• Mai

    Enterrement civil. — Hier, dimanche [4 mai], ont eu lieu les obsèques civiles de ce pauvre André Gill, le carricaturiste si connu, mort fou. Malgré la pluie, plus de cinq cents personnes accompagnaient le convoi. Après une touchante allocution prononcée par M. Clovis Hugues sur le bord de la fosse, on s'est séparé au cri de : Vive la République !

    Ligne de Busigny à Hirson. — Le ministre des travaux publics vient d' autoriser la compagnie du chemin de fer du Nord à livrer à l’exploitation, à partir du 10 mai courant, la ligne de Busigny à Hirson. 
    Cette ligne a une longueur de 55 kilomètres 591 mètres et comprend, outre les stations extrêmes de Busigny et d'Hirson, les haltes et les stations suivantes : 
    Halte de Becquigny. — Station de Vaux-Molain. — Station de Wasigny. — Station d’Etreux. — Halte de Boué. — Station de Nouvion. — Station de Buironfosse.— Station de Capelle. — Station de Clairfontaine. — Station d’Ohis-Neuvemaison.

    Un mort vivant. — Nous avons annoncé, sur la foi d’un confrère, la mort de M. Breton, le gagnant du lot de 500,000 francs de la Loterie des arts décoratifs. Or, informations prises, M. Breton ne s’est jamais mieux porté — ce dont nous sommes enchantés. Il s’installera, à l’automne prochain, dans une jolie maison qu’il fait construire à Malakoff, près Vanves.

    Le livre d’Or des Chemins de Fer. —  L'homme d’équipe Bourse, de Reims, a trouvé, dans une voiture de 3e classe d'un train, un porte-monnaie renfermant 8 fr. 50 c., dont il a fait le dépôt.
    Le facteur enregistrant Châtelet (Jules-Hippolyte), d’Epernay, a remis au chef de service deux pièces de 20 francs qui avaient été oubliées par un voyageur sur la tablette d’un guichet.

    L ’HORLOGER DE MONTREUlL. — Pel, le mystérieux horloger de Montreuil, passera en Cour d’assises dans la deuxièmes session de juin ou au plus tard dans la première de juillet.
    Les charges relevées contre lui sont les suivantes : empoisonnement d’Eugénie Buffereau, sa première femme ; disparition et incinération du corps de Maria Boehmer, sa servante.
    Les experts ont trouvé dans les restes de sa première femme, une certaine dose d’arsenic de nature à justifier les présomptions d’empoisonnement. Il paraît, en outre, résulter des expériences faites sur l’ordre du parquet que Marie Boehmer a été empoisonnée, puis crémée après avoir été coupée eu morceaux.
    Quand on a donné communication à Pel de I'arrêt de la chambre des mises en accusation le renvoyant devant la Cour d'assises, il s'est écrié :
    — Ah ! enfin je vais donc avoir la satisfaction d'être jugé ! On m'accuse d’avoir empoisonné, brûlé, volé ! Le jury appréciera, lui, ce qu'il y a de fondé dans ces accusations, et j'ai une entière confiance dans sa décision, car je saurai le convaincre de mon innocence et de mon honnêteté.
    Pel a été visité vendredi pour la première fois par son avocat. Me Jolly.
    L’accusé voulait se défendre lui-même et sans le secours de personne ; mais la loi est formelle : il doit, comme tous les accusés qui passent devant la Cour d'assises, avoir son défenseur.
    Me Jolly, comme son client, paraît certain de l'acquittement.

    USINE INCENDIÉE. — Un violent incendie a éclaté cette nuit, à une heure et demie, à Saint-Denis, avenue de Paris, 240, près du pont de Soissons, dans l’usine de MM. Calvet et Cie, fabricant d’huiles et graisses.
    L ’incendie, alimenté par le pétrole, les résines et les graisses emmagasinées, a pris tout de suite des proportions considérables. En peu de temps, l’usine entière, qui comporte 500 mètres superficiels, s’est trouvée la proie des flammes, menaçant les maisons voisines.
    Aussitôt l’alarme donnée les pompiers de Saint-Denis, d’Aubervillers, St-Ouen sont accourus.
    La préfecture de police, avisée par le commissaire de police de St-Denis, a immédiatement fait partir un détachement des gardiens de la paix du 18e arrondissement.
    En même temps les pompes à vapeur de la rue Château-Landon se dirigeaient sur le lieu du sinistre et y étaient mises en batterie. Elles ont été bientôt renforcées par les pompes à vapeur de l'état-major.
    Le colonel des pompiers, et M. Caubet, chef de la police municipale, se trouvaient sur Ies lieux.
    Le secrétaire du commissaire de police a été légèrement blessé à la jambe, on ne signale aucun autre accident de personne.

