynard à sa dépouille mortelle a une valeur de plus de 200000 francs.
    Le tribunal d’Avignon aura à se pronoucer sur cette délicate question : « A-t-on le droit de sa léguer ses biens soi-même ? 

    Une servante qui a tué son maître.— Hier, à Utelle (Alpes-Maritimes), une servante a tué son maître à coups de bâton. Elle a ensuite traîné le cadavre dans une grange et y a mis le feu. Cela fait, elle est allée déclarer au juge de paix de Villars que son maître avait été assassiné par un voisin. On n’a pas tardé à avoir la preuve de l’inexactitude de cette information, et la servante a été arrêtée.

    LE BAL D ’ANTIBES . — De tristes événements se sont produits à Antibes le jour de la Fête nationale. L ’entrée du bal organisé par les jeunes gens de la ville aurait été refusée aux officiers et militaires de la garnison. Au refus formel des sociétaires de les laisser entrer, les militaires avaient répondu par un assaut en règle de la salle de bal où ils auraient tout saccagé, malgré l' intervention de leurs officiers et de l’autorité civile.
    Il nous est impossible de faire, dans cette triste affaire, la part des responsabilités, ignorants que nous sommes des causes qui l’ont amenée. En attendant des renseignements complémentaires, nous ne pouvons que déplorer cette animosité entre civils et militaires à une époque où tout le monde est soldat.

    Monument à Garibaldi. — Un concours est ouvert à Nice pour élever un monument à Garibaldi. Le concours aura pour juges : le préfet des Alpes-Maritimes, le maire de Nice, un conseiller municipal, un délégué du ministère de l’Instruction publique et des beaux-arts, et trois artistes désignés par la Commission. Les projets ne seront reçus à la mairie de Nice que jusqu au 30 novembre 1885, à midi.

    ORAGES. — Une série d’orages sans exemple s’est abattue, cette semaine, sur la département des Alpes-Maritimes. Les communications sont, sur plusieurs points, interrompues avec la frontière italienne. L e ministre de l’intérieur a accordé un secours.

    Médecins qui s’empoisonnent. — Qu’un docteur s’attaque à des malades, cela se comprend. Mais entre docteurs ! Nous avons déjà dit que le docteur Estachy était accusé d'avoir voulu empoisonner, au moyen de grives préparés suivant la formule, le docteur Tournatoire et son estimable famille.
    M. Estachy comparaîtra le 27 juillet aux assises de Vaucluse, séant à Carpentras.
    On assigne deux audiences à cette curieuse affaire.


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