    LA GELÉE. — Les nouvelles que nous recevons de certains départements, nous annoncent que la gelée a occasionné ces dernières nuits, des dommages sérieux.
    Dans toute la vallée de l ’Yonne et dans plusieurs affluents de l'Yonne, nous écrit-on, la gelée a sévi une intensité heureusement variable.
    Dans les vallées du Tholon, certaines vignes ont été complètement gelées ; dans celles de l'Yonne le mal est moins considérable. Les
    côtes heureusement sont indemnes.
    A Mirecourt, la recolte a été fortement endommagée; beaucoup de bourgeons ont été détruits.
    Dans le Loir-et-Cher, la grêle avait déjà causé quelque dommage, surtout aux environs de Ménars ; la gelée a sévi également avec une certaine intensité. Néanmoins quelques régions ont été épargnées.
    La Champagne paraît avoir été aussi fortement éprouvée. « Dans les bas fonds et dans divers vignobles, nous écrit-on, les vignes ont
    été fortement atteintes. » Néanmoins on ne peut encore évaluer d'une façon bien précise, l’étendue du dommage.
    Comme on le voit, les dernières nuits ont été nuisibles à la vigne ; mais cependant, ce n' est pas un désastre, comme on avait lieu de
    le craindre dans un premier moment d’exagération.

    LES HANNETONS. — Nous voici tantôt à la mi-mai et les forêts manquant de hannetons. Ils sont décidément en retard cette année.
    Les gens de campagne s’en passeraient volontiers. C’est un insecte qui leur coûte cher. En Normandie, les hannetons, dans les bonnes années, détruisent 20 pour 100 des produits des terres. C’est du reste dans ce pays qu’ils prospèrent le mieux, et les vieux normands attribuent le fait à la destruction des corneilles. Tout se tient. Autrefois — il y a cent ans — les corneilles abondaient en Normandie. Il y en a bien encore, au bas mot, trois ou quatre cent mille. Mais qu'est-ce que cela, pour des millions de hannetons ?
    En 1760, Buchoz, dans son Histoire des insectes, cite comme un fait extraordinaire la destruction de mille hannetons dans la même journée. Une simple dinette. Il y a trois ou quatre ans, à St-Martin de Bocherville, cinq jeunes garçons recueillirent en dix-huit heures 700 kilogrammes de hannetons.
    Et la meilleure preuve qu'il n’y avait pas autrefois d'invasions de ce coléoptère comme aujourd' hui, c'est qu’il a échappé aux foudres de l'Eglise qui n'épargnait personne. A peine un passage de sauterelles ou une éclosion de chenilles étaient-ils signalés que voilà toutes ces bestioles frappées d'excommunication. Les exemples abondent.
    A Troyes, en plein seizème siècle, sentence est rendue contre les chenilles admonestèes « de se retirer dans les six jours, faute de quoi les dèclarons maudites et excomniuniées. » Même sentence à Grenoble, contre les limaces. Dans l ’évéché d’Autun, ce sont des rats. Procès, assignations de comparoir. Ils firent défaut : Excommuniés.
    Rien de pareil contre les hannetons, et il n’est pas douteux que, s’ils se fussent montrés aussi redoutablement nombreux que de nos jours ils ne l' eüssent payé de leur salut éternel.

    Condamnation à mort. — La Cour d'Assises de l’Aube vient de condamner à mort un repris de justice nommé Billoux, coupable d’avoir assassiné un soldat nommé Dupont qu’il soupçonnait de l’avoir trompé avec sa maîtresse Antonia Laury. Billoux a écouté la sentence de mort avec le plus grand sang-froid.

    Jambe cassée. — Nous apprenons avec un vif regret que notre confrère Alexandre Hepp, du Voltaire, s’est cassé la jambe en faisant une chute malheureuse dans sa maison d’Asnières. M. Hepp est le cousin-germain de l'ancien colonel du 91e, aujourd’hui général.

    Quatre noces d’or. — Il vient de se passer à Villers-Allerand (Marne),un événement fort rare. Quatre couples de vieux époux ont célébré le même jour leurs noces d’or. Ce sont les ménages de MM. Baptiste Lefèvre, Georges Denizard, Prévost-Nicolas et Menu-Darcq.
    Tous sont natifs, hommes et femmes, de Villers-Allerand. Les hommes ont tiré au sort ensemble, se sont mariés la mème année et n’ont jamais quitté le pays.

    La plus petite commune de France n’est ni Mellier-Fontaine, qui a de 80 à 90 habitants, ni Tartre-Gaudran (Seine-et-Oise), qui en compte 82, mais bien Rondefontaine dans le Doubs, qui n’a que 27 habitants.

    Fédération des sapeurs-pompiers.CONCOURS DE POMPES.
    Soissons, 31 mai 1885. — Président du jury : M. Olivier, de Neuilly. — Assesseurs : MM. Guiraud, de Donchery : Basnard, de Reims ; Bruneau, de Tours.
    Laon, 25 mai 1885. — Président du jury : M. Latour Alfred, de Charleville. — Assesseurs : MM. Michel, de Vailly ; Binard, de Fère-en-Tardenois ; Lebobbe, d’Epernay ; Launois, de Sedan; Bordereau, de Vailly ; Sorlet, de Le Thour ; Pelletier, de Bray-en-Laonnais ; Meurice, de Laon.

    PLUS DE POMPIERS A NANTERRE . — Nanterre est dans la consternation ! Un décret du Président de la République vient en effet de supprimer la compagnie de sapeurs-pompiers.
    Il paraît que ces « beaux militaires » devenus légendaires grâce à la désopilante chanson de Burani, avaient fini par croire qu’ils n’étaient vraiment que des pompiers d’opéra-bouffe. C’est en « murmurant qu’ils allaient manœuvrer sur la place ; » souvent même ils ne répondaient pas aux convocations de leurs officiers.
    Cet état de choses ne pouvait pas durer, et le licenciement a été décidé. Hâtons-nous d’ajouter que la compagnie renaîtra bientôt de plus belle, à la grande joie des Nanterrois, qui ne pouvaient vivre sans pompiers et sans rosières. Le jour prochain où la nouvelle compagnie sera passée en revue, nous entendrons encore chanter :

    Tzim la ï la, tzim la ï la.
    Les beaux militaires.
    Tzim la ï la, tzim la ï la,
    Que ces pompiers-là !

    CHEMINS DE FER DE L’EST. — Promenade dans la vallée de la Meuse. — En vue de faciliter les promenades dans la Vallée de la Meuse, les dimanches et jours de fête, la Compagnie des chemins de fer de l’Est délivre, comme les années précédentes, du 1er mai au 15 octobre, à ses gares d’Epernay, de Reims, de Rethel, de Sedan et de Charleville pour Givet, des billets spéciaux d’aller et retour à prix très réduits, donnant aux voyageurs le droit de descendre à l’une des stations comprises entre Charleville et Givet et de reprendre le chemin de fer à une autre station. 
    La délivrance de ces billets a lieu le samedi ou la veille des jours de fête à partir de midi et se continue jusqu’au lendemain à midi. Ils sont valables, pour le retour, jusqu’au lundi ou jusqu’au lendemain des jours de fête, dans les trains partant dans la matinée jusqu’à midi. Enfin, ils sont reçus dans tous les trams comprenant des voitures de la classe pour laquelle ils sont délivrés. 
    Prix des billets d’aller et retour : d’Epernay, 1re classe 12 fr., 2e classe, 9 fr., 3e classe 7 fr.; de Reims, 10 fr ., 8 fr., 6 fr. ; de Rethel, 8 fr., 6 fr., 4 fr.; de Sedan et Charleville, 7 fr., 5 fr, 3fr.

    REIMS . — Marché du 22 mai 1885. - Blé, »».» à 22.»» à 22.50. — Farine, 29.»» à 30.»». — Seigle, 17.50 à ».»». — Farine seigle, 22.50 à »».»». — Escourgeon, »».»» à »».»». — Orge, 19.50 à »».»». — Avoine, 19.50 à »».»». — Son. 14.75 à »».»».

    BAL OBLIGATOIRE. — Paul Louis Courier, le vigneron de la Gna?onni??e, a fait une célébrité au curé qui voulait empêcher ses paroissiens de danser. La Marne possède aujourd’hui un personnage qui restera non moins légendaire ; c’est le maire de Warmeriville, qui entend obliger ses administrés à esquisser des entrechats aux fêtes de la commune.
    Voici l’arrêté que ce maire, assurément unique en son genre, vient de prendre :
    Commune de Warmeriville
    « Le maire de la commune de Warmeriville, sur la demande d’un grand nombre de jeunes gens désireux d'organiser comme par le passé, le bal de la fête patronale,
    » Considérant qu’il est du devoir de l’autorité municipale d’assurer le bon ordre et de rallier la jeunesse pour une œuvre de politesse et de réciprocité envers les étrangers ;
    » Vu les anciennes coutumes en usage dans la localité :
    » Tous les jeunes gens âgés de plus de 16 ans qui ne seraient pas empêchés de danser pour des motifs de deuil seront considérés d’office comme garçons de fête et seront contraints, lors même qu’ils ne danseraient pas, de participer à la dépense.
    » Les jeunes gens de 16 à 18 ans ne paieront que la moitié de ceux de plus de 18 ans.
    » Warmeriville, 18 mai 1885.
    » Le maire, BENOIST. »

    VOL CHEZ MME EDMOND ABOUT. — Des malfaiteurs se sont introduits l'avant-dernière nuit dans le château de Mme Edmond About, à Osny, à trois kilomètres de Pontoise.
    La propriété n’était habitée en ce moment que par les jardiniers. Ce sont eux, qui ont trouvé dans la matinée, les appartements en désordre, les meubles fracturés, les papiers épars et la literie sur le plancher.
    Mme Edmond About, qui était à Paris, a été avisée par dépêche. Elle n’a pas encore pu se rendre un compte exact des objets qui ont disparu, mais elle a déclaré que le vol était considérable.

     

    Juillet

    Le crime d’Epernay. — On vient de trouver mort dans son lit, depuis quelques jours, M. Mignon-Girot, rentier, ancien conseiller municipal, et qui avait pour habitude de donner une certaine somme également répartie en un livret de caisse d’épargne entre les trois garçons les plus méritants de l’école de Venteuil, chaque année, à l'occasion de la Fête nationale. Ajoutons que tout fait supposer que la mort de M. Mignon-Girot est due a un crime. La tête aurait été fracassée, le corps est du reste dans un état de décomposition avancée.

    CHEMINS DE FER DE L’EST. — Promenade dans la vallée de la Meuse. — En vue de faciliter les promenades dans la Vallée de la Meuse, les dimanches et jours de fête, la Compagnie des chemins de fer de l’Est délivre, comme les années précédentes, du 1er mai au 15 octobre, à ses gares d’Epernay, de Reims, de Rethel, de Sedan et de Charleville pour Givet, des billets spéciaux d’aller et retour à prix très réduits, donnant aux voyageurs le droit de descendre à l’une des stations comprises entre Charleville et Givet et de reprendre le chemin de fer à une autre station. 
    La délivrance de ces billets a lieu le samedi ou la veille des jours de fête à partir de midi et se continue jusqu’au lendemain à midi. Ils sont valables, pour le retour, jusqu’au lundi ou jusqu’au lendemain des jours de fête, dans les trains partant dans la matinée jusqu’à midi. Enfin, ils sont reçus dans tous les trams comprenant des voitures de la classe pour laquelle ils sont délivrés. 
    Prix des billets d’aller et retour : d’Epernay, 1re classe 12 fr., 2e classe, 9 fr., 3e classe 7 fr.; de Reims, 10 fr ., 8 fr., 6 fr. ; de Rethel, 8 fr., 6 fr., 4 fr.; de Sedan et Charleville, 7 fr., 5 fr, 3fr.

    BRAISNE , (Aisne). — Un curé ignoble. — La commune de Brenelle est en ce moment sous le coup de la plus vive émotion, écrit l'Avenir de l'Est : Le curé de Braisne, qui est en même temps desservant de la commune de Brecelle, vient d’être arrêté sur un ordre venu du parquet de Soissons pour actes de la plus dégoûtante immoralité. Cette brute, sous prétexte de préparer les petites fllles à la première communion, les faisait venir, une à une, dans la sacristie et là se livrait sur elles aux plus ignobles manœuvres. Ces faits seraient peut-être encore ignorés si l’une des fillettes n’avait parlé. La justice en fut immédiatement informée et le parquet de Soissons fit une enquête des plus minutieuses qui amena l’arrestation de ce dégoûtant personnage. Pour plus de précautions et dans la crainte que quelques personnes charitables (il s’en trouve toujours dans ces circonstances) ne cherchassent à le faire évader, deux gendarmes montaient la garde à la porte de la chambre dans laquelle était enfermé cet ensoutané. Vendredi il a été transféré à la prison de Soissons, mais on avait eu soin de le revêtir d’un costume civil, dans la crainte que la population exaspérée, ne lui fit un mauvais parti. Nous ne connaissons pas encore le nombre des victimes de ce satyre. Voilà donc l’éducation que donnent certains prêtres et n’avons-nous pas mille fois raison de nous écrier quand nous nous trouvons en présence de tels scandales : Qu’on nous débarrasse de cette engeance qui ne sait que salir le corps et abrutir, quand elle ne le pervertit pas, l’esprit de nos enfants.

    L'AFFAIRE PEL. — L ’arrêt annulant la condamnation à mort de Pel, prononcée par la cour d’assises de la Seine, lui a été régulièrement signifié ainsi que son renvoi devant les assises de Seine-et-Marne. Pel est toujours au dépôt des condamnés, mais il ne tardera plus maintenant à être expédié sur la maison de détention de Melun. Le greffe vient de mettre en ordre les nouvelles pièces à conviction de cette affaire pour les diriger vers le chef-lieu ds Seine-et-Marne. Il fait emballer avec soin les bocaux renfermant des restes de la première femme de Pel. On aura les mêmes soins pour les bocaux remplis des cendres et des ossements rongés par la feu, du cadavre dont les experts ont brûlé quelques quartiers à la morgue. M. Barbette, conseiller à la Cour d’appel, présidera les nouveaux débats. Ordinairement c’est le procureur de la République qui est chargé, en province, de soutenir l’accusation, mais, celte fois, il est question d’envoyer un avocat générai à Melun.

    CHALONS s./MARNE. Courses . — Le dimanche 16 août 1885 doivent avoir lieu, à Châlons'S/-Marne, de grandes courses de vélocipèdes.
    La recette nette, provenant des entrées, sera répartie également entre le bureau de bienfaisance de la ville de Châlons et l’Association des Femmes de France pour les blessés militaires.
    Des affiches et prospectus détaillés donneront ultérieurement le programme des courses.

    Le 14 juillet. Bazancourt . — On nous écrit que la Fête nationale a été des plus belles dans la vallée de l’Aisne, autrefois si réactionnaire. Le programme de la commune de Bazancourt était, d’ailleurs, très varié, et la journée s’est passée sans incidents à signaler. Ceci prouve une fois de plus que les idées républicaines s’accentuent de jour en jour dans les Ardennes.

    Brûlé avec sa voiture. — Des passants ont aperçu, samedi, sur la route de St-Germain, un cheval lancé à toute vitesse et traînant une voiture en flammes. Ils se précipitèrent au-devant de l’animal et coupèrent les traits. Au fond de la voiture, dans un amas de cendres et de débris, gisait le cadavre calciné d'un maraîcher, nommé Prestrot. On suppose que le malheureux a mis le feu à la paille de son véhicule en allumant sa pipe. Il revenait du marché da St Germain.

    NOYÉ PAR SON CHIEN. — Un jeune homme, dont l' identité n'est pas encore établie, s’est noyé dans les circonstances suivantes, près de l'île de Saint-Ouen. Il avait loué au père Mahu un bateau, et avait pris soin de laisser, avant d’y monter, sa chaîne de montre en nantissement .
    Ce canotier était accompagné de son chien, un terre-neuve abâtardi, blanc et noir, tondu genre lion, et sans collier. Arrivé au milieu du courant, il voulut envoyer l’animal à l’eau, et fut forcé de l’y pousser. Dans ce mouvement, l’homme et le chien tombèrent dans la fleuve.
    Vous pensez que le terre-neuve a dû sauver son maître ? Ce fut malheureusement tout le contraire. Chaque fois que le malheureux remontait à la surface, son chien lui posait ses pattes sur le dos et l'homme disparaissait.
    Le père Mahu, accouru aussitôt, plongea à plusieurs reprises. Il ne put retrouver le corps qu’au bout d’une heure. Quant au chien, il se secouait joyeusement sur la rive sans se préoccuper de son maître.
    Le linge du jeune homme, dont le corps a été transporté à la Morgue de Saint-Denis, est marqué G. P.

    Concours national de Vincennes. — Le journal Le Tireur nous apprend que le gouvernement fédéral suisse a voté une somme de 60,000 francs en faveur du concours national de Vincennes.— Au nom des tireurs ardennais et au nom de la France, merci à nos amis les Suisses.

    L ’assassinat de Vincennes. — La plus importante affaire de la deuxième quinzaine de juillet, aux assises de la Seine, sera le crime commis, en septembre dernier, sur M. Dunet, âgé de soixante-cinq ans, demeurant aux Batignolles.
    C’était un propriétaire qui sortait tous les après-midi pour faire une promenade. Le 12 septembre, il se dirigea du côté de Vincennes. Il fut abordé, dans le bois, par une de ces filles perdues qui abondent dans ces parages. Entraîné dans un endroit isolé par la fille Jeanne Bourdier, M. Dunet fut frappé au visage d’un coup de couteau, et il succomba presque immédiatement à sa blessure.
    On crut longtemps que Jeanne Bourdier était la complice des deux malfaiteurs qui s’étaient jetés sur la victime; mais l’information a établi qu’elle ne les connaissait pas et que les assassins avaient agi sans être d’accord avec elle.
    La victime fut dépouillée de son argent et de ses bijoux.
    Les deux accusés, Form et Hume, opposent les dénégations les plus formelles à l’accusation dont ils sont l’objet. Hume assure qu’au moment du crime, il était bien loin du bois de Vincennes.
    Il n’y a contre eux que la déclaration de Jeanne Bourdier qui affirme les reconnaître. Cependant elle a désigné Hume par un vêtement qu’il n’a jamais porté.
    Cette affaire présentera quelque intérêt sous le rapport des incertitudes, que les défenseurs ne manqueront pas de soulever.
    Ces défenseurs sont Me Léon, pour Form, et Me Camaret, pour Hume.
    Il a été fait une photographie des lieux du crime. Elle ne jettera aucun jour sur les débats.

    MORT RÔTI. — Les carrières de Clichy étaient depuis quelque temps le refuge d’une bande de rôdeurs, qui y venaient coucher presque toutes les nuits.
    S’ils s’étaient bornés à y dormir, il n’y aurait pas eu grand mal, mais ils s’emparaient de tout co qui leur tombait sous la main ; vêtements de travail et outils laissés là par les ouvriers.
    Ceux-ci finirent par prendre le parti de se relayer pour veiller sur ce qui leur appartenait, aussi bien le jour que la nuit.
    En conséquence, hier, vers onze heures, pendant que l’équipe déjeunait, c’était le carrier Simon qui était resté de garde. Il vit à ce moment venir à lui un nommé Bristh, rôdeur des plus connus et auquel il avait déjà fait plusieurs fois la chasse. L’ouvrier se lève et ordonne à Bristh de s'éloigner.
    Celui-ci, loin d’y consentir, répondit par des injures, et Simon, exaspéré., se jeta sur lui.
    Une lutte corps à corps s’engagea aussitôt entre les deux hommes, qui bientôt roulèrent à terre étroitement enlacés.
    Simon s’aperçut alors qu’ils étaient sur le bord d’un four à chaux en pleine ébullition. Il cria à son adversaire d'arrêter ; mais l’autre crut qu’il faiblissait et le serra, au contraire, avec plus d’énergie qu’auparavant.
    Simon, alors, fit un effort prodigieux et parvint à se dégager de l’étreinte de Bristh, lequel, privé de son point d’appui et entraîné par son propre poids, roula dans le four et s’enfonça comme une masse dans la chaux vive.
    Aux cris poussés par Simon, on accourut. Mais quand on retira Bristh, au bout de dix minutes, il était mort, presque entièrement calciné.

    UNE FAMILLE DE PENDUS . — Il y a un mois environ, M . L . . . , propriétaire à Chaville, se pendait dans le bois de Meudon, non loin de son domicile. Les causes de ce suicide demeurèrent un mystère pour ses amis et pour sa famille, car M . L . .. était jeune, riche et plein de santé. Quinze jours après, son beau-frère, M. B . . . , jouissant également d’une situation indépendante, se pendait dans ses écuries. Sa femme, qui était près d’accoucher, faillit mourir en apprenant la fin terrible de son mari.
    Avant-hier soir, M . B . . . , père, qui s’était exprimé en paroles sévères au su jet de la mort violente de son gendre et de son fils, disparut de son domicile. Sa femme, habituée à le voir rentrer à heure régulière, se mit à sa recherche ; elle le trouva pendu dans une maison de campagne qu ’il possédait à Sèvres, chemin des Chapelles. Le commissaire de police de la circonscription, après avoir fait les constatations légales, a ordonné la transport du corps à son domicile.

    REIMS.Artistes d’été. — On nous écrit :
    A peine la saison théâtrale est-elle terminée que déjà huit ou dix troupes parisiennes ont signalé leur passage. Hier, nous avions par deux fois M. Em. Marcq, puis M. Delestang, et aujourd’hui dimanche 17, ce sera le tour de M. Pascal Delagarde avec un Lycée de jeunes filles, grand succès de Cluny.
    Nous avons aussi le Casino qui, chaque soir, distrait agréablement ses spectateurs, — puis le Théâtre des Variétés qui,chaque dimanche, donne un drame de choix aux habitants du quartier St-Remy, ainsi que le fera prochainement, pour le faubourg de Laon, le nouveau théâtre des Nouveautés-Rémoises, avec M. Marcq, artiste du Grand-Théâtre, pour directeur.
    Mais ce qui aura le plus d’attrait, selon nous, sera assurément la série des délicieuses soirées que va reprendre, le mardi 19, la Société des Concerts d’été (au Châlet-Geyer, près la Gare), composée des principaux artistes-solistes du Grand-Théâtre et professeurs de la ville, sous l’habile direction de M. Surmont, et desquelles le tout-Reims, voyageurs et amateurs de bonne musique, ne manqueront pas de profiter, les mardi, jeudi et dimanche de chaque semaine, et ce, jusqu’à la vendange prochaine.

    REIMS. — Jolie trouvaille. — On nous écrit :
    Dernièrement, M. Poterlet, Ardennais fait Rémois, en faisant exécuter des fouilles dans les caves de son passage qui va de la place d’Erlon à la rue de Vesle, eut l'heureuse surprise de voir jaillir, en administrant un coup de pioche sur un assez grand dale, des centaines de pièces d’or, du métal le plus pur.
    Ces monnaies, qui semblent dater du temps de Charles IX ont presque la largeur d’une pièce de 10 centimes et un millimètre à peine d’épaisseur.
    Le soir de cette jolie trouvaille, un amateur anglais, auquel le télégraphe avait donné vent du fait, offrait cinquante francs de chaque pièce; le lendemain, un autre doublait l’offre.
    Quel heureux M. Poterlet qui, sans mettre à la loterie, trouve ainsi des gros lots!


